Newsletter d’actualité médiatique hebdomadaire du 12 janvier 2024

12 janvier 2024

L’actualité de la semaine:
 Les Echos rendent cette semaine compte de l’engouement hexagonal pour les projets de recyclage du PET, avec la multiplication de gros projets d’usines dans le domaine. Le gigacasting, la technologie de Tesla permettant de former des parties entières de la voiture en une seule pièce grâce à une presse géante, suscite l’intérêt croissant des constructeurs automobiles historiques, nous apprennent encore les Echos. Toujours dans le quotidien économique de référence, nous sont présentées les échéances cruciales qui attendent en 2024 le groupe Renault et son directeur général, Luca De Meo. Dans les colonnes du Monde, il est question de l’immense défi que constitue pour les cimenteries françaises la réduction de leurs émissions carbonées. Enfin, Le Figaro nous relaie les derniers chiffres du think tank allemand Agora Energiewende, lesquels font état d’une diminution de 10% des émissions carbonées allemandes en 2023 par rapport à 2022. 
Dans la presse cette semaine
 RECYCLAGE 
 De nouveaux projets de recyclage du PET sont en plein essor en France Alors que les producteurs de plastique investissent dans le recyclage pour réduire leurs émissions de CO2, les gros projets d’usines dans ce domaine se multiplienten France. Parmi les acteurs actifs dans le secteur figurent le groupe américainEastman, qui ouvrira la plus grande usine au monde de recyclage chimique du PETen Seine-Maritime début 2026, le trio réunissant SuezLoop Industries et SK GeoCentric, qui inaugurera un complexe en Moselle en 2027, et la PME Carbios, qui compte créer en 2025, en Meurthe-et-Moselle, la première usine au monde pour lebiorecyclage de tous les types de PET. Toutefois, malgré l’essor du recyclage chimique, le recyclage mécanique reste une option efficace et durable. « Pour des emballages à la composition simple, le recyclage physique, qui est moins énergivore que le recyclage chimique, permet de récupérer la matière de base sans avoir à casser les molécules », explique Sébastien Petithuguenin, patron de la branche recyclage du plastique de Paprec. La demande de plastique recyclé est en hausse, comme en témoigne l’organisation professionnelle Plastics Europe, qui prévoit une couverture des besoins continentaux par les « plastiques circulaires » à hauteur de 25% en 2030 et de 65% en 2050. De leur côté, les organisations environnementales s’interrogent sur ces nouvelles capacités. « Nous avons dénombré 14 projets en France avec une diversité de techniques. Il faudrait s’assurer que leur valeur environnementale soit prouvée avant d’engager autant d’investissements », souligne Charlotte Soulary, responsable du plaidoyer de l’association Zero Waste France.
 Paru dans Les Echos 
 INDUSTRIE AUTOMOBILE 
 Le gigacasting de Tesla fait des émules Les acteurs historiques de l’automobile, dont ToyotaHyundaiMercedes et Volvo,se tournent désormais vers l’une des principales innovations de Tesla : le « gigacasting », à savoir la technologie permettant de former des parties entières de la voiture en une seule pièce grâce à une presse géante, la « giga presse ». Cette méthode assure des gains considérables de temps et d’argent, puisque le « mégamoulage » remplace entre 100 à 120 éléments par une seule pièce. « Grâce à cette méthode, un constructeur peut économiser jusqu’à 300 points de soudure, ce qui accélère l’assemblage et le nombre de robots sur la ligne de production », précise Mickaël Valentin, auteur de Le Modèle Tesla. Néanmoins, ce processus de fabrication semble moins rentable dans le secteur de l’automobile de masse, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les méga-presses ont un coût très élevé – entre 6 et 20 millions d’euros. Ensuite, l’élimination des robots devenus inutiles dans les usinesallonge « à l’excès » le retour sur investissement des constructeurs. Enfin, l’équilibre économique est précaire, car « le méga-casting requiert de remplacer des outils à un million d’euros pièce toutes les 50.000 à 70.000 fontes réalisées », rappelle Daniel Hirsch, associé chez Roland Berger. D’où l’intérêt réduit de cette technologie pour les gros volumes. Tesla est d’ailleurs consciente des limites du gigacasting et compte ainsi miser sur une stratégie modulaire, qui prévoit la fonte de trois pièces majeures de la voiture. Ce choix pourrait pénaliser les autres acteurs du secteur, puisque le gigacasting entraînerait la réduction des ventes des pièces de rechange, une activité « deux fois plus rentable » que la vente de voitures neuves pour lesconstructeurs historiques.
 Analysé par Les Echos 
 RENAULTUTION 
 2024, année du grand virage stratégique de Renault En 2020, peu après avoir pris les fonctions de directeur général de RenaultLuca De Meo avait annoncé un vaste plan stratégique pour la marque au Losange qu’il avait dénommé « Renaulution ». Voici venu en 2024 le temps de sa concrétisation avec six grandes transformations qui doivent devenir effectives cette année. Au premier rang de celles-ci, l’entrée en Bourse d’Ampere, la nouvelle filière du groupe dédiée auxvéhicules électriques qui devrait compter parmi ses investisseurs NissanMitsubishi, ou encore Qualcomm. Le patron de Renault vise une valorisation de 10 milliards d’euros, laquelle nécessiterait selon les analystes d’UBS des marges supérieures à 10%. Pour y parvenir, Luca De Meo mise sur le succès commercial de la R5 électriquequi doit être lancée cette année, et celui d’une Twingo tout électrique à l’horizon 2026. L’introduction en bourse d’Alpine, la marque dédiée aux voitures sportives de luxe, est également à l’étude. Sur le plan des véhicules thermiques, le groupe doit atteler sa nouvelle entité codétenue avec le groupe pétrolier saoudien Saudi AramcoHorse. Une troisième entité doit également voir le jour au cours du premier semestre :The Future is Neutral. Spécialisée dans l’économie circulaire, elle pourrait compter parmi ses partenaires un spécialiste du recyclage des batteries. Dans le domaine des véhicules utilitaires, Renault entend renforcer son partenariat avec Volvo Trucks. Par ailleurs, pas moins de huit modèles doivent être commercialisés cette année à l’international. Des projets tous azimuts de nature à alimenter à alimenter lescepticisme de certains investisseurs : « la nouvelle structure du groupe Renault sera de plus en plus difficile à analyser, avec de nouveaux actionnaires, des entités cotées avec peu de flottant, et d’autres déconsolidées et privées (Horse) », font ainsi valoir les experts d’UBS. C’est dire si l’introduction en bourse d’Ampere et les capitalisations de Horse et de The Future is Neutral vont être déterminantes dans les mois à venir. Source : Les Echos 
 DÉCARBONATION 
 Les cimenteries françaises face au défi de la réduction de leur empreinte carbone Si l’on en croit l’ONG Réseau Action Climat, la production de ciment sur le territoire hexagonal serait responsable de pas moins de 12,5% des émissions carbonées de la totalité du secteur industriel français. Pas moins de 21 des cinquante sites identifiés par le gouvernement comme étant les plus émetteurs de CO2 sont précisément descimenteries. Il faut dire que la fabrication du ciment nécessite de faire cuire du calcaire et de l’argile dans des fours chauffés à quelque 1400 °C. Une opération qui permet par une réaction chimique fortement émettrice la constitution du clinkerélément-clé du ciment traditionnel. En France, un oligopole constitué de cinq acteursse partage 95% du marché : LafargeHolcimCalcia (groupe Heidelberg), EqiomVicat et Imerys. Si la filière hexagonale se targue d’avoir réduit d’un quart ses émissions depuis 1990, cette baisse n’est en réalité due qu’à une contraction de la production, et l’on observe une stagnation des émissions depuis 2015. C’est donc pour changer la donne qu’ont été signés en novembre dernier des « contrats de transition » avec le gouvernement. Ceux-ci de forts engagements de décarbonation puisque la filière se fixe pour objectif une réduction de 45% des émissions carbonées en 2030, et même de 50% en 2032, en prenant 2015 comme référence. ChezLafargeHolcim, on fait même montre de davantage d’ambitions : « 47 % de réduction (scénario central) à 69 % (scénario ambitieux) d’ici à 2030, et 95 % d’ici à 2050, par rapport à 2019 » sont érigés en objectif. En sa qualité de président des activités France de Heidelberg mais aussi de dirigeant du syndicat de l’industrie cimentière, France CimentBruno Pillon constate : « nous vivons un vrai momentum. La décarbonation est une opportunité qui engage notre industrie à se réinventer. » Analyste pour The Shift Project, Eric Bergé se réjouit : « les cimentiers vont plus innover dans les trois ans qui viennent que durant les trente dernières années. Le métier redevient passionnant. » « Développer l’économie circulaire est un pilier majeur de notre stratégie », claironne François Petry, directeur général en France de LafargeHolcim, alors que son groupe vient d’inaugurer dans le Rhône une unité derecyclage de gravats de construction en béton bas-carbone. Des projets de biomasseou encore de technologies de capture et de stockage du carbone sont financés par les industriels et les pouvoirs publics pour accompagner les cimenteries dans leurs « contrats de transition ». Eric Bergé met néanmoins en garde : « les technologies de capture semblent être la baguette magique, mais attention, elles sont encorebalbutiantes et posent la question des aires de stockage. Surtout, elles demandent des capacités de fourniture d’énergie électrique et des investissements financierscolossaux. » Décrypté par Le Monde 
 ÉMISSIONS CARBONÉES ALLEMANDES 
 En 2023, les émissions de CO2 de la première puissance industrielle européenne ont chuté de 10% par rapport à 2022 Le think tank Agora Energiewende vient de livrer des chiffres pour l’année 2023 qui font état d’une diminution de 10% des émissions carbonées allemandes par rapport à l’année précédente. Si l’Allemagne, première puissance industrielle européenne, reste de loin la plus émettrice du continent avec 673 millions de tonnes de gaz à effet de serre dégagés, il s’agit du son « plus bas niveau depuis les années 1950 », constate Agora Energiewende. Quand on sait qu’au lendemain du déclenchement du conflit ukrainien, le pays avait fait le choix de recourir massivement au charbon pour compenser l’arrêt des importations de gaz russe, ces données peuvent surprendre. S’il constitue certes toujours une part conséquente du mix énergétique national, celle-ci a décru de 34% à 26% entre 2022 et 2023. Les énergies renouvelables ont quant à elles contribué à 55% du mix en 2023, contre 48% l’année précédente. Ce dans un contexte de baisse significative de la demande d’électricité, laquelle trouve ses fondements dans la contraction d’activités industrielles particulièrement énergivores telles que l’acier, le papier ou la chimie. Agora Energiewende chiffre à 11% la chute de la demande d’énergie de ces secteurs. Le think tank dénonce par ailleurs lescancres que sont les secteurs du bâtiment et des transports, dont les émissions « ont quasiment stagné en 2023, échouant ainsi pour la quatrième et la troisième année à remplir les objectifs climatiques. » Agora Energiewende en appelle à une « offensive d’investissements » pour que le pays tienne ses engagements climatiques, à savoir au niveau national une réduction de 65% des émissions à l’horizon 2030 par rapport à 1990 (l’Allemagne en est aujourd’hui 46%), avec un mix énergétique constitué à 80% de renouvelablesRapporté par Le Figaro