L’actualité de la semaine: |
L’hebdomadaire spécialisé Chimie Pharma Hebdo, ainsi que les pages en ligne de l’Usine Nouvelle, rendent cette semaine compte de la collaboration entre BASF et la société kényane de construction Takazuri pour le développement de Climatile, une solution de revêtement révolutionnaire pour toitures et murs qui permet d’abaisser les températures intérieures des bâtiments. A contrario de leurs homologues européens, les industriels allemands continuent d’investir massivement en Chine en faisant fi des risques politiques et économiques, analyse Le Figaro. Dans les colonnes des Echos, nous est rapporté le cri d’alarme poussé par le patronat allemand à l’occasion de la publication d’un rapport conjoint du cabinet BCG et de l’Institut de l’économie allemande de Cologne sur l’avenir de l’industrie outre-Rhin. Toujours dans le quotidien économique de référence, il est question du problème de compétences auquel se heurte la réindustrialisation française. C’est l’occasion de mettre en exergue l’initiative des Worldskills, ces « Olympiades des métiers » inaugurées le 10 septembre dernier à Lyon en fanfare par le président Emmanuel Macron en personne, accompagné de Nicolas Dufroucq, président de Bpifrance, lesquels en ont profité pour mettre en avant la nécessité d’améliorer l’attractivité de l’industrie. Enfin, le quotidien libéral L’Opinion relaie le 14e baromètre du cabinet Forvis Mazars sur le reporting extra-financier des entreprises européennes de plus de 500 salariés. Celui-ci révèle qu’en dépit de la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), si 58% des entreprises analysent effectivement les enjeux de durabilité, seulement 25% d’entre elles respectent les normes requises, et à peine 13% ont publié un plan de transition conforme. |
Dans la presse cette semaine |
CLIMATILE |
Décarbonation : BASF accompagne le constructeur kényan Takazuri dans le développement d’une solution de revêtement pour murs et toitures Dans un élan innovant visant à décarboner l’industrie de la construction en Afrique de l’Est, la société kényane Takazuri, en collaboration avec le géant allemand de la chimie BASF, a développé une technologie de pointe nommée Climatile. Cette innovation bientôt brevetée propose une solution de revêtement révolutionnaire pour toitures et murs, conçue pour abaisser les températures intérieures des bâtiments grâce à une réflectance et une émittance solaires optimisées. Climatile, qui sert également de surface anticorrosive pour la collecte des eaux pluviales, intègre un mécanisme ingénieux de clipsage qui facilite l’ajout d’accessoires fonctionnels tels que des panneaux solaires. Réalisée à partir de matériaux plastiques recyclés localement, cette technologie incorpore des additifs stabilisants fournis par BASF, incluant des antioxydants et un stabilisateur de lumière, essentiels à la durabilité du produit. Maria Schlesinger, PDG et cofondatrice de Takazuri, souligne l’importance de l’expertise de BASF dans l’optimisation du produit : « Tout au long du développement de notre technologie, BASF a été un partenaire précieux, nous aidant dans des domaines tels que l’optimisation des processus, la stabilisation thermique et l’amélioration de la durée de vie des produits recyclés. Son expertise a été cruciale dans la création de packages d’additifs adaptés aux conditions météorologiques difficiles de cette région. » Cette collaboration illustre parfaitement la synergie entre innovation technologique et engagement écologique, répondant ainsi aux défis posés par l’urbanisation rapide et l’augmentation des déchets plastiques en Afrique. Climatile se positionne donc comme une réponse durable et efficace aux besoins croissants du secteur de la construction sur ce continent. Rapporté par usinenouvelle.com et Chimie Pharma Hebdo |
TROPISME CHINOIS |
À rebours de leurs homologues européens, les industriels allemands continuent d’investir massivement dans l’empire du Milieu Au cœur du dynamique delta du Yangtze, Taicang, située à 40 kilomètres de Shanghai, incarne l’implantation prononcée des entreprises allemandes en Chine. Cette ville, où résonnent les échos de la culture germanique à travers les festivités et les commerces, témoigne de la profonde intégration économique et culturelle entre l’Allemagne et la Chine. Des entreprises telles que Trumpf ou Kern-Liebers y ont établi des bases solides, bénéficiant de la croissance rapide du géant asiatique et de son marché automobile florissant. Face au ralentissement économique et aux tensions géopolitiques, Taicang continue d’attirer les investissements allemands, symbolisés par l’arrivée récente de la 500e entreprise allemande, célébrée en grande pompe par les autorités locales. Cette vitalité contraste avec le sentiment de récession qui prévaut dans d’autres régions, défiant ainsi les prédictions d’un découplage économique entre la Chine et l’Occident. Les firmes allemandes, telles que EBM-Papst et BMW, malgré un contexte de vente en baisse, continuent de voir en la Chine un marché incontournable, nécessitant une présence soutenue pour répondre à la demande locale et internationale. Cette stratégie est illustrée par des investissements conséquents, comme celui de BMW à Shenyang, destiné à moderniser la production de véhicules électriques. Cependant, cette approche n’est pas exempte de critiques. Des voix s’élèvent contre une certaine naïveté du secteur industriel allemand, qui, malgré les risques politiques et économiques, persiste à renforcer ses liens avec la Chine. Cette situation est exacerbée par des décisions telles que celle de BASF, qui a récemment obtenu l’autorisation de construire une installation pétrochimique majeure à Zhanjiang sans partenaire local, une dérogation rare qui souligne l’importance stratégique de la Chine pour l’entreprise. En dépit des défis, les entreprises allemandes, guidées par des figures telles que Martin Brudermüller de BASF, continuent de plaider pour une collaboration étroite avec la Chine, arguant que les avantages économiques surpassent les potentiels obstacles. Ce faisant, elles espèrent non seulement consolider leur présence sur le marché chinois mais également influencer positivement les relations sino-allemandes à un moment critique de l’histoire économique mondiale. Analysé par Le Figaro |
DÉSINDUSTRIALISATION ALLEMANDE |
Le cri d’alarme poussé par le patronat allemand « Le risque d’une désindustrialisation liée aux départs silencieux de nombreuses ETI ne cesse d’augmenter » : tels sont les propos tenus par Siegfried Russwurm, président de la Fédération de l’industrie (BDI), lors de la présentation d’une étude cruciale sur l’avenir de l’industrie allemande. Cette analyse, élaborée par le cabinet BCG et l’Institut de l’économie allemande de Cologne, révèle que près de 20 % de la valeur ajoutée industrielle du pays est menacée, mettant en lumière les défis majeurs auxquels l’Allemagne est confrontée. Les facteurs de cette crise potentielle sont multiples : des coûts énergétiques élevés, une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, une bureaucratie envahissante, des charges fiscales lourdes et des décennies d’investissements insuffisants. Ces éléments pèsent sur un secteur qui représente 20 % du PIB allemand, un chiffre bien supérieur à celui observé aux États-Unis ou en France. Pour contrer cette tendance et rester compétitive sur la scène mondiale, l’Allemagne doit envisager des investissements colossaux de l’ordre de 1.430 milliards d’euros d’ici à 2030. Ce montant, bien que considérable, est jugé nécessaire pour préserver l’industrie nationale. L’étude suggère que les deux tiers de ces investissements proviendraient du secteur privé, laissant à l’État la charge de 460 milliards d’euros. Ces propositions d’investissement se heurtent cependant à la règle constitutionnelle du « frein à l’endettement », qui limite strictement les nouvelles dettes à 0,35 % du PIB. Face à cette contrainte, Michael Brigl, coauteur de l’étude, insiste sur l’urgence de restaurer la compétitivité allemande comme priorité absolue des prochaines années. L’interdépendance des secteurs industriels est telle que la faiblesse de l’un peut entraîner des répercussions négatives sur l’ensemble de l’économie. Par exemple, le secteur de la chimie, qui soutient de nombreuses autres branches industrielles, pourrait être particulièrement vulnérable. Russwurm appelle à une réforme radicale pour libérer le potentiel d’innovation et de croissance, en plaçant l’Allemagne sur la voie d’un renouveau industriel comparable aux efforts de reconstruction d’après-guerre. Cette transformation nécessiterait une refonte des politiques, en favorisant notamment les investissements dans les infrastructures, l’attraction de talents étrangers qualifiés et la réduction de la bureaucratie. L’étude souligne l’importance de réagir avec célérité, citant le déclin anticipé de la production dans des secteurs clés et les signaux alarmants de délocalisation d’entreprises vers des pays à coût de production plus bas. Ces éléments conjugués dessinent un tableau préoccupant, nécessitant une action immédiate pour préserver le pilier industriel de l’économie allemande. Couvert par Les Echos |
WORLDSKILLS |
Répondre à la pénurie de main d’œuvre, le défi lancé à l’industrie hexagonale La semaine dernière aura constitué un jalon significatif pour la réindustrialisation française, illustré par l’inauguration de plusieurs usines novatrices, en présence de figures politiques et économiques éminentes, dont le président Emmanuel Macron. L’usine de Sanofi en Rhône-Alpes, symbole de cette renaissance, a été inaugurée mardi. Le même jour, Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, a célébré l’ouverture de l’usine EYCO à Trets, spécialisée dans les smarts-circuits. Le lendemain, il a procédé à l’inauguration de MGA MedTech à Mably, entreprise dédiée à la conception d’équipements pour le secteur médical. Cependant, un défi majeur se profile : celui des compétences. L’industrie propose annuellement 140.000 postes, mais près de 43% de ces offres d’emploi restent vacantes, un écart exacerbé par le départ imminent à la retraite d’une partie significative de la population active, les baby-boomers. D’ici dix ans, l’industrie aura besoin de 1,3 million de travailleurs supplémentaires pour soutenir ses ambitions, selon Roland Lescure, ministre démissionnaire de l’Industrie. Dans ce contexte, l’inauguration de la compétition Worldskills à Lyon, le 10 septembre dernier, a été une occasion pour le président Macron et M. Dufourcq de mettre en avant la nécessité d’améliorer l’attractivité de l’industrie. Cette compétition, surnommée les Olympiades des métiers, voit un tiers de ses 59 emplois représentés issus du secteur industriel, avec la participation de nombreux jeunes talents français. L’initiative « Tour de France de nos industries », lancée en marge des Worldskills, vise à démystifier l’industrie auprès des jeunes. Un bus aux couleurs de la French Fab parcourra le pays, offrant aux étudiants des visites d’usines et des rencontres avec des professionnels, pour leur montrer la diversité et les opportunités du secteur. Cette stratégie de sensibilisation est cruciale pour changer la perception souvent réductrice de l’industrie, et pour attirer de nouveaux talents dans un secteur en pleine transformation, mais encore insuffisamment valorisé comparativement à d’autres domaines comme la gastronomie ou l’agriculture. Issu des Echos |
CSRD |
Le cabinet Forvis Mazars publie son 14e baromètre sur le reporting extra-financier des entreprises européennes Dans le cadre du Pacte Vert européen, la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) marque un tournant décisif pour les entreprises de plus de 500 salariés, qui dès l’exercice 2024, devront se conformer à des exigences de transparence accrues concernant leurs pratiques de développement durable. Cette directive vise à unifier et améliorer la qualité des données environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) divulguées par les entreprises, reflétant ainsi un engagement européen vers une réduction ambitieuse des émissions de gaz à effet de serre pour faciliter la transition écologique. Selon Edwige Rey, associée chez Forvis Mazars en France, la mise en œuvre de la CSRD est essentielle pour atteindre ces objectifs climatiques. Cependant, les résultats du 14e baromètre du cabinet révèlent que les entreprises sont encore loin de répondre à ces nouvelles normes. Bien que 58% des entreprises analysent les enjeux de durabilité, seulement 25% respectent les normes requises et à peine 13% ont publié un plan de transition conforme. L’un des principaux défis réside dans l’adoption de la « double matérialité », qui évalue à la fois l’impact de l’entreprise sur son environnement et l’influence de cet environnement sur l’entreprise elle-même. Jusqu’à présent, l’accent était mis sur la matérialité financière, négligeant l’impact environnemental et social. Malgré les difficultés et le court délai d’adaptation, la non-conformité à la CSRD pourrait entraîner des sanctions en France, notamment si les rapports de durabilité ne sont pas publiés ou audités. Toutefois, Edwige Rey souligne que les entreprises ne sont pas obligées d’atteindre immédiatement tous les objectifs fixés. Cette transition vers plus de transparence est perçue par certains, y compris l’ancien président de la BCE Mario Draghi, comme une menace potentielle à la compétitivité des entreprises européennes. Un rapport récent sur la compétitivité européenne critique plusieurs réglementations écologiques et sociales, y compris la CSRD, les considérant comme des contraintes excessives. Néanmoins, selon Edwige Rey, la CSRD impose une transparence mais laisse aux entreprises la latitude de gérer les informations stratégiquement, tout en respectant les exigences de confidentialité. Relayé par L’Opinion |