L’actualité de la semaine |
Suite au départ précipité de Carlos Tavares, Les Echos décryptent cette semaine la réorganisation à l’œuvre chez Stellantis, avec l’émergence de trois hommes forts au sein du comité exécutif de l’entreprise : Antonio Filosa, Jean-Philippe Imparato, et Maxime Picat. Toujours dans le quotidien économique de référence, on peut lire la tribune de Xavier Mosquet, expert automobile qui fut le co-auteur du rapport Mosquet-Pelata sur la compétitivité de l’industrie, et participa au sauvetage de General Motors et Chrysler pour la Maison-Blanche. Celui-ci s’alarme de la situation actuelle de l’industrie automobile européenne et établit une comparaison entre la possible faillite du fabricant de batteries suédois Northvolt et la chute de Lehman Brothers, pointant le spectre d’une « réaction en chaîne dramatique ». Afin de rendre socialement acceptables les nouvelles industries de la décarbonation, le collectif Construire l’écologie insiste sur l’importance de la création d’emplois dans une analyse que nous relaie Le Monde. Dans les colonnes du Figaro, nous sont rapportés les propos enthousiastes tenus par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, suite à l’annonce à Montevideo d’un accord sur un traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, fruit de 25 années de négociations. Enfin, alors que se tient à Riyad la 16e Conférence des Parties consacrée à la question, le grand quotidien du soir rend compte de la publication par la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification d’un rapport qui révèle un asséchement des trois quarts des terres émergées. |
Dans la presse cette semaine |
STELLANTIS |
Quelle réorganisation pour Stellantis après le départ précipité de Carlos Tavares ? Dans un contexte de transition délicate, Stellantis se réorganise après la démission de Carlos Tavares, en constituant un comité exécutif restreint sous la direction de John Elkann. Ce dernier, représentant de la famille Agnelli, a galvanisé les cadres depuis le siège américain de Detroit, soulignant la capacité du groupe à transformer les défis en opportunités. Parmi les neuf membres du comité, Antonio Filosa se voit confier le redressement des opérations en Amérique du Nord. Après avoir brillamment dirigé le développement en Amérique du Sud et la marque Jeep, il doit maintenant revitaliser les ventes aux États-Unis, un marché crucial pour Stellantis. Sa mission est d’autant plus stratégique que le constructeur a souffert d’un sous-investissement dans ses gammes, perdant des parts de marché face à des concurrents comme Hyundai-Kia. En Europe, Jean-Philippe Imparato, proche de Tavares, est chargé de redresser les marques historiques telles qu’Opel, Peugeot, et Citroën. Il doit également s’assurer de la conformité du groupe avec les normes européennes de réduction des émissions de CO2, tout en relançant les ventes grâce à de nouveaux modèles. Maxime Picat, quant à lui, dirige les achats et supervise les marchés émergents d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie et de Chine. Sa tâche est de maintenir la croissance dans ces régions tout en affrontant la concurrence croissante des acteurs chinois. Il s’appuie sur une coentreprise stratégique avec Leapmotor pour renforcer la position de Stellantis. Ces trois dirigeants, chacun à la tête de défis spécifiques, sont essentiels pour guider Stellantis à travers cette période de transition et de compétitivité accrue. Décrypté par Les Echos |
NORTHVOLT |
Le placement en redressement judiciaire de Northvolt interroge l’avenir de l’automobile européen Dans sa tribune publiée par Les Echos, Xavier Mosquet, expert renommé de l’industrie automobile et co-auteur du rapport Mosquet-Pelata sur la compétitivité, dresse un tableau alarmant de la situation actuelle de l’industrie automobile européenne. Il souligne que cette industrie traverse « sa crise la plus grave », marquée par une baisse des marchés et de la production, une transition vers l’électrique aux « profitabilités faibles ou négatives », et une concurrence féroce des constructeurs chinois. Mosquet met en exergue le rôle crucial des batteries dans cette transition, notant que « la batterie est le cœur des nouveaux véhicules ». Il déplore l’absence de l’Europe dans ce secteur stratégique, dominé par des acteurs asiatiques tels que CATL, LG, Samsung, et Panasonic. Cette situation a incité l’UE à lancer un plan batteries en 2018-2019, mais les entreprises européennes, comme Northvolt, peinent à rattraper le retard accumulé, travaillant « à perte ». Face à cette situation, celui qui a participé au sauvetage de General Motors et Chrysler pour la Maison- Blanche affirme que l’Europe doit choisir entre financer cette période de rattrapage ou risquer de perdre un secteur industriel clé, employant « 5 millions de personnes ». Il compare la possible faillite de Northvolt à la chute de Lehman Brothers, soulignant le risque d’une « réaction en chaîne dramatique ». Pour Mosquet, le salut réside dans l’innovation et la coopération internationale. Il appelle à un « projet commun » entre constructeurs européens et américains pour développer de nouvelles technologies de batteries. Enfin, il plaide pour un moratoire sur les amendes européennes prévues, afin de donner à des pionniers comme Northvolt les moyens de réussir. Publié par Les Echos |
TRANSITION ÉCOLOGIQUE |
Le collectif Construire l’écologie insiste sur l’importance de la création d’emplois pour l’acceptation sociale des nouvelles industries de la décarbonation Le défi de concilier réindustrialisation et transition écologique est au cœur des préoccupations du collectif français Construire l’écologie. Ce groupe, composé de chercheurs, ingénieurs et intellectuels, a mené une réflexion approfondie sur les conditions nécessaires à une transformation écologique réussie de l’économie, en insistant sur l’importance cruciale de l’emploi. Leur analyse, dévoilée le 5 décembre, se concentre sur trois secteurs industriels clés : les batteries électriques, les pompes à chaleur et l’éolien en mer, tous essentiels à la décarbonation mais confrontés à des difficultés en France et en Europe. Léa Falco, cofondatrice du collectif, souligne que la transition écologique doit être socialement acceptée et génératrice d’emplois pour être viable. Toutefois, un cadre réglementaire et économique stable est indispensable pour rassurer investisseurs et industriels, actuellement freinés par une instabilité persistante. Le collectif critique la planification gouvernementale, jugée trop incitative et insuffisamment concrète, et met en garde contre les risques sociaux et économiques en l’absence de modèles clairs. Les syndicats, influents dans les secteurs fossiles et nucléaires, doivent être impliqués dans le soutien aux énergies renouvelables. Le collectif propose la création d’une nouvelle branche professionnelle pour les salariés des ENR, afin d’assurer une équité en termes de protection sociale. Pour l’éolien en mer, une gestion optimisée des appels d’offres par l’État est nécessaire pour favoriser l’emploi, tandis que la filière électrique doit se développer au-delà de la simple production de véhicules neufs, incluant maintenance et recyclage. Enfin, dans le secteur des pompes à chaleur, un soutien continu est requis pour rivaliser avec la concurrence chinoise. Rapporté par Le Monde |
ACCORD UE-MERCOSUR |
L’Union européenne et le Mercosur parviennent à un accord de libre-échange L’Union européenne et le Mercosur ont annoncé un accord sur un traité de libre-échange, fruit de 25 années de négociations, malgré l‘opposition notable de la France. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a salué cet aboutissement en déclarant : « Nous avons conclu les négociations pour l’accord UE-Mercosur. C’est le début d’une nouvelle histoire. » Elle a exprimé son impatience de discuter de cet accord avec les pays de l’UE lors d’une conférence de presse conjointe à Montevideo avec les dirigeants de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay. Cependant, cet accord nécessite encore l’approbation des 27 États membres et du Parlement européen. La France, par la voix de Sophie Primas, ministre déléguée au Commerce extérieur démissionnaire, a réagi en soulignant que l’annonce de ce « deal » par la Commission européenne « n’engage qu’elle ». Mme Primas a précisé : « Aujourd’hui n’est clairement pas la fin de l’histoire. Ce qu’il se passe à Montevideo n’est pas une signature de l’accord mais simplement la conclusion politique de la négociation. Celle-ci n’engage que la Commission, pas les États membres. » Ursula von der Leyen a, pour sa part, qualifié cet accord de « victoire pour l’Europe », affirmant qu’il « profitera aux citoyens et aux entreprises ». Elle a également assuré que l’accord « reflète nos valeurs et notre engagement en faveur de l’action climatique » et que « nos normes sanitaires et alimentaires restent intouchables ». Relayé par Le Figaro |
COP16 DE RIYAD |
Un rapport de la CNULCD révèle un asséchement des trois quarts des terres émergées La Conférence des parties (COP16) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), tenue à Riyad, en Arabie saoudite, a mis en lumière des problématiques environnementales alarmantes. Une étude publiée lors de l’événement révèle que plus des trois quarts des terres émergées ont subi un climat plus sec au cours des trente dernières années avant 2020, en comparaison avec les trois décennies précédentes. À l’horizon 2100, jusqu’à 5 milliards de personnes pourraient vivre dans des zones arides, doublant ainsi la population actuelle concernée. La COP16 a également vu la publication d’un « Atlas mondial des sécheresses » par la CNULCD et la Commission européenne, soulignant les impacts dévastateurs des sécheresses sur divers secteurs économiques et sociaux. Ces phénomènes climatiques ont augmenté de 29 % depuis 2000, exacerbés par le changement climatique et la mauvaise gestion des ressources naturelles. L’Arabie saoudite a annoncé un partenariat mondial pour la résilience à la sécheresse, doté de 2,15 milliards de dollars, pour contrer ces effets. Les discussions à Riyad ont insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective incluant gouvernements, ONG, entreprises et collectivités locales. L’exemple de la Grande Muraille verte au Sahel illustre cette évolution vers une gestion durable et inclusive des terres. Les entreprises sont exhortées à innover pour inverser la dégradation des sols, une nécessité pour préserver leur survie économique. Les solutions présentées à la COP16, telles que l’agriculture régénérative et les systèmes agroécologiques, mettent l’accent sur des approches naturelles et durables. Toutefois, le recours croissant aux nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle et la télédétection, suscite des préoccupations quant à l’autonomie des agriculteurs et l’impact des innovations technologiques sur l’environnement. La COP16 souligne l’urgence de concilier innovation et durabilité pour lutter efficacement contre la désertification. Source : Le Monde |