Newsletter d’actualité médiatique hebdomadaire du 31 mai 2024

31 mai 2024

L’actualité de la semaine:
 Les pages en lignes de l’Usine Nouvelle rapportent cette semaine l’élargissement par BASF de son portefeuille de produits intermédiaires reposant sur le principe de la mass balance. En sa qualité de président de la division opérationnelle Intermédiaires de BASF, Ketan Joshi se targue : « les nouvelles certifications pour les produits clés de notre portefeuille démontrent notre engagement en faveur du développement durable et notre vision d’être le partenaire privilégié des intermédiaires durables. (…) Nous sommes fiers de proposer davantage de produits qui contribuent aux objectifs de développement durable de nos clients. » Dans les colonnes du Figaro, il est question des leviers actionnés conjointement par Paris et Berlin pour renforcer la compétitivité industrielle européenne. Le potentiel de compétitivité de l’industrie automobile tricolore sur le marché des véhicules électriques serait largement sous-estimé : telles sont les conclusions d’une récente étude publiée par la Fondation pour la Nature et l’Homme en partenariat avec l’Institut Mobilités en transition que nous relaient Les Echos. Alors que le gouvernement dévoilait début mai les contours de la nouvelle mouture de son plan Ecophyto 2030, le quotidien libéral L’Opinion nous en livre les principaux tenants et aboutissants. Suite à la réunion qui s’est tenue le 21 mai dernier au ministère de la Transition écologique sous l’égide d’Hervé Berville, secrétaire d’État à la Biodiversité, Les Echos s’intéressent à l’intégration de la biodiversité dans le modèle économique des entreprises. Toujours dans le quotidien économique de référence, on apprend que chaque degré Celsius d’augmentation de la température mondiale pourrait réduire le PIB mondial de 12 % sur une période de six ans, ansi que l’affirme une étude américaine publiée par le National Bureau of Economic Research. Enfin, Le Monde se fait l’écho d’un rapport du Réseau européen d’action contre les pesticides, lequel alerte avec véhémence sur la « contamination généralisée » des fleuves européens, et notamment de la Seine, par l’acide trifluoroacétique (TFA), une substance de la famille des per- et polyfluoroalkylées (PFAS) que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de « polluants éternels ». 
Dans la presse cette semaine
 MASS BALANCE 
 Décarbonation : BASF étoffe son offre d’intermédiaires chimiques certifiés ISCC Plus et REDcert2 Le groupe BASF a récemment affirmé son désir de renforcer la décarbonation de ses activités en étendant son offre de produits certifiés ISCC Plus et REDcert2, reposant sur le principe de bilan massique. Cette initiative comprend l’ajout de plusieurs composés tels que le BMBCert 1,4-butanediol (BDO), le tétrahydrofurane (THF), le polytétrahydrofurane (polyTHF) et le 3-(diméthylamino)propylamine (DMAPA) dans son catalogue de produits éco-responsables. Ces certifications, obtenues sur les sites de production éminents de Ludwigshafen en Allemagne et de Geismar en Louisiane, ainsi qu’à Ulsan en Corée du Sud pour le polyTHF, attestent de l’usage de ressources renouvelables substituant les matières fossiles, contribuant ainsi à la réduction significative de l’empreinte carbone des produits dès la production. Ketan Joshi, président de la division opérationnelle Intermédiaires de BASF, souligne l’importance de cette avancée : « les nouvelles certifications pour les produits clés de notre portefeuille démontrent notre engagement en faveur du développement durable et notre vision d’être le partenaire privilégié des intermédiaires durables. (…) Nous sommes fiers de proposer davantage de produits qui contribuent aux objectifs de développement durable de nos clients. » Cette démarche s’inscrit dans une perspective où le BDO, non seulement cruciale pour le polybutylène téréphtalate, sert de bloc de construction fondamental pour le polyTHF, un polymère essentiel dans la fabrication de divers produits tels que les fibres élastiques et les polyuréthanes thermoplastiques. De plus, le DMAPA joue un rôle clé dans la production de solutions douces pour le corps et le traitement de l’eau, renforçant ainsi l’impact environnemental positif de BASFRelayé par usinenouvelle.com 
 COMPÉTITIVITÉ EUROPÉENNE 
 L’axe Paris-Berlin s’emploie à endiguer le déclin industriel de l’Union européenne Dans un contexte de compétition industrielle et technologique exacerbée sur la scène mondiale, Paris et Berlin actionnent conjointement des leviers visant à rehausser la compétitivité européenne. Evoquée avec acuité lors du conseil des ministres franco-allemand, la nécessité d’abolir des contraintes administratives onéreuses ressort comme une des réponses à l’urgence de revitaliser l’industrie du Vieux Continent. L’Europe est appelée à faire face à un risque de déclassement, avertissent Emmanuel Macron et les ministres de l’Économie de France et d’Allemagne, Bruno Le Maire et Robert Habeck. Ces préoccupations surviennent dans un climat de concurrence exacerbée, tant au niveau intra-européen qu’international, où des géants économiques comme les États-Unis et la Chine renforcent leurs champs industriels par des subventions massives. L’enjeu principal réside dans la capacité de l’Europe à se positionner en tant que puissance incontournable dans les secteurs stratégiques de l’avenir, tels que les technologies vertes, les semi-conducteurs et les matériaux critiques. Dans cette optique, des Projets Importants d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) ont été mis en place, favorisant une collaboration accrue entre États membres et secteur privé, bien que leur réalisation effective demande du temps et une simplification notable des démarches administratives. L’alignement de l’Union Européenne avec les réalités d’une économie mondiale dynamique et toujours plus compétitive exige par ailleurs une augmentation significative des ressources financières dédiées à la recherche, au développement, et à l’innovation. Des figures politiques comme Enrico Letta prônent un équilibre renouvelé entre régulation des aides d’État et soutien financier à l’échelle de l’UE. Cependant, ces transformations souhaitées, et potentiellement portées par des emprunts communs ou une augmentation du budget de l’Union, ont des résonnances partagées avec prudence par Berlin. Face à ces défis massifs, il subsiste néanmoins des avis divergents concernant la réalité du retard compétitif de l’Europe. Certains économistes soulignent en effet que l’UE pourrait non seulement tenir tête à ses rivaux, mais même les surpasser dans certains domaines comme les technologies vertes. Cet optimisme appelle à une réflexion approfondie sur la posture à adopter, afin de préserver et d’amplifier les atouts actuels de l’Europe sur l’échiquier mondialDécrypté par Le Figaro 
 INDUSTRIE AUTOMOBILE TRICOLORE 
 La France a des atouts à faire valoir sur le marché des véhicules électriques Selon une récente étude publiée par la Fondation pour la Nature et l’Homme ainsi que l’Institut Mobilités en transition, le potentiel de compétitivité de l‘industrie automobile française, notamment dans le segment des petites citadines électriques, pourrait être largement sous-estimé. Historiquement, les constructeurs automobiles comme Renault et Stellantis ont privilégié la délocalisation de la production de véhicules à petits prix vers des pays tels que l’Espagne ou la Slovaquie, invoquant des coûts de production plus faibles. Cependant, avec le tournant électrique, Renault a initié un virage stratégique en rapatriant la production de la nouvelle R5 électrique à Douai, tandis que Stellantis continue de produire sa nouvelle Citroën e-C3 en Slovaquie et collabore avec la Chine pour la TO3. L’étude démonte le présupposé selon lequel la France serait largement désavantagée en termes de coûts. En affinant l’analyse des coûts de production, il apparaît que l’écart n’est que de 2,5 % avec l’Espagne et 2 % avec la Slovaquie. Ce faible écart questionne la pertinence des délocalisations, souvent motivées par des stratégies d’entreprise focalisées sur des gains à très court terme. Face aux importations chinoises, qui jouissent d’avantages compétitifs renforcés par des subventions locales, l’étude recommande à l’Europe de réviser ses règles commerciales pour mieux aligner intérêts économiques et environnementaux, suggérant notamment l’augmentation des droits de douane. Les auteurs plaident pour une politique commerciale qui encouragerait la production locale, en accord avec les impératifs environnementaux européens, y compris le renforcement des conditions d’obtention des aides à l’achat de véhicules propresRapporté par Les Echos 
 ECOPHYTO 2030 
 Le gouvernement dévoile la nouvelle mouture de son plan Ecophyto 2030 Le gouvernement français a récemment dévoilé les contours du plan « Écophyto 2030 », destiné à perpétuer l’effort national vers une réduction significative de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Annoncé début mai 2024, ce programme se propose de diminuer de 50 % l’usage de ces substances d’ici 2030, s’appuyant sur un bilan déjà positif amorcé avec Écophyto II+ qui a enregistré une baisse de 20 % depuis 2017. Une des innovations majeures réside dans l’adoption de l’Indicateur de Risque Harmonisé européen (HRI1), qui remplace le Nodu en France. Cet indicateur plus élaboré prend en compte non seulement la quantité des substances actives mais aussi leur dangerosité potentielle, proposant ainsi une évaluation plus nuancée et précise des risques. Malgré ces avancées, certains experts, comme Yves Picquet de Phytéis, expriment une certaine réserve, suggérant que la stratégie pourrait bénéficier d’une approche plus intégrée, liant les objectifs de production agricole nationale aux impératifs de sécurité et de durabilité. Le plan inclut également le PARSADA, un dispositif prévoyant le retrait de certaines substances et le développement de méthodes alternatives, soutenu par un investissement significatif pour l’année 2024. En outre, le plan Écophyto 2030 envisage d’étendre les dispositifs de surveillance et d’information, notamment pour les zones sensibles, afin de mieux contrôler l’exposition aux produits phytopharmaceutiques et renforcer la protection de la santé publique. Ces mesures, parmi d’autres, esquissent un paysage agricole plus respectueux de l’environnement et des personnes, tout en répondant aux enjeux de production alimentaireIssu de L’Opinion 
 BIODIVERSITÉ 
 L’intégration de la biodiversité dans le modèle économique des entreprises « La biodiversité, c’est beaucoup plus concret que le climat, et pourtant, cela a longtemps été le parent pauvre des politiques environnementales. Désormais, le cadre réglementaire existe, il faut passer à l’engagement des entreprises », tels sont les propos tenus par Hervé Berville, secrétaire d’État à la Biodiversité, lors d’une réunion qui s’est tenue le 21 mai dernier au ministère de la Transition écologique. Cette rencontre visait à recueillir les recommandations des entreprises sur l’intégration de la biodiversité dans leurs activités. Avec la directive européenne CSRD désormais en vigueur, les entreprises de taille significative sont tenues de publier un rapport de durabilité, incorporant également des informations sur leurs actions en faveur de la biodiversité. L’application de cette nouvelle directive suscite des inquiétudes parmi les chefs d’entreprise, conscients des défis liés à l’adaptation de leurs pratiques. Tandis que 250 entreprises se sont déjà engagées dans cette voie, le ministère aspire à élargir ce cercle à 5 000 d’ici à 2030. Malgré la complexité des normes, l’intégration de critères de biodiversité, suggérée et pratiquée par les secteurs de la construction, de la cosmétique et de l’agroalimentaire, commence à se matérialiser. Ces derniers expriment également le besoin d’une meilleure traçabilité et de pratiques plus durables dans leurs chaînes d’approvisionnement. Il est essentiel d’accorder davantage d’importance à la valeur de la biodiversité et au paiement pour les services environnementaux, une notion qu’Hervé Berville espère voir progresser dans les futurs débats politiques, en particulier après les élections européennes. L’issue de ces discussions et l’adoption effective de la directive sur la restauration de la nature seront déterminantes pour la préservation de notre biodiversité. Source : Les Echos 
 RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE 
 Une étude pointe le coût exorbitant du réchauffement climatique en termes de croissance Un récent document de travail publié par le National Bureau of Economic Research révèle que le réchauffement climatique pourrait réduire le PIB mondial de 12 % pour chaque degré Celsius d’augmentation de la température mondiale sur une période de six ans. Les auteurs, Adrien Bilal et Diego Känzig, économistes respectivement à Harvard et à la Northwestern University, démontrent que les effets du réchauffement climatique, auparavant sous-estimés, sont en réalité six fois plus dévastateurs qu’anticipé. Ils expliquent que le PIB mondial aurait été 37 % plus élevé sans les augmentations de température observées de 1960 à 2019. De plus, une augmentation de 2 °C d’ici 2100 pourrait diminuer de moitié le PIB global, en raison de la somme des dommages subis au fil du temps. Cette nouvelle analyse, qui évalue les coûts économiques directs tels que les réparations après des catastrophes naturelles, la destruction de capital, et les pertes de productivité, estime que chaque tonne de carbone émise coûte environ 1.056 dollars. Ces données suggèrent un coût bien supérieur à l’estimation actuelle du coût du carbone en Europe et aux évaluations de l’Agence américaine de protection de l’environnement. En se basant sur une méthodologie novatrice, qui prend en compte les hausses de température globales plutôt que locales, cette étude renforce l’argument en faveur d’investissements significatifs dans la décarbonation. Elle montre non seulement la rentabilité de ces investissements par rapport aux pertes évitées, mais aussi leur nécessité urgente en vue de prévenir des répercussions économiques futures catastrophiques. Ce travail pourrait donc inciter les décideurs politiques à reconsidérer la priorité accordée aux mesures contre le changement climatiqueAnalysé par Les Echos 
 PFAS 
 Un rapport du Réseau européen d’action contre les pesticides pointe la « contamination généralisée » des cours d’eau européens par un « polluant éternel » Un rapport alarmant révèle une contamination généralisée des fleuves européens, dont la Seine, par l’acide trifluoroacétique (TFA). Ce composé, peu connu et faiblement réglementé, fait partie des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), aussi nommées « polluants éternels » en raison de leur persistance dans l’environnement. Ce constat inquiétant émane du Réseau européen d’action contre les pesticides (PAN Europe) qui, après avoir examiné la qualité de l’eau dans vingt-trois fleuves et six nappes phréatiques de dix pays membres de l’Union européenne, a découvert des traces de TFA dans tous les échantillons, dépassant souvent les seuils de sécurité envisagés pour les PFAS dans la directive européenne sur l’eau potable qui doit entrer en vigueur en 2026. La Seine, testée près de Notre-Dame, montre des niveaux particulièrement élevés de TFA, suscitant des craintes pour la santé des futurs visiteurs des espaces de baignade prévus pour 2025. Malgré l’absence actuelle de législation spécifique sur le TFA, ses effets toxiques potentiels sur l’homme sont source de préoccupation, certains experts signalant des risques pour le système immunitaire et d’autres organes. Les pesticides, en particulier ceux contenant des PFAS, sont pointés du doigt comme principaux vecteurs de cette pollution en zone rurale. Les efforts pour contrer cette pollution se heurtent à la difficulté de traiter le TFA via les méthodes conventionnelles de purification de l’eau. Les autorités envisagent l’osmose inverse, une solution efficace mais coûteuse et exigeant beaucoup d’énergie. Face à cette crise environnementale silencieuse, des voix s’élèvent pour exiger une action européenne concertée, incluant des limites strictes sur les PFAS ainsi qu’un contrôle renforcé des substances chimiques utilisées dans l’agriculture et l’industrie. Pendant ce temps, la contamination continue de se propager, affectant les écosystèmes et la santé publique à l’échelle continentale. Couvert par Le Monde