L’actualité de la semaine |
![]() BASF | Nunhems a réuni une cinquantaine de professionnels à Saint-Pol-de-Léon pour présenter de nouvelles variétés de tomates résistantes aux maladies, lors d’une journée technique saluée pour la qualité des échanges. ![]() La Commission européenne lance un plan ambitieux pour sauver l’industrie chimique, en crise face aux coûts énergétiques et à la concurrence asiatique, en misant sur une alliance stratégique, des aides d’État et une simplification réglementaire. ![]() Le ministre Marc Ferracci alerte sur la perte de compétitivité industrielle française et appelle à un allègement massif des charges dans le budget 2026 pour éviter une fuite des projets vers l’étranger. ![]() La loi Duplomb, adoptée malgré des divisions internes, vise à alléger les contraintes sur les agriculteurs mais suscite une vive controverse écologique, notamment sur le retour d’un insecticide toxique pour les abeilles. ![]() La Chine renforce sa présence industrielle en France en rachetant des entreprises stratégiques en difficulté, profitant d’un manque de stratégie nationale pour protéger les secteurs clés. ![]() Les investissements pour le climat reculent en France, mettant en péril les objectifs de transition énergétique, alors que l’État réduit son engagement financier et mise sur des mécanismes incertains comme les CEE. |
Dans la presse cette semaine |
FreshPlaza Nunhems a organisé une première journée d’échanges techniques et de découvertes variétales autour de la tomate |
BASF | Nunhems a organisé sa première journée d’échanges techniques autour de la tomate au C.A.T.É de Saint-Pol-de-Léon, réunissant une cinquantaine de professionnels venus de toute la France. L’événement visait à présenter de nouvelles variétés de tomates résistantes, notamment contre le virus ToBRFV et l’oïdium. Malgré l’éloignement géographique, la participation a dépassé les attentes, preuve de l’intérêt pour ces innovations. Geert Janssen, agronome, a exposé l’historique et les solutions actuelles face au ToBRFV, suscitant de nombreuses questions. Cees Ammerlaan, responsable du développement produit, a dévoilé quatre nouvelles variétés à fort potentiel. Parmi elles, Showvine, une tomate grappe précoce et productive, et NUN 8607*, une cerise premium résistante et savoureuse. Les variétés Vitalion et Culturion ont également attiré l’attention pour leurs qualités gustatives. Les fruits se distinguent par leur taux de brix élevé, leur arôme intense et leur texture croquante. L’événement a été salué pour la richesse des échanges et la qualité des présentations techniques. Face à ce succès, Nunhems envisage de renouveler ce type de rencontres pour renforcer les liens avec la filière. |
Le Monde Le plan de la Commission pour sauver la chimie européenne, « l’industrie de l’industrie » |
Bruxelles sonne l’alerte pour sauver « l’industrie de l’industrie ». Le 8 juillet, la Commission européenne a dévoilé un plan ambitieux pour soutenir le secteur chimique, pilier stratégique de l’économie européenne avec 1,2 million d’emplois directs. Face à la hausse des coûts énergétiques, à la concurrence déloyale asiatique et à une infrastructure vieillissante, l’industrie est en péril : 20 sites ont fermé en deux ans, sans aucune nouvelle implantation.Le plan prévoit la création, d’ici fin 2025, d’une alliance des produits chimiques critiques, ciblant les molécules et sites stratégiques. L’exécutif entend aussi renforcer la préférence européenne dans les marchés publics et ouvrir de nouveaux débouchés commerciaux. Côté défense, 18 enquêtes ont été lancées depuis janvier contre des importations jugées déloyales, notamment en provenance de Chine.Pour alléger la facture énergétique, la Commission propose d’étendre les compensations liées au marché carbone et de soutenir la décarbonation via un nouveau régime d’aides d’État. Elle promet aussi d’accélérer les permis de construire pour moderniser les sites, dont certains vapocraqueurs datent de plus de 40 ans.Enfin, un volet de simplification réglementaire vise à réduire la bureaucratie, avec à la clé 363 millions d’euros d’économies annuelles pour les industriels. Mais ce dernier point suscite la controverse : des eurodéputés dénoncent un affaiblissement des normes sanitaires, notamment dans les cosmétiques. Le texte doit encore être examiné par les États membres et le Parlement européen. |
La Tribune Budget 2026 : la mise en garde de Marc Ferracci pour l’industrie tricolore |
Alors que la production industrielle française continue de reculer — -1 % en mai dans le manufacturier selon l’Insee —, le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, presse le gouvernement d’agir. En déplacement dans le sud de la France, il appelle à un allègement significatif des charges patronales et salariales, estimant que le coût du travail freine la compétitivité et fait fuir les projets industriels vers l’Espagne ou l’Italie.Le ministre propose de transférer une partie des cotisations sociales (famille et maladie) vers d’autres sources de financement, relançant ainsi le débat sur la TVA sociale. Il évoque un potentiel levier de 100 milliards d’euros, tout en insistant sur la nécessité d’un geste « à deux chiffres » pour que la mesure ait un réel impact.Ferracci alerte également sur l’incertitude politique nationale, qui gèle de nombreux projets d’investissement. Il milite pour que les textes budgétaires de 2026 (PLF et PLFSS) replacent le soutien aux entreprises au cœur du récit gouvernemental.Ce plaidoyer intervient à quelques jours de la présentation du budget par Matignon, et alors que les députés Charles Rodwell et Alexandre Loubet s’apprêtent à livrer les conclusions de leur commission d’enquête sur les freins à la réindustrialisation. Le ministre espère que cette dynamique permettra de corriger les arbitrages décevants du budget 2025, qui avait réduit les allègements de charges de 4 à 1,6 milliard d’euros. |
Le Monde La loi Duplomb sur l’agriculture, définitivement adoptée, ne fait pas le plein des voix au sein du bloc central |
L’Assemblée nationale a adopté le 8 juillet la loi Duplomb, soutenue par la droite et l’extrême droite, avec 316 voix pour et 223 contre.Ce texte vise à « lever les contraintes » pesant sur les agriculteurs, notamment en simplifiant les normes environnementales. Il a été massivement critiqué par la gauche et les écologistes, notamment pour la réintroduction de l’acétamipride, un insecticide néonicotinoïde toxique pour les abeilles. La loi a connu un parcours parlementaire chaotique, marqué par une manœuvre inédite de contournement des débats à l’Assemblée. Le compromis final en commission mixte a réaffirmé l’indépendance de l’ANSES et supprimé certaines dispositions controversées sur les zones humides. 26 députés du bloc central ont voté contre et 15 se sont abstenus, révélant des fractures internes sur les questions écologiques. La ministre Annie Genevard a salué un texte de « reconquête de la souveraineté alimentaire ». Des ONG et députés de gauche dénoncent une loi dictée par les lobbys agricoles, au détriment de la santé publique. Le texte est désormais contesté devant le Conseil constitutionnel par les socialistes. En tribune, des militants ont crié leur colère : « Vous êtes les alliés du cancer ! », symbole d’un vote qui divise profondément. |
Le Monde La Chine profite de la fragilité du tissu industriel en France pour entrer sur le marché européen |
Trois entreprises françaises stratégiques — Vencorex (chimie), GMD (automobile) et Safra (hydrogène) — sont passées récemment sous contrôle chinois, illustrant une offensive ciblée de Pékin sur le tissu industriel hexagonal. Ces rachats concernent des sociétés en difficulté, souvent en redressement judiciaire, dans des secteurs clés. La Chine, via des groupes comme Wanhua, DSBJ ou Wanrun, cherche à s’implanter durablement en Europe, profitant de la fragilité française. Si les investissements chinois avaient ralenti en 2024, ils repartent à la hausse, notamment dans les filières de la transition énergétique. On compte aujourd’hui près de 900 filiales chinoises en France, employant plus de 50 000 personnes.Mais la France reste moins prioritaire que la Hongrie, qui capte 44 % des investissements chinois dans les véhicules électriques. Des experts alertent sur l’absence de réponse stratégique de l’État pour protéger les « pépites » industrielles. Le risque est structurel : la guerre commerciale sino-américaine pousse Pékin à écouler ses surcapacités en Europe. En mai 2025, les exportations chinoises vers la France ont bondi de 24 %, touchant de nombreux secteurs industriels. |
Les Echos Financement pour le climat : l’inquiétant désengagement de l’Etat |
Les investissements climat ont reculé de 5 % en 2024, selon le dernier panorama d’I4CE, et devraient stagner à 103 milliards d’euros en 2025. Cette baisse s’explique par des taux d’intérêt élevés, des revirements politiques (comme MaPrimRénov’) et un ralentissement dans l’éolien et le biométhane. Pourtant, pour atteindre les objectifs de la stratégie bas carbone, il faudrait mobiliser 87 milliards par an d’ici 2030, soit jusqu’à 51 milliards de plus qu’en 2024. Or, les financements publics ne représentent que 16 % des montants, mais sont essentiels pour déclencher les investissements privés. Le gouvernement mise sur une hausse des certificats d’économie d’énergie (CEE), dont le coût pourrait grimper de 250 à 290 euros par ménage. Ce mécanisme, instable par nature, fait peser une charge croissante sur les consommateurs. Le ministère de la Transition écologique s’attend à être fortement mis à contribution dans le budget 2026. En toile de fond, le désengagement de l’État inquiète, alors que les arbitrages budgétaires à venir seront décisifs pour la transition. |