Newsletter d’actualité médiatique hebdomadaire du 10 octobre 2025

10 octobre 2025

 
Dans la presse cette semaine
 
🧪 Le Monde Le prix Nobel de chimie 2025 récompense trois chercheurs pour leurs travaux sur les MOF, des matériaux ultra-poreux capables de capturer gaz et liquides, aux applications industrielles prometteuses. 
🏭 L’Usine Nouvelle Une étude révèle que 60 % des jeunes ont une bonne image de l’industrie française, qu’ils jugent innovante et stratégique, malgré des stéréotypes persistants.
🔬 InfoChimie Les acheteurs du secteur chimique privilégient désormais la fiabilité et la simplicité à l’innovation, dans un contexte de chaînes d’approvisionnement fragiles. 
💄 Les Echos Delphine Viguier-Hovasse devient directrice générale de l’innovation chez L’Oréal, avec pour mission de concevoir des produits à fort impact scientifique et sociétal. 
🚗 Caradisiac Renault envisagerait la suppression de 3 000 postes dans ses fonctions supports, dans un contexte de baisse des ventes et de transition électrique ralentie. 
🛡️ Le Figaro L’Union européenne relève à 50 % les droits de douane sur l’acier chinois pour protéger son industrie sidérurgique et lutter contre le dumping.
 🛢️ Le Monde L’OPEP+ augmente sa production de pétrole pour regagner des parts de marché, malgré la baisse des prix et les tensions géopolitiques.
 🌍 Le Monde Le classement climat 2025 du CAC 40 montre de fortes disparités, avec Sanofi en tête et des groupes comme TotalEnergies ou BNP Paribas à la traîne sur la transparence et l’ambition climatique.
 
Le président du comité Nobel de chimie annonce les lauréats du prix : Susumu Kitagawa, Richard Robson et Omar M. Yaghi, à l’assemblée Nobel de l’institut Karolinska, à Stockholm, le 8 octobre 2025.
 
Le Monde Le Nobel de chimie récompense la découverte de molécules aptes à piéger des gaz ou des liquides  
 
Le prix Nobel de chimie 2025 a été décerné à Susumu KitagawaRichard Robson et Omar M. Yaghi pour leurs travaux sur les réseaux métallo-organiques (MOF), des molécules ultra-poreuses capables de piéger des gaz ou des liquides. Ces matériaux, comparables à des jeux de construction moléculaires, offrent une surface d’absorption exceptionnelle, surpassant les charbons actifs ou les zéolithes. Ils permettent de capturer le CO, de purifier l’eau, voire de détruire des gaz neurotoxiques. Leurs structures modulables, basées sur des métaux comme le cuivre ou le zinc, ouvrent la voie à une catalyse ciblée. Malgré des débuts difficiles, Kitagawa et Yaghi ont chacun développé des MOF révolutionnaires dans les années 1990, dont le célèbre MOF-5, résistant à plus de 300 °C. Plus de 60 000 structures sont aujourd’hui recensées, et plus de cinquante start-up exploitent leurs applications. Le géant BASF produit déjà plusieurs tonnes de MOF pour capter le CO₂ des cimenteries, illustrant leur potentiel industriel. La France contribue également à cette avancée avec les MIL de Gérard Férey et le Smolab du CNRS, en partenariat avec l’université de Kyoto.
 
L’Usine Nouvelle Jeunes dans l’industrie : toutes les raisons d’y croire, dans notre étude exclusive 
 
Selon une étude exclusive menée par L’Usine NouvelleRS et CCI France, les jeunes de 18 à 25 ans portent un regard plutôt positif sur l’industrie française, avec 60 % d’entre eux en ayant une bonne image et 53 % exprimant leur confiance dans le secteur. L’industrie est perçue comme essentielle à l’économie, bien que des représentations négatives persistent, notamment sur le plan émotionnel. Le manque d’incarnation est flagrant : Elon Musk et Amazon sont les noms les plus cités, devant des groupes français comme RenaultAirbusEDFTotalEnergies et LVMH. Le luxe reste le secteur le plus attractif, suivi par l’automobile, la santé, l’énergie et la défense. Malgré tout, 57 % des jeunes travaillent ou souhaitent travailler dans l’industrie, qu’ils jugent innovante, utile et stratégique pour la souveraineté nationale. Les métiers de la production sont dévalorisés, tandis que ceux de la R&D, cybersécurité ou finance séduisent davantage. Enfin, la rémunération reste l’argument le plus convaincant, et 49 % des jeunes se disent prêts à rejoindre le secteur de la défense, y compris 41 % de femmes.
 
InfoChimie Chimie : les acheteurs placent la fiabilité devant l’innovation, selon Accenture 
 
Selon l’étude mondiale Accenture Global Chemical Buyer Value Study 2025, les acheteurs du secteur chimique privilégient désormais la fiabilité, la qualité et le support technique à l’innovation, marquant un retour aux fondamentaux dans un contexte de chaînes d’approvisionnement fragilisées. Réalisée auprès de 2 500 acheteurs dans 12 pays, l’enquête révèle que 43 % augmenteraient leurs achats si les livraisons étaient plus fiables, et 36 % paieraient une prime pour des services digitaux comme le suivi en temps réel. Face à la pression réglementaire, énergétique et concurrentielle, notamment en Europe, le digital et l’intelligence artificielle deviennent des leviers clés pour améliorer la planification et la relation client. Les entreprises investissent dans des tours de contrôle logistiques pour gagner en agilité. Toutefois, la durabilité est reléguée au second plan, les clients refusant de payer plus pour des produits verts. L’étude pointe aussi un décalage entre attentes et perception : les fournisseurs surestiment la personnalisation alors que les acheteurs attendent simplicité et fiabilité. Enfin, la tendance est au rapprochement des chaînes de valeur, avec une préférence pour le modèle “local pour local”, renforcée par l’essor des agents IA capables d’anticiper les ruptures et d’optimiser les décisions.
 
Les Echos Directrice générale de l’innovation de L’Oréal, le nouveau défi de Delphine Viguier-Hovasse 
 
Delphine Viguier-Hovasse, 49 ans, a été nommée en juillet directrice générale innovation et prospective de L’Oréal, un poste nouvellement créé au sein du Comex du géant mondial de la beauté. Première femme à diriger L’Oréal Paris à l’international, elle avait porté la marque à 7,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Ingénieure diplômée d’AgroParisTech, elle a gravi les échelons du groupe depuis 1997, incarnant l’innovation et l’engagement pour l’autonomie des femmes. Sous la direction de Barbara Lavernos, elle supervise désormais les équipes d’innovation et de prospective stratégique, avec pour mission de concevoir des produits révolutionnaires et réactifs aux tendances, comme le Lumi Glotion ou les protections solaires avancées de La Roche-Posay. Passionnée de littérature et mère de deux enfants, elle défend une vision de la cosmétique alliant performance, rupture scientifique et impact sociétal, tout en restant fidèle à ses convictions personnelles et à son goût pour la lecture, de Stefan Zweig à Annie Ernaux.
 
Caradisiac Renault envisage-t-il réellement la suppression de 3 000 emplois ? 
 
Selon des révélations du média L’InforméRenault envisagerait un plan stratégique baptisé Arrow, prévoyant la suppression de 3 000 postes dans les fonctions supports telles que les RH, R&D, marketing et finances, via un plan de départs volontaires touchant le siège, les entités commerciales et les usines à l’international. Si le groupe ne dément pas totalement, il affirme qu’aucune décision n’est prise, tout en reconnaissant des réflexions sur la simplification et l’optimisation des frais fixes. Cette prudence s’inscrit dans un contexte de ventes européennes en baisse et de transition électrique plus lente que prévu, malgré une hausse moyenne des ventes de 5,9 % ces huit derniers mois. Renault a déjà gelé les embauches jusqu’à fin 2025 et lancé un profit warning en juillet, annonçant une marge opérationnelle revue à 6,5 % et un flux de trésorerie libre entre 1 et 1,5 milliard d’euros, bien en deçà des 2 milliards de 2024. Le groupe, qui compte actuellement 98 636 salariés, pourrait voir ses effectifs réduits à 95 636, mais le flou demeure jusqu’à une éventuelle annonce officielle d’ici la fin de l’année.
 
Le Figaro Comme Trump, l’Union européenne va taxer à 50 % l’acier importé pour lutter contre le dumping chinois et sauver son industrie
 
Face à la menace du dumping chinois, l’Union européenne adopte une posture résolument protectionniste en relevant à 50 % les droits de douane sur l’acier importé, alignant ainsi sa politique sur celle des États-Unis et du Canada. Cette mesure vise à sauver les 300 000 emplois de la sidérurgie européenne, dont 18 000 ont déjà été supprimés en 2024, et à limiter les importations à 10 % du marché, soit 18 millions de tonnes réparties entre des partenaires jugés « fiables ». La Commission européenne, sous l’impulsion de Stéphane Séjourné, justifie cette décision par les surcapacités mondiales, les subventions étrangères et la hausse des coûts énergétiques, qui fragilisent les producteurs européens comme ArcelorMittal, contraint de suspendre ses projets de décarbonation à Dunkerque. Ce changement de doctrine rompt avec le dogme du libre-échange, assumant un surcoût de 50 euros par voiture pour garantir la qualité et la souveraineté industrielle. L’UE prévoit aussi d’imposer des aciers verts dans les marchés publics et de renforcer la taxe carbone aux frontières pour éviter les contournements. Reste à obtenir l’aval des États membres et du Parlement pour pérenniser ces mesures.
 
Le Monde Pétrole : pourquoi l’OPEP+ continue à ouvrir les vannes
 
L’OPEP+, menée par l’Arabie saoudite, a annoncé le 5 octobre une nouvelle hausse des quotas de production de pétrole, ajoutant 137 000 barils par jour dès novembre, poursuivant une stratégie amorcée depuis plusieurs mois. Cette politique vise une reconquête des parts de marché, quitte à provoquer une surabondance de l’offre et une baisse des cours, le brent s’échangeant autour de 65 dollars, en recul de 15 % depuis janvier. Ce choix, qui peut apparaître comme un gage à Donald Trump, répond aussi à la concurrence des États-Unis, premier producteur mondial grâce au pétrole de schiste, plus coûteux à extraire. Les majors européennes comme TotalEnergiesENI ou BP réduisent leurs investissements face à cette chute des prix. L’OPEP+ évolue sur une corde raide, entre volonté de stabilité et pressions internes, notamment de la Russie, fragilisée par la guerre en Ukraine. Ce contexte incertain pourrait faire chuter le brent à 50 dollars d’ici 2026, selon certains analystes. Le marché pétrolier, devenu nerveux, oblige les producteurs à ajuster leur stratégie en fonction des tensions géopolitiques et de la cohésion interne du cartel.
 
Le Monde Objectifs climatiques : les bons et les mauvais élèves du CAC 40
 
Le palmarès 2025 des trajectoires climat du CAC 40, établi par l’ONG Les Ateliers du futur, révèle de grandes disparités entre les entreprises françaises en matière de réduction des émissions de CO. Si Sanofi obtient la note maximale de 10/10, suivie de Schneider Electric et Stellantis, d’autres comme TotalEnergiesArcelorMittalEurofins Scientific ou EssilorLuxottica sont pointées du doigt pour leur manque d’ambition ou de transparence. L’entrée des groupes financiers dans le classement, grâce à la directive CSRD, montre une maturité insuffisante, avec des notes faibles pour BNP ParibasCrédit AgricoleSociété Générale et Axa. Le secteur automobile, malgré sa résistance aux nouvelles normes, affiche des progrès notables, notamment chez Renault. L’étude souligne aussi l’importance de la gouvernance climatique et des plans d’action structurés, tout en dénonçant l’opacité persistante sur les émissions indirectes. Enfin, elle appelle à des règles de concurrence équitables pour éviter que la décarbonation ne devienne une impasse économique pour les grands groupes.