L’actualité de la semaine: |
Les pages en ligne de l’Usine Nouvelle relaient cette semaine l’annonce, faite lundi conjointement par le groupe hexagonal Eramet et son partenaire d’outre-Rhin BASF, de l’abandon de leur gigantesque projet de raffinerie de nickel en Indonésie. Anup Kothari, membre du conseil d’administration de BASF, justifie cette décision : « BASF ne voit plus le besoin de faire un investissement si considérable pour assurer un approvisionnement résilient de métaux à son activité batterie. » À l’heure où le secteur de la chimie allemande est en proie à une véritable crise industrielle, la compagnie nationale pétrolière des Émirats arabes unis Adnoc souhaite acquérir le fabricant allemand de plastique et de produits chimiques Covestro. Une opération qui valoriserait Covestro 11,72 milliards d’euros, nous rapporte latribune.fr. Dans les colonnes des Echos sont analysées les difficultés auxquelles se heurtent les premières gigafactories européennes, entre problèmes de production et croissance des ventes inférieure aux prévisions. Fort de son partenariat noué en octobre 2023 avec Stellantis, le constructeur automobile chinois Leapmotor lance en Pologne se première ligne d’assemblage sur le continent européen, une première pour un groupe de l’empire du Milieu au moment où la Commission européenne brandit la menace d’élever jusqu’à 31% les droits de douane pour les véhicules électriques chinois, analyse Le Monde. Enfin, Le Figaro rend compte du dernier rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC) : publié le 20 juin dernier, celui-ci évalue positivement l’accélération de la réduction des émissions de gaz à effet de serre en France, tout en soulignant la fragilité de cette trajectoire. |
Dans la presse cette semaine |
PROJET DE RAFFINERIE DE NICKEL BASF-ERAMET |
Indonésie : après une « évaluation approfondie », abandon du projet colossal de raffinerie de nickel par les partenaires Eramet et BASF Le groupe français Eramet et l’allemand BASF ont annoncé, le 24 juin, l’abandon de leur ambitieux projet de raffinerie de nickel de qualité batterie Sonic Bay, en Indonésie. Ce projet, évalué à 2,4 milliards de dollars, visait à positionner Eramet sur les segments stratégiques du nickel et du cobalt pour batteries, en exploitant le plus grand gisement de nickel au monde situé à Weda Bay, dans l’archipel des Moluques. Initialement prévu pour débuter en 2026, ce projet a été abandonné après une « évaluation approfondie » du marché et des stratégies d’exécution. Eramet a reconnu ne pas avoir trouvé un schéma satisfaisant pour le projet, tout en soulignant sa volonté de ne pas ajouter de surcapacités au marché mondial du nickel. Le groupe français continue néanmoins à explorer des opportunités dans la chaîne de valeur des batteries au nickel pour véhicules électriques en Indonésie. De son côté, BASF a justifié cette décision en insistant sur les évolutions du marché. Selon Anup Kothari, membre du conseil d’administration, « BASF ne voit plus le besoin de faire un investissement si considérable pour assurer un approvisionnement résilient de métaux à son activité batterie ». Ce désengagement intervient dans un contexte de difficultés économiques pour BASF, qui a vu son chiffre d’affaires chuter de près de 20 milliards d’euros en raison des coûts énergétiques et de la faible demande en Allemagne. Relayé par usinenouvelle.com |
COVESTRO |
La compagnie nationale pétrolière des Émirats arabes unis Adnoc veut mettre la main sur le fabricant allemand de plastique et de produits chimiques Covestro L’éventuelle acquisition de Covestro par la compagnie nationale pétrolière émiratie Adnoc représente une opération financière majeure dans le secteur de la chimie, valorisant le chimiste allemand à 11,72 milliards d’euros. Cette annonce a engendré une hausse significative du cours de Covestro, atteignant +6,95% dans la journée. Covestro, reconnu pour son expertise en recyclage chimique et réutilisation du CO2, a entamé des négociations concrètes avec Adnoc, bien que l’issue de ces discussions reste incertaine. Un accord potentiel devra passer par un audit de « due diligence« , une procédure d’examen approfondi des comptes de l’entreprise. Adnoc, intéressée par les technologies de Covestro cruciales pour l’avenir de la chimie, voit également dans cette acquisition une opportunité d’accéder à des marchés finaux variés, tels que les véhicules électriques et l’isolation thermique. Le PDG de Covestro, Markus Steilemann, a souligné en septembre 2023 que l’intérêt d’Adnoc reflète la position forte de Covestro comme fabricant de plastiques de haute qualité et pionnier de l’économie circulaire. Cette tentative de rachat intervient alors que la chimie allemande traverse une crise industrielle exacerbée par la hausse des coûts énergétiques depuis l’arrêt des livraisons de gaz russe. Le secteur a enregistré des baisses de production significatives, avec une utilisation des capacités de production inférieure à 82% depuis trois ans. Des géants comme Bayer et BASF sont en difficulté, avec des pertes financières importantes et des plans d’économies drastiques. Bayer a annoncé une perte de 2,9 milliards d’euros en 2023, tandis que BASF a dévoilé un plan massif de suppressions d’emplois à Ludwigshafen. Couvert par latribune.fr |
GIGAFACTORIES EUROPÉENNES |
Démarrage compliqué pour les fabricants européens de batteries pour véhicules électriques Les premiers pas des gigafactories européennes dans la production de batteries pour voitures électriques se révèlent particulièrement chaotiques, marqués par des difficultés de production et une croissance des ventes inférieure aux prévisions. Les entreprises comme le franco-allemand ACC et le suédois Northvolt peinent à monter en puissance, confrontées à des taux de rebut élevés et à des tensions entre actionnaires. TotalEnergies, coactionnaire d’ACC avec Stellantis et Mercedes, a déjà réduit sa participation de 33 % à 25 % et pourrait descendre à 15 % dans les années à venir. Les divergences entre TotalEnergies, qui souhaite vendre les batteries au meilleur prix, et les constructeurs, qui veulent les acheter à moindre coût et investir rapidement dans de nouvelles lignes de production, ont exacerbé les tensions. Le ralentissement des ventes de voitures électriques en Europe a conduit à la mise en pause des projets de gigafactories en Allemagne et en Italie, permettant ainsi de se concentrer sur l’amélioration de la production sur le site français de Douvrin. Christophe Pillot, directeur d’Avicennes Energy, relativise les taux de rebut élevés, typiques des premières années de production, et souligne l’importance de les réduire rapidement. La fabrication de batteries est comparée à un travail de pâtissier par Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, nécessitant une précision extrême et une courbe d’apprentissage sur plusieurs années. Les difficultés rencontrées par ACC ne sont pas isolées : les premiers fabricants coréens en Europe ont également connu des taux de rebut élevés, malgré leur expérience. Northvolt a vu BMW annuler un contrat de 2 milliards d’euros en raison de problèmes de qualité. Rémi Cornubert, président de Strat Anticipation, note que 60 % de la capacité de production en Europe provient de nouveaux entrants sans expérience, contrairement aux États-Unis où 80 % des projets sont portés par des acteurs expérimentés. Même les Chinois, malgré leur avance technologique, réduisent leurs projets en Europe, comme en témoigne Svolt, qui a abandonné une seconde usine en Allemagne en raison de la volatilité du marché et de la perte d’un contrat majeur. Analysé par Les Echos |
LEAPMOTOR |
Le constructeur automobile chinois Leapmotor lance en Pologne sa première ligne d’assemblage européenne Leapmotor, en partenariat avec Stellantis, devient le premier constructeur chinois à assembler des voitures en Europe pour contourner les droits de douane imposés par la Commission européenne. La société a rapidement réagi en lançant une ligne d’assemblage pour son modèle électrique T03 dans une usine Stellantis à Tychy, en Pologne. Cette usine, anciennement Fiat, produit déjà plusieurs modèles de voitures et a démarré l’assemblage de la T03 en juin, visant une production en série dès septembre. L’accord entre Leapmotor et Stellantis, annoncé en octobre 2023, implique un investissement de 1,5 milliard d’euros par Stellantis pour acquérir 21 % du capital de Leapmotor et la création d’une société de distribution commune. Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, a souligné l’anticipation stratégique de l’entreprise face aux droits de douane, expliquant que l’assemblage en Europe avait été prévu dans l’accord. La T03, une petite citadine de segment A, sera vendue à un prix inférieur à la ë-C3 de Citroën. Elle sera assemblée en kits de pièces (CKD ou SKD) à Tychy, avec des coûts d’assemblage comparables à ceux de la Chine. Une deuxième voiture, un SUV, pourrait également être assemblée à Tychy début 2025. En revanche, le modèle C10, concurrent de Tesla, restera produit en Chine pour l’instant. Les droits de douane envisagés par la Commission européenne, pouvant atteindre 31 %, poussent Leapmotor à anticiper une production locale de composants, malgré un coût supplémentaire de 700 euros par voiture. Leapmotor prévoit de vendre entre 6 000 et 10 000 voitures en 2024 et jusqu’à 100 000 en 2025, avec des ambitions également tournées vers le marché sud-américain. Stellantis, quant à lui, garde un silence prudent face à ces ambitions. Source : Le Monde |
ÉMISSIONS CARBONÉES |
Le Haut Conseil pour le climat appelle dans son rapport annuel à « tenir le cap de la décarbonation » Publié le 20 juin dernier, le rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC) évalue positivement l’accélération de la réduction des émissions de gaz à effet de serre en France, tout en soulignant la fragilité de cette trajectoire. L’instance indépendante, présidée par la climatologue Corinne Le Quéré, constate que le rythme actuel de décarbonation est compatible avec les objectifs climatiques de la France pour 2030, à savoir une diminution de 55% des émissions nettes par rapport à 1990. En 2023, les émissions ont baissé de 5,8% par rapport à 2022, atteignant 373 millions de tonnes équivalent CO2. Cependant, le HCC met en garde contre les risques liés à la pérennité des actions et des financements nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Les politiques climatiques actuelles ne sont pas encore suffisamment alignées avec cet objectif à long terme. Le rapport souligne également le retard législatif préoccupant, notamment l’absence de formalisations cruciales telles que la loi de programmation énergie et climat ou la stratégie nationale bas carbone. Tous les secteurs émetteurs ont réduit leurs émissions en 2023, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires. Le secteur des transports, premier émetteur en France, doit tripler son rythme de décarbonation. Le secteur du bâtiment progresse lentement, entravé par des aides mal ciblées. L’agriculture, quant à elle, peine à s’engager pleinement dans la décarbonation, en raison d’un manque de cohérence entre les politiques agricoles, alimentaires et environnementales. L’énergie, représentant moins de 10% des émissions nationales, est au cœur de la décarbonation de l’économie. La stratégie française, axée sur le renouvellement du parc nucléaire, comporte des risques liés à la disponibilité de l’électricité à l’horizon 2035. Les puits de carbone, essentiels pour atteindre la neutralité carbone, sont en péril, nécessitant des efforts accrus dans d’autres secteurs et une politique nationale ambitieuse de stockage de carbone dans les sols. Décrypté par Le Figaro |