Newsletter d’actualité médiatique hebdomadaire du 17 mai 2024

17 mai 2024

L’actualité de la semaine:
 Cette semaine, usinenouvelle.com consacre un article à la situation difficile dans laquelle se trouve actuellement l’industrie chimique allemande. Souffrant toute particulièrement de la hausse des coûts de l’électricité, cette filière énergivore a en effet vu sa production chuter de 12% en 2023 et se voit contrainte de mettre en place des plans d’austérité. Fluidsandlubricants.com évoque de son côté l’augmentation par BASF des capacités de production de son usine de Tarragone en Espagne. Comme l’indique le site, cette stratégie est dictée par les évolutions des activités de l’industrie pétrolière, dont les acteurs sont de plus en plus fréquemment contraints d’exploiter des gisements épuisés dont le pétrole affiche une forte teneur en paraffine. Les Echos revient par ailleurs sur le nouveau plan Ecophyto présenté par le gouvernement le 6 mai. Fixant comme objectif une baisse de 50% de l’utilisation des pesticides d’ici 2030, cette feuille de route prévoit néanmoins des dérogations afin de limiter les distorsions de concurrence au niveau européen. Le Figaro s’intéresse pour sa part au nouveau contrat de filière signé par l’Etat avec les différents acteurs du secteur automobile. Afin de faire face à une concurrence croissante, notamment chinoise, les partenaires se sont entendus sur une stragégie déclinée en six axes qui doit leur permettre de prendre le virage de l’électrification de la meilleure des manières. Les Echos se penche quant à lui sur la nécessaire adaptation des villes à la multiplication des épisodes caniculaires. Comme le rappelle le journal, l’Ademe a identifié une vingtaine de solutions techniques susceptibles de permettre aux collectivités de s’adapter à cette nouvelle réalité climatique. Enfin, La Croix s’interroge sur la pertinence de la stratégie commerciale adoptée par l’Allemagne à l’égard de la Chine : payante à brève échéance, peut-elle l’être sur le long terme ? 
Dans la presse cette semaine
 CHIMIE 
 L’industrie chimique allemande affiche une forte baisse de production En Allemagne, l’industrie chimique, qui a vu des baisses de production d’environ 11 % en 2022 et 12 % en 2023, a entamé un plan d’économies de 28 milliards d’euros courant jusqu’à 2028, dont 12 milliards pour la seule année 2024. Près de 15 % des entreprises du secteur seraient « dans le rouge ». BASF, Evonik, Covestro et Wacker ont ainsi vu leurs ventes chuter de manière significative. BASF a enregistré un chiffre d’affaires de 68,9 milliards d’euros, en baisse de 18,4 milliards d’euros en un an. La situation économique allemande est en effet rendu difficile par la crise énergétique et l’interruption brutale des importations de gaz russeL’arrêt du nucléaire a également fait bondir le prix de l’électricité. L’Allemagne a conservé d’importantes capacités de production de matières chimiques de base, mais ce modèle d’intégration verticale ne résiste pas à l’explosion des coûts. En conséquence, la filière souffre particulièrement de la situation actuelle en raison de sa dépendance à la chimie de base. BASF illustre cette réalité, le géant mondial de la chimie souffrant de de pertes de production structurelles. Le complexe chimique de Ludwigshafen a ainsi vu son chiffre d’affaires chuter de près de 8 milliards d’euros en 2023 et le groupe a déjà fermé certaines unités. L’industrie chimique allemande a par ailleurs vu son chiffre d’affaires diminuer de 16 % en 2023 en raison d’une chute de la demande dans les secteurs de la construction et de l’automobile. Les principaux acteurs mettent ainsi en place des plans d’austérité, les perspectives à court terme restant mitigées, avec une stagnation prévue de la production chimique en 2024.
Décrypté par usinenouvelle.com 
 BASF 
 BASF augmente les capacités de production de son usine de Tarragone BASF prévoit d’augmenter la capacité de production de ses inhibiteurs de paraffine Basoflux® dans son usine de TarragoneEspagne, afin de répondre à la demande mondiale croissante dans le secteur pétrolier et gazier, en particulier pour des solutions écologiques telles que les inhibiteurs en dispersion aqueuse et les produits à base de solvants. Les premières livraisons aux clients auront lieu en 2025. Serge Ikink, nouveau responsable du développement commercial pour Oilfield Chemicals chez BASF, insiste sur la dimension innovante de l’innovation de leurs produits : « Du point de vue du produit, les Basoflux sont des produits hautes performances qui apportent une fiabilité robuste à l’application, ce qui a conduit à la confiance des clients même dans les environnements les plus difficiles », affirme-t-il. Cette initiative intervient alors que l’industrie pétrolière s’oriente vers l’extraction de pétrole de gisements épuisés, affichant une teneur plus élevée en paraffine qui pose d’importants défis comme celui de l’obstruction des infrastructuresLes inhibiteurs de paraffine empêchent la solidification de la cire présente dans le pétrole brut, évitant ainsi les blocages et les coûts de maintenance accrus. Les nouvelles formulations Basoflux de BASF, produites à Tarragone, visent à réduire l’utilisation de solvants à basses températures, permettant des économies et une utilisation plus efficace des ressources, tout en améliorant le débit du pétrole et réduisant l’impact environnemental.
Repéré par fluidsandlubricants.com 
 PESTICIDES 
 La baisse de 50% de l’utilisation des pesticides d’ici 2030 maintenue par le gouvernement Le gouvernement français, par l’entremise d’Agnès Pannier-Runacherministre déléguée à l’Agriculture, a présenté le nouveau plan Ecophyto le 6 mai, maintenant la réduction de 50% de l’utilisation des pesticides d’ici 2030. Ce plan, reporté en raison de la crise agricole, adopte un nouvel indicateur, le HRI1, pour mesurer l’usage des pesticides, remplaçant l’ancien Nodu. Le HRI1, qui prend en compte la toxicité des substances, met déjà en évidence une réduction de 30% de l’utilisation des pesticides en France, mais atteindre les 20% restants sera plus ardu. Le plan privilégie la réduction des pesticides les plus toxiques, plutôt que leur élimination complète. Des mesures dérogatoires ont été accordées pour certains produits comme le S-métolachlore, alignant le calendrier français sur le calendrier européen. Le gouvernement souhaite en effet éviter des distorsions de concurrence entre les agriculteurs français et européens, une approche qui marque un changement de cap et qui a été critiquée par Générations futures comme un recul. Sur le plan budgétaire, le plan alloue 250 millions d’euros annuels sur trois ans pour la recherche et le développement de techniques alternatives (programme Parsada), avec un ajout de 300 millions d’euros provenant des crédits France 2030 pour le déploiement de ces solutions. La ministre privilégie les investissements dans l’agroécologie et dans les revenus durables pour les agriculteurs, plutôt que de compenser des pertes de récoltes.
Rapporté par Les Echos 
 AUTOMOBILE 
 L’Etat et le secteur automobile signent un nouveau contrat stratégique Afin de faire face à une concurrence croissante, notamment chinoise, et à la faiblesse de la demande, le secteur automobile français pourra compter sur le soutien de l’Etat. Le nouveau contrat stratégique de la filière a effet été signé le 6 mai lors d’une réunion regroupant des représentants du secteur, les ministères concernés et différents syndicats. Cette initiative a pour objectif de soutenir la transition de l’industrie vers l’électrique et assurer la pérennité des emplois et des usines en France, où le secteur emploie environ 900,000 personnes actuellement, dont 350 000 dans la production. L’industrie automobile française doit relever plusieurs défis pour adapter sa production et atteindre les objectifs gouvernementaux de production fixés à deux millions de véhicules électrifiés d’ici 2030. Pour y parvenir, six axes ont été définis : gagner en compétitivité en soutenant l’innovation, renforcer l’attractivité de la filière, assurer sa souveraineté, accélérer la transition énergétique et écologique, favoriser l’économie circulaire, renouveler le parc automobile et développer de nouvelles mobilités. Parallèlement, l’Etat s’engage à accélérer le développement des infrastructures de recharge, avec un objectif de 400,000 points de recharge d’ici 2030. Sur le plan financier, ce nouveau contrat prévoit que le budget de 1,5 milliards d’euros consacré en 2024 au leasing social, au bonus écologique, et à la prime à la conversion sera reconduit en 2025
Rapporté par Le Figaro 
 CHANGEMENT CLIMATIQUE 
 Pour faire face aux canicules, les villes ont l’embarras du choix Face à la montée des températures et à la fréquence croissante des épisodes caniculaires, les villes de toutes tailles sont confrontées à la nécessité de trouver des solutions permettant d’atténuer les effets de la chaleur urbaine. Alors que l’ADEME (Agence de la transition écologique) dénombre une vingtaine de techniques adaptatives, nombreuses sont les entreprises à proposer des solutions « vertes » (végétales), « bleues » (liées à l’eau) ou « grises » (incluant l’utilisation de matériaux innovants). Quand Edycem propose un béton innovant favorisant l’évaporation, Cool Roof a pour sa part développé une technologie de « coolroofing » qui permet d’abaisser la température dans les bâtiments grâce à l’utilisation de peintures réfléchissantes. « Mais la solution première, c’est de créer de l’ombre, d’une certaine opacité, qu’elle vienne de la canopée végétale ou des voiles d’ombrage telle qu’il en existe depuis longtemps à Séville », indique Ignacio Requena Ruiz, chercheur au sein de l’unité mixte de recherche AAU (Nantes, Grenoble). « En France, les solutions de voiles sont toutefois mal maîtrisées au regard des contraintes patrimoniales et de sécurité. Dans la hiérarchie des solutions, l’arbre vient en premier, avant les solutions techniques », précise toutefois Alban Mallet, chargé de mission Plan climat pour la Métropole de Nantes. « La problématique est à considérer à l’échelle des villes, soumises à des îlots de chaleur inhérents à l’urbain, mais aussi de façon plus localisée, où l’on parlera de ressenti thermique et où l’on n’applique pas les mêmes leviers », estime pour sa part Sophie Blanc, cette spécialiste des technologies d’adaptation au changement climatique préconisant de diversifier les solutions mises en œuvre.
Analysé par Les Echos 
 CHINE 
 Chine : le bilatéralisme commercial privilégié par l’Allemagne est-il viable à long terme ? Invoquant un voyage dans les États baltes, le chancelier Olaf Scholz ne s’est pas joint à Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen pour accueillir le président chinois Xi Jinping à Paris le 6 mai. Une absence remarquée qui mettrait en évidence les divergences entre les positions des uns et des autres sur la question chinoise selon Cora Jungbluth, experte de la Chine et l’Asie de la Fondation Bertelsmann : « Jusqu’à présent, Scholz s’est placé dans les pas d’Angela Merkel qui, eu égard à l’importance du marché chinois pour l’industrie allemande, a toujours privilégié une négociation bilatérale avec Pékin. Il est opposé à l’augmentation des droits de douane sur les voitures électriques chinoises, car il craint les représailles sur les voitures allemandes. En clair, il refuse de suivre le discours plus protectionniste d’Ursula von der Leyen et d’Emmanuel Macron ». Avec près de 255 milliards d’euros d’exportations et importations confondues, la Chine s’est imposée en 2023, pour la huitième année consécutive, comme le principal partenaire commercial de l’Allemagne. La situation varie toutefois grandement en fonction du secteur d’activité considéré, les grands acteurs de la chimie, de la machine-outil et de l’automobile étant particulièrement dépendants de la Chine comme en témoigne la décision prise par BASF d’investir dix milliards d’euros dans son site de Zhanjiang, appelé à devenir l’un de ses trois plus grands sites dans le monde. Si les relations commerciales entre l’Allemagne et la Chine demeurent intenses, l’influence grandissante de la Chine dans des secteurs comme l’automobile interroge sur la pertinence de la politique commerciale allemande : « la stratégie allemande influencée par les grands groupes est peut-être payante à court terme. Mais à long terme, seule une réponse européenne unie pourra peser suffisamment pour défendre nos marchés et nos économies face à la Chine», estime en effet Cora Jungbluth.
Analysé par La Croix