Newsletter d’actualité médiatique hebdomadaire du 19 juillet 2024

19 juillet 2024

L’actualité de la semaine:
 Le média en ligne euractiv.fr relaie cette semaine le constat dressé le 8 juillet dernier par la VCI, la fédération du secteur chimique allemand. Celui-ci est sans appel : si l’industrie chimique connaît actuellement outre-Rhin une légère embellie, celle-ci doit impérativement se réinventer dans la mesure où son modèle d’exportation de produits chimiques de base, florissant jusqu’en 2016/2017, est désormais obsolète. En France, la mise en place de la nouvelle filière de collecte et de recyclage des véhicules hors d’usage (VHU) suscite une vive opposition parmi les professionnels du secteur, notamment contre Renault, peut-on lire dans Les Echos. Toujours dans le quotidien économique de référence, nous est rapportée l’analyse de Stefano Scarpetta, directeur de l’emploi, du travail et des affaires sociales à l’OCDE, selon laquelle les politiques visant à atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre impacteront significativement plus de 25 % des emplois actuels. La Croix nous propose son enquête sur le débat public organisé autour du projet controversé Emili : porté par le groupe Imerys, celui-ci prévoit l’ouverture d’une mine de lithium à Échassières, dans l’Allier, visant à produire suffisamment de ce minerai essentiel pour alimenter 700 000 véhicules électriques par an pendant vingt-cinq ans. Enfin, dans les Echos, alors que la Cour des Comptes vient de publier son dernier rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, il est question du chapitre consacré au réchauffement climatique, lequel tire la sonnette d’alarme au sujet des effets de la transition climatique et énergétique sur la croissance et sur la dette publique. 
Dans la presse cette semaine
 VCI 
 Malgré une légère embellie, l’industrie chimique allemande doit se réinventer, selon la fédération du secteur L’industrie chimique allemande, bien que se remettant progressivement de la crise, voit son modèle traditionnel basé sur l’exportation de produits chimiques de base arriver à son terme, selon la VCI, la fédération du secteur. Représentant des géants tels que BASFBayer et Fresenius, la VCI prévoit une hausse de 3,5 % de la production et une augmentation des ventes de 1,5 % pour l’année en cours, après une baisse de 15 % entre 2021 et 2023. Malgré cette reprise, la production demeure inférieure de 11 % au niveau d’avant la crise énergétique due à la guerre en Ukraine, a souligné Markus Steilemann, qui préside de la VCI. La production de produits chimiques inorganiques de base, tels que l’hydrogène, le chlore et l’acide sulfurique, a augmenté de 12 % au premier semestre 2024, tandis que celle des produits pétrochimiques a progressé de 8,5 %. Cependant, malgré une baisse des prix de l’énergie, ceux-ci restent non compétitifs au niveau internationaldésavantageant les produits allemands. Steilemann a indiqué que le modèle d’exportation de produits chimiques de base, florissant jusqu’en 2016/2017, est désormais obsolète. En 2023BASF fermé son site de production d’ammoniac à Ludwigshafen, illustrant les difficultés du secteur. Environ 300 entreprises chimiques ont cessé leurs activités l’année dernière. Steilemann appelle à un Pacte industriel pour compléter le Pacte vert de l’Europe, afin de soutenir la transition écologique sans alourdir les régulations. L’industrie chimique est actuellement affectée par 43 lois et pourrait faire face à 600 nouvelles régulations. Les effets de la législation récente de la Commission européenne se feront sentir sous la prochaine Commission, conclut-il. Relayé par euractiv.fr 
 VHU 
 La fédération professionnelle des recycleurs fustige les ambitions de Renault en matière de véhicules hors d’usage La mise en place de la nouvelle filière de collecte et de recyclage des véhicules hors d’usage (VHU) suscite une vive opposition parmi les professionnels du secteur, notamment contre Renault. Issue des lois Agec et climat et résilience, cette filière devait initialement débuter au 1er janvier mais a pris du retard. La Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec) critique sévèrement le dispositif mis en place par Renault pour ses marques RenaultDaciaAlpine et Mobilize. Le système de Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) permet aux entreprises de créer des systèmes individuels parallèles aux éco-organismes traditionnels, appliquant ainsi le principe pollueur-payeur. L’État a accordé en avril un agrément à l’éco-organisme Recycler mon véhicule jusqu’à fin 2029, tandis que RenaultStellantis et Volkswagen Groupe France ont obtenu des agréments pour leurs propres dispositifs. Une vingtaine d’autres dossiers sont en cours. Ces systèmes individuels, comme celui de Renault, doivent conclure des contrats avec les centres VHU et entreprises de broyage. Renault s’appuie sur sa filiale Indra Automobile Recycling. Cependant, Federec dénonce un déséquilibre dans les relations commerciales, notamment à cause du « droit de préférence » accordé à Renault, qui lui permet de faire la première offre sur les pièces détachées et matières destinées au recyclage, et de s’aligner sur les offres concurrentes en cas de refus. Federec craint un abus de position dominante, entraînant une concurrence faussée et une perte de valeur des matières recyclées. Renault réfute ces accusations, affirmant son engagement dans le recyclage et l’économie circulaire. Federec demande le retrait de ce droit de préférence et envisage des recours auprès de l’Autorité de la concurrence et de la justice européenne. La fédération critique également la complexité administrative de ce nouveau système. Rapporté par Les Echos 
 TRANSITION ÉNERGÉTIQUE 
 Plus d’un quart des emplois mondiaux affectés par les politiques de neutralité carbone Les politiques visant à atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre impacteront significativement plus de 25 % des emplois actuels, selon Stefano Scarpetta, directeur de l’emploi, du travail et des affaires sociales à l’OCDE. La transition énergétique affectera divers secteurs, incluant les chauffeurs de bus, les ouvriers du bâtiment et les agriculteurs, et non seulement le secteur de l’énergie. L’OCDE, dans ses perspectives de l’emploi, souligne l’importance de ne pas réduire les ambitions climatiques, malgré les coûts à court terme, en raison des conséquences sévères d’une hausse des températures à long terme. Par exemple, des températures supérieures à 40 °C augmenteraient le risque d’accidents du travail de plus de 10 %. Les régions de Grèce, d’Italie et d’Espagne sont particulièrement vulnérables. Scarpetta met en garde contre le risque de ralentir la transition énergétique en raison des pertes d’emplois et de salaires dans certains secteurs, combinées à une inflation accrue. Il affirme que, avec des politiques de soutien adéquates, la transition pourrait avoir un impact net positif sur l’emploi à long terme. D’ici 2030, dans l’Union européenne, les secteurs à forte émission de gaz à effet de serre, représentant 80 % des émissions mais seulement 7 % des emplois, devraient voir une réduction de l’emploi de 14 %. Les travailleurs des industries à fortes émissions devront bénéficier de mesures de formation et de mobilité pour faciliter leur transition vers des emplois plus verts. L’OCDE note une disparité entre les zones rurales et urbaines, les régions rurales étant plus touchées par la transition énergétique. Sans action politique, les employés peu qualifiés et les ménages ruraux supporteraient l’essentiel du fardeau, tandis que les travailleurs urbains hautement qualifiés en bénéficieraient. Cela pourrait expliquer le soutien croissant aux mouvements politiques populistes et extrêmes en Europe. Analysé par Les Echos 
 EMILI 
 Enquête sur le débat public autour de l’ouverture d’une mine de lithium dans l’Allier La voix courroucée d’une femme en chemisier bleu résonne dans la petite salle de concert, perturbant à peine le débat public sur le projet controversé « Emili ». Ce projet, initié par le groupe Imerys, prévoit l’ouverture d’une mine de lithium à Échassières, visant à produire suffisamment de ce minerai essentiel pour alimenter 700 000 véhicules électriques par an pendant vingt-cinq ans. Face à l’ampleur de ce projet, la Commission nationale du débat public (CNDP) a organisé une série de consultations pour répondre aux questions des habitants. Les réunions, bien que techniques, attirent un large public, illustrant l’intérêt et les préoccupations locales. Cependant, une défiance persiste parmi les opposants, exacerbée par un décret déclarant le projet d’« intérêt national majeur »facilitant certaines procédures administratives. Lors d’une réunion à Montluçon, la préfète de l’Allier a tenté de rassurer sur le caractère procédural du décret, mais les inquiétudes demeurent, notamment sur les impacts environnementaux et les risques de pollutionImerys, déjà exploitant de 32 sites industriels en France, promet un projet exemplaire et responsable, conforme à la norme Irma. Le groupe prévoit un investissement d’un milliard d’euros, la création de 1 000 emplois, et une exploitation souterraine pour minimiser l’impact visuel et environnemental. Toutefois, la question de l’eau suscite de vives inquiétudes. Le projet consommerait 1,2 million de mètres cubes d’eau annuellement, un chiffre jugé élevé malgré les assurances de l’entreprise sur un usage en circuit fermé. Le transport du mica par voie ferrée, conditionné à la réhabilitation d’une ligne en mauvais état, et le risque de pollution des eaux souterraines aux métaux lourds sont également des points de tension. Les études hydrologiques et sur les déchets sont encore en cours, alimentant la méfiance des opposants. Pour certains, le débat aurait dû inclure une réflexion nationale sur la consommation de métaux et la sobriété. Ils craignent que le lithium extrait ne soit utilisé pour des SUV électriques, aggravant l’impact environnemental. En somme, le projet « Emili » soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre développement industriel et préservation de l’environnement, nécessitant une transparence et une concertation approfondiePublié par La Croix 
 RAPPORT SUR LA SITUATION ET LES PERSPECTIVES DES FINANCES PUBLIQUES 
 Le coup de semonce de la Cour des Comptes quant aux effets de la transition climatique et énergétique sur la croissance et sur la dette publique Le réchauffement climatique impacte déjà l’économie française, affectant la productivité du travail, les rendements agricoles et provoquant une surmortalité due aux canicules. La Cour des comptes consacre un chapitre de son rapport annuel à cette problématique, soulignant la gravité de la situation. Elle qualifie la contrainte climatique de « choc d’offre négatif majeur » perturbant durablement la production de richesses. La productivité et le nombre d’heures travaillées sont en déclin, exacerbés par des événements climatiques extrêmes qui perturbent l’agriculture et les infrastructures de transport. Selon l’Ademe, ces effets pourraient entraîner une baisse de 2 points du PIB en 2030 et 4,5 points en 2050, si les politiques actuelles restent inchangées. La dette publique serait également affectée, augmentant de 7,5 points de PIB d’ici 2030 dans le scénario le plus optimiste. Cette augmentation résulterait principalement des dépenses publiques pour la transition climatique, suivies par les effets d’une moindre croissance et une érosion des recettes sur les carburants. La mise en place d’une taxe carbone pourrait réduire de moitié l’impact sur la dette publique. La Cour des comptes déplore que l’impact du réchauffement climatique ne soit pas intégré dans le programme de stabilité, malgré son importance pour les finances publiques. Elle appelle à une meilleure coordination entre les finances publiques et les choix budgétaires de la transition climatique. La stratégie pluriannuelle de financement de la transition écologique, attendue cette année, pourrait être une occasion de mettre en œuvre ces recommandations. Toutefois, le contexte politique actuel montre un manque de priorité accordée à ces enjeux. Issu des Echos