L’actualité de la semaine: |
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Au lendemain des annonces tonitruantes du président américain Donald Trump en termes de droits de douane, Le Monde s’interroge quant à leur impact sur la puissance manufacturière chinoise. Et force est de constater que cette dernière est dotée de puissants atouts pour faire face. Dans les colonnes des Echos, c’est la réaction des industriels tricolores face à ces mêmes annonces qui est observée : aujourd’hui, l’attentisme prévaut. « Sans action, sans sursaut et sans protection, il y a un risque de voir une nouvelle carte de l’automobile mondiale se dessiner sans l’Europe » : tel est le constat sans ambages dressé par Stéphane Séjourné, vice-président exécutif de la Commission européenne, commissaire français chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle, dans une tribune publiée par Le Monde, véritable plaidoyer pour le « Made in Europe » dans le secteur automobile. Le quotidien économique de référence met en exergue les atouts dont dispose la France sur le plan des métaux stratégiques : des gisements de lithium ont en effet été identifiés dans l’Allier, tandis qu’un projet innovant de lithium géothermal en Alsace, mené par Électricité de Strasbourg et Eramet, est également à l’étude. Enfin, le grand journal du soir se fait l’écho d’une étude récente publiée dans la revue Environmental Science and Pollution Research, fruit des travaux de la mission « Tara Microplastiques » de 2019 : celle-ci révèle que les microplastiques, invisibles à l’œil nu et hautement nocifs, polluent la totalité des grands fleuves européens à des niveaux alarmants. |
Dans la presse cette semaine |
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PUISSANCE INDUSTRIELLE CHINOISE |
Quel sera l’impact des droits de douane des États-Unis de Donald Trump sur l’empire du Milieu ? Dans un discours prononcé depuis la roseraie de la Maison Blanche, Donald Trump a affirmé que ses droits de douane allaient revitaliser l’industrie américaine. Cependant, la tâche s’annonce ardue face à une Chine qui, au fil des décennies, a su remonter la chaîne de valeur industrielle. Devenue la première puissance manufacturière mondiale, la Chine a vu sa part de production mondiale grimper à 29 % en 2023, dépassant l’Union européenne dès 2011. Les usines chinoises, telles que celles de CATL et BYD, illustrent une automatisation croissante, soutenue par des infrastructures logistiques robustes, notamment autour des ports de Shanghaï et Ningbo. Malgré une érosion de son avantage dans certains secteurs, la Chine maintient sa domination dans l’électronique et les vêtements, tout en accroissant sa présence dans les panneaux solaires et les véhicules électriques. Sa capacité d’innovation est un atout majeur, fruit de décennies de production à moindre coût, permettant au pays d’accumuler un savoir-faire précieux. La suprématie chinoise s’étend également à la construction navale, où le chantier de Weihai, grâce à des coûts compétitifs et une abondance de matériaux, s’est imposé comme leader mondial des ferrys. Cette domination est renforcée par une politique publique favorable, offrant des incitations fiscales pour l’innovation et des subventions directes dans des secteurs clés. Cependant, les mesures protectionnistes de Trump suscitent des inquiétudes en Chine, provoquant une chute de la Bourse de Hongkong. Yin Xingmin, professeur d’économie à l’université Fudan, souligne que les droits de douane ne suffiront pas à rapatrier les emplois perdus depuis des décennies, suggérant plutôt un investissement dans les secteurs où les États-Unis conservent un avantage compétitif. Développé par Le Monde |
TENSIONS COMMERCIALES |
L’attentisme prévaut chez les industriels tricolores face à l’agressivité américaine |
Face aux récentes tensions commerciales entre l’Europe et les États-Unis, exacerbées par l’annonce de nouveaux droits de douane par l’administration Trump, le gouvernement français exhorte les entreprises à suspendre temporairement leurs investissements américains. Lors d’une réunion de crise à l’Élysée, Emmanuel Macron a plaidé pour un « patriotisme économique », demandant aux entreprises de patienter le temps que l’Europe négocie un assouplissement de ces mesures. Bien que certains dirigeants se montrent ouverts à cette requête, d’autres, tels que Frédéric Gauchet, président de France Chimie, s’inquiètent des conséquences sur le commerce global. En effet, Gauchet souligne : « Avec ces droits de douane, il y a un vrai risque sur l’approvisionnement mondial », mettant en exergue la vulnérabilité potentielle de la filière chimique américaine, déjà fragilisée par une balance commerciale déficitaire. Les entreprises françaises, bien qu’inquiètes de l’instabilité politique américaine, restent divisées sur la stratégie à adopter. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, prône une vision à long terme, soulignant les opportunités persistantes du marché américain. D’autres, comme Schneider Electric, continuent de déployer leurs investissements, malgré l’incertitude ambiante. Cependant, la nécessité d’une réponse européenne coordonnée est largement reconnue, certains dirigeants appelant à l’instauration d’un « European buy act » pour renforcer la compétitivité continentale. Toutefois, des voix critiques s’élèvent contre l’approche de Macron, estimant que des négociations discrètes, à l’instar de celles menées par le Royaume-Uni, pourraient s’avérer plus fructueuses. En somme, l’Europe se trouve à un carrefour stratégique, où la réactivité et l’unité s’imposent pour naviguer dans un contexte commercial mondial de plus en plus complexe. Observé par Les Echos |
STÉPHANE SÉJOURNÉ |
Automobile : plaidoyer pour le Made in Europe du vice-président exécutif de la Commission européenne chargé de la stratégie industrielle Stéphane Séjourné, vice-président exécutif de la Commission européenne, commissaire français chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle. alerte sur le déclin de l’industrie automobile européenne, menacée par des crises successives et une concurrence étrangère renforcée. Il souligne : « Sans action, sans sursaut et sans protection, il y a un risque de voir une nouvelle carte de l’automobile mondiale se dessiner sans l’Europe. » Pour contrer cela, l’UE propose un plan basé sur deux révolutions : une approche politique moins naïve sur le commerce et une coordination renforcée à travers la chaîne de valeur, avec un accent sur le « made in Europe ». Séjourné défend la transition vers l’électrique, malgré les critiques populistes : « L’électrification est donc bonne pour l’environnement, pour notre souveraineté et notre balance commerciale. » Il prône un soutien massif à l’industrie, notamment par l’investissement de 1,8 milliard d’euros dans les gigafactories, visant à augmenter la part des batteries européennes de 8 % à 40 % d’ici 2030. Le plan inclut des réformes pour stimuler la compétitivité, comme l’harmonisation des règles pour les voitures autonomes et connectées, et le renforcement des infrastructures de recharge. Séjourné insiste : « Seule une vision d’ensemble, mise en œuvre rapidement, permettra de relever ce défi. » En parallèle, des discussions émergent sur les impacts des droits de douane américains, menaçant la compétitivité européenne. Certains industriels, face à ces incertitudes, envisagent de geler leurs investissements aux États-Unis. Emmanuel Macron appelle à une réponse européenne coordonnée, tandis que certains dirigeants critiquent l’approche française, préférant des négociations discrètes, à l’instar des Britanniques. Cette situation souligne la nécessité d’une stratégie européenne unifiée pour protéger et promouvoir l’industrie automobile et d’autres secteurs face aux défis mondiaux. Tribune publiée par Le Monde |
LITHIUM |
Les atouts hexagonaux dans la course aux métaux stratégiques La pandémie de Covid-19, suivie de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a mis en exergue la vulnérabilité des Européens face à l’approvisionnement en matières premières. La stabilité autrefois assurée de cet approvisionnement s’est transformée en une source de tensions, exacerbée par les exigences croissantes en métaux pour la transition énergétique. Face à ces défis, l’Union européenne a élaboré une stratégie minière, visant à sécuriser l’accès aux métaux critiques, notamment à travers le Critical Raw Material Act adopté en mars 2023. Ce texte impose qu’au moins 10 % des métaux consommés soient extraits en Europe d’ici 2030, avec 40 % transformés localement et une diversification des sources d’importation. La France émerge comme un acteur clé dans cette stratégie, particulièrement dans le secteur du lithium. Plusieurs projets stratégiques ont été identifiés, dont celui d’Imerys dans l’Allier et un projet innovant de lithium géothermal en Alsace, mené par Électricité de Strasbourg et Eramet. Ce dernier, en exploitant les ressources géothermiques, vise à produire du lithium de haute qualité pour les batteries, tout en fournissant de l’énergie bas carbone. D’ici 2030, il est prévu de produire entre 10.000 et 15.000 tonnes de lithium par an, suffisant pour équiper plus de 250.000 véhicules électriques. Ce retour aux stratégies minières marque une réorientation historique, les Européens ayant délaissé ce secteur après la chute du bloc soviétique. Cependant, face à la menace russe, les Occidentaux renouent avec ces stratégies, tandis que la Chine, anticipant ces enjeux depuis deux décennies, a déjà sécurisé ses approvisionnements. La France, avec ses projets ambitieux, pourrait couvrir une part significative des besoins de son industrie automobile, illustrant une démarche intégrée entre extraction et valorisation énergétique. Source : Les Echos |
MICROPLASTIQUES |
La totalité des grands fleuves européens frappée d’une pollution « alarmante » de petites particules Chaque minute, l’équivalent d’un camion-poubelle de plastique est déversé dans les océans, un périple qui débute souvent dans les rivières et fleuves. Les images des berges asiatiques encombrées de déchets contrastent avec l’apparente préservation des cours d’eau européens. Pourtant, une étude récente publiée dans Environmental Science and Pollution Research révèle que les microplastiques, invisibles à l’œil nu et hautement nocifs, polluent tous les grands fleuves européens à des niveaux alarmants. Cette recherche, issue de la mission « Tara Microplastiques » de 2019, a impliqué l’analyse de 2 700 échantillons par 40 chercheurs coordonnés par le CNRS. Les résultats, inattendus, montrent que tous les fleuves européens contiennent des microplastiques, avec une concentration moyenne de trois particules par mètre cube d’eau. Bien que comparable à d’autres régions, cela reste inférieur aux niveaux des fleuves les plus pollués du monde. Cependant, la concentration de « petits » microplastiques, jusqu’à 1 000 fois plus élevée que celle des « grands », est particulièrement préoccupante en raison de leur capacité à être ingérés à tous les niveaux de la chaîne alimentaire. Ces microplastiques servent de radeaux pour des micro-organismes potentiellement pathogènes, comme la bactérie Shewanella putrefaciens, identifiée dans la Loire. En outre, ils agissent comme des éponges à polluants, captant et relarguant des substances toxiques. Une initiative de science participative a révélé que beaucoup de ces microplastiques proviennent de granulés industriels échappés lors de leur transport. Face à cette crise, la solution ne réside pas dans le recyclage, jugé inefficace, mais dans la réduction de la production de plastique. Les négociations internationales sur la pollution plastique se heurtent à cette nécessité, alors que la production mondiale pourrait tripler d’ici 2060, aggravant ainsi la situation. Relayé par Le Monde |