Newsletter d’actualité médiatique hebdomadaire du 24 mai 2024

24 mai 2024

L’actualité de la semaine:
 Dans sa dernière livraison, le bimestriel Info Chimie Magazine rend compte de l’assemblée générale annuelle du lobby français de la chimie, France Chimie, qui s’est tenue le 16 avril dernier. Si la chimie tricolore a su faire montre de résilience en limitant sa récession à 2% quand la moyenne européenne atteignait les 8% en 2023, la concurrence croissante de la Chine et des Etats-Unis a justifié au premier trimestre de cette année la signature de la Déclaration d’Anvers, dans laquelle BASF et les autres acteurs du secteur, forts d’un sentiment de résilence partagée, ont affirmé leur volonté de revitaliser l’industrie chimique européenne. Dans les colonnes du Monde, alors que s’est ouvert à l’Assemblée nationale l’examen du projet de loi « d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations », sont analysées les conditions particulièrement houleuses dans lesquelles les débats ont vocation à se tenir. Alors qu’un projet d’extension est à l’œuvre, la Gigafactory de Tesla sise à Grünheide, près de Berlin, est aujourd’hui le théâtre de tensions croissantes entre les intérêts industriels et les préoccupations environnementales et sociales, nous rapportent le Figaro. Dans les Echos, il est question des ambitions sur le marché hexagonal de la start-up automobile venue de l’empire du Milieu, Xpeng, spécialisée dans le segment haut-de-gamme et forte de son avancée technologique. Toujours dans le quotidien économique de référence, on apprend que, face à la contestation des riverains, le groupe Arkema renonce finalement à son projet de chaufferie à combustibles solides de récupération sur son site marseillais de Saint-Menet. Enfin, dans la Croix, cinq ans après la création du statut par la loi Pacte, un premier bilan des « sociétés à mission » nous est proposé. 
Dans la presse cette semaine
 FRANCE CHIMIE 
 Ambiance de « calme avant la tempête » lors de l’assemblée générale du syndicat tricolore de la chimie Le 16 avril dernier, lors de la réunion annuelle de France Chimie, son présidentFrédéric Gauchet, a exposé les performances de la chimie française pour l’année 2023, laquelle se démarque positivement dans un contexte européen marqué par des récessions notables. La chimie française a en effet enregistré un recul modeste de 2%, voire de 1% hors chimie fine pharmaceutique, contre une chute de 8% en moyenne en Europe, et de 10% spécifiquement en Allemagne. La chimie reste le premier secteur exportateur français avec des recettes considérables de 80 milliards d’euros et un solde positif impressionnant de 18 milliards d’euros dans sa balance commerciale. L’emploi dans ce secteur a également observé une croissance de 1,3%, totalisant 228 000 salariés. Malgré ces chiffres encourageants, des difficultés persistent notamment dans la chimie de base où des réductions d’investissements sont anticipées pour 2024. Parallèlement, le moral des entrepreneurs s’est détérioré, 56% se disant pessimistes quant à l’avenir. L’Europe chimique, incluant la France, subit également la concurrence croissante de la Chine et des États-Unis, chacun boostant sa production grâce à d’importants investissements et innovations respectivement dans les infrastructures et la technologie des gaz de schiste. Dans cette période critique, BASF et les autres acteurs du secteur ont participé à une réunion cruciale en Belgique pour la signature de la Déclaration d’Anvers, démontrant ainsi une volonté commune de revitaliser l’industrie chimique européenne malgré les multiples défis contemporains. Ce rassemblement symbolise un engagement ferme à ne pas céder face aux adversités économiques globales, soutenu par un sentiment de résilience partagéeRapporté par Info Chimie Magazine 
 LOI AGRICOLE 
 Débats houleux en perspective à l’Assemblée nationale autour du projet de loi d’orientation et d’avenir agricole Le texte actuellement examiné par l’Assemblée nationale, intitulé « d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations », soulève de vives tensions parmi les différentes factions politiques. Modifié suite aux manifestations des agriculteurs qui ont marqué le début de l’année, le projet de loi qui comprend notamment vingt articles, a été une promesse électorale phare du président Emmanuel Macron pour son second mandat. Ce projet, qui visait initialement à reformer profondément l’agriculture française, semble avoir été dilué sous la pression des manifestations, mettant principalement l’accent sur la facilitation de la transmission des exploitations agricoles ainsi que sur la formation en agriculture. Le texte soulève des critiques majeures, particulièrement en ce qui concerne son traitement des questions environnementales. Il prévoit des simplifications de certaines normes environnementales qui, selon le Haut Conseil pour le climat, marquent un recul notable dans l’engagement climatique du pays. Dans ce contexte, des voix s’élèvent au sein de l’opposition pour dénoncer un manque d’ambition et une prédominance des intérêts agro-industriels, lesquels semblent saper les principes fondamentaux de protection environnementale. Ainsi, ce projet de loi, tout en visant à répondre aux urgences de renouvellement générationnel dans le secteur agricole et à affirmer la souveraineté alimentaire, rencontre un écho mitigé chez les législateurs. Plus de 4500 amendements ont été proposés, témoignant de l’ampleur des débats et des divisions au sein de l’Assemblée. Les critiques pointent du doigt une rédaction hâtive et incomplète du texte, nécessitant une réécriture substantielle de plusieurs articles pour atteindre un consensus plus large, notamment sur des sujets tels que les diagnostics climatiques et la participation des fonds d’investissement dans le foncier agricole. Cette situation complexe reflète une impasse politique majeure, où les différentes parties prenantes peinent à concilier des visions apparemment divergentes de l’avenir de l’agriculture française, oscillant entre les nécessités économiques immédiates et les impératifs de long terme en matière de développement durable et de transition écologiqueAnalysé par Le Monde 
 TESLA 
 Controverses autour du projet d’extension de la Gigafactory Tesla de Grünheide, près de Berlin L’intense controverse entourant l’expansion de la Gigafactory de Tesla à Grünheide, près de Berlin, souligne les tensions croissantes entre les intérêts industriels et les préoccupations environnementales et sociales. Chaque jour, un contraste frappant se manifeste lorsque les ouvriers de diverses nationalités de Tesla croisent silencieusement des militants anti-Tesla alors qu’ils se dirigent vers l’usine. Ces derniers, vêtus de noir et défiant ouvertement le modèle capitaliste promu par Elon Musk, se positionnent fermement contre l’impact écologique et social de l’usine. L’expansion proposée de l’usine, qui nécessiterait la déforestation d’une large portion de terrain, a déjà été rejetée lors d’un référendum local, bien que cette décision ne soit pas contraignante. Les dirigeants locaux, avec le soutien des niveaux gouvernementaux supérieurs, cherchent néanmoins à faire avancer un plan de compromis espérant atténuer les conflits. Cependant, Tesla fait face à de multiples critiques, y compris des accusations sérieuses telles que la pollution des eaux souterraines et des inquiétudes concernant la sécurité des ouvriers. Les manifestations ont pris une tournure plus radicale récemment, culminant avec des incidents violents impliquant des manifestants tentant d’investir l’usine, et des accusations contre Tesla d’obstruction aux efforts syndicaux. À côté de ces scènes de contestation, se trouve une atmosphère de résignation parmi certains activistes, frustrés par le manque de succès à freiner ce qu’ils perçoivent comme une exploitation insoutenable de l’environnement et des ressources humaines. Tandis que certains militants envisagent encore des recours administratifs après des succès passés, des travailleurs comme Habishek, un immigrant indien occupant un poste chez Tesla, restent largement détachés de ces luttes idéologiques, préoccupés principalement par les opportunités économiques immédiates que leur offre l’usine. Ce mélange complexe de dynamiques industrielles, écologiques, et sociales continue ainsi de façonner l’avenir de Grünheide, illustrant les défis difficilement conciliables de la modernité industrielle et de la durabilité environnementaleRelaté par Les Echos 
 XPENG 
 La start-up automobile chinoise de Canton Xpeng débarque sur le marché hexagonal avec deux SUV L’industrie automobile chinoise poursuit son expansion en France, marquée récemment par l’arrivée de Xpeng, un constructeur ambitieux originaire de Canton. S’inscrivant dans une dynamique différente de celle de son compatriote LeapmotorXpeng cible le segment haut de gamme avec une prudence initiale, se fixant un objectif de 2 000 immatriculations cette année sur le territoire français. Xpeng, fort de sa décennie d’existence, présente le G9, un SUV de luxe proposé à 60 000 euros pour le modèle de base, et atteignant 74 000 euros pour la version performance. En concurrence directe avec le Model Y de Tesla, Xpeng mise sur l’avancée technologique pour se distinguer, notamment avec une batterie ultra-rapide capable de se recharge à 80% en seulement vingt minutes et des mises à jour logicielles à distance par connexion 4G. Outre les aspects techniques, Xpeng cherche également à établir un réseau robuste de concessions, visant 35 établissements d’ici fin de l’année, et a des ambitions de déploiement au-delà des frontières françaises, incluant l’Allemagnel’Espagnel’Italie ainsi que la Grande-Bretagne et l’Irlande. Malgré ces ambitions, Xpeng doit naviguer dans un environnement extrêmement compétitif, comme l’illustre les mots de son PDG, He Xiaopeng, évoquant une « compétition sanglante » au sein de l’industrie automobile. Cette expansion européenne s’inscrit dans une stratégie de croissance vitale, soutenue par un partenariat stratégique avec Volkswagen, renforçant ainsi sa présence et son influence technologique sur le marché global des véhicules électriques. Observé par Les Echos 
 COMBUSTIBLES SOLIDES DE RÉCUPÉRATION 
 Arkema renonce à son projet de chaufferie CSR sur son site marseillais de Saint-Menet Le groupe Arkema a récemment pris la décision de renoncer à son projet de chaufferie à combustibles solides de récupération à Saint-Menet, dans les faubourgs est de Marseille, une initiative qui avait suscité une vive controverse parmi les habitants locaux. Ce revirement, annoncé ce jeudi à l’attention des élus et suite à une couverture médiatique notable dans Les Echos, survient après une période de tension croissante autour de la sécurité et de l’impact environnemental de l’installation prévue près d’une zone résidentielle dense et d’équipements publics, l’usine étant en outre classée Seveso à haut risque. Arkema justifie ce renoncement par des raisons technico-économiques, principalement à cause de l’inflation qui a fait bondir l’estimation des coûts de 40 à 60 millions d’euros. La hausse des prix des matières premières comme l’électronique et le métal est avancée comme principale explication par Philippe Gomez, directeur de l’usine. Malgré l’abandon de ce projet, le groupe assure que la pérennité de son site marseillais n’est pas compromise, soulignant son importance stratégique dans la production d’amino-11 pour le polyamide biosourcé. Le site reste engagé dans la recherche de solutions pour améliorer son bilan carbone et réduire ses émissions, comme en témoignent les récents investissements dans l’optimisation énergétique et la réduction des rejets atmosphériquesRelayé par Les Echos 
 SOCIÉTÉS À MISSION 
 Cinq ans après la création du statut, quel bilan pour les « sociétés à mission » ? Cinq ans après l’instauration par la loi Pacte du statut de « société à mission » en France, un examen minutieux de cet arrangement est en cours. Ce statut vise à permettre aux entreprises de s’engager formellement dans la résolution des enjeux sociaux et environnementaux, tout en restant soumises à une double vérification de leur conformité aux objectifs qu’elles se sont fixés. À l’heure actuelle, bien que le nombre d’entreprises adoptant ce statut soit en hausse significative, celles-ci représentent encore seulement 0,2 % du total des entreprises en France. L’enquête révèle que ces sociétés à mission sont principalement de très petite taille et opèrent largement dans le secteur des services. L’intérêt pour ce statut s’étend depuis les petites initiatives jusqu’aux grands groupes cotés en Bourse, avec des acteurs variés tels que Danone et Clariane (anciennement Korian) représentant des industries diverses. Cependant, l’entrée de grandes entreprises, notamment celles impliquées dans des scandales ou ayant un impact environnemental conséquent, suscite des préoccupations de « socialwashing ». Ce terme désigne l’utilisation abusive des engagements sociaux à des fins de marketing, sans changements substantiels dans les pratiques d’entreprise. Néanmoins, certains défenseurs de ce modèle comme Valérie Brisac, de la Communauté des entreprises à mission, insistent sur le fait que cet engagement constitue une démarche authentique de gouvernance et de progrès, même si elle n’est pas exempte de défi. Le dispositif de double contrôle pour vérifier l’atteinte des objectifs fixés et le rôle actif des actionnaires sont mentionnés comme des mesures favorisant la transparence et l’efficacité de ces entreprises à mission. Cela inclut un comité de mission interne, autonome dans ses évaluations et un auditeur externe indépendant. En conclusion, alors que le statut de société à mission offre potentiellement un cadre pour aligner les intérêts commerciaux avec les valeurs sociétales, des interrogations demeurent quant à son efficacité et à sa capacité à induire un changement véritable, surtout dans le contexte d’une adoption encore minoritaire. Le débat continue donc de s’animer entre une vision idéaliste et les critiques d’une possible manœuvre cosmétique de responsabilité socialeDécrypté par La Croix