Dans la presse cette semaine: |
Les Echos BASF vend 60 % de son activité revêtements et peintures à Carlyle et QIA pour 5,8 milliards d’euros, dans une stratégie de recentrage industriel. InfoChimie BASF finalisera fin 2025 son complexe pétrochimique de Zhanjiang en Chine, un projet de 10 milliards d’euros destiné à renforcer sa présence industrielle en Asie. Les Echos Estée Lauder inaugure à Paris un centre mondial de création de parfums pour accélérer l’innovation et renforcer sa position sur un marché en forte croissance. AutoPlus Le Sénat français alerte sur la crise de l’industrie automobile et propose de repousser l’interdiction du thermique en 2035 pour préserver l’emploi et la souveraineté industrielle. Les Echos Les matériaux biosourcés émergent comme solution innovante face aux défis climatiques, soutenus par les filières locales et les avancées technologiques. France 3 Sébastien Martin, artisan de la zone industrielle SaôneOr, devient ministre délégué à l’Industrie, incarnant une vision territoriale et décentralisée de la réindustrialisation. L’Usine Nouvelle Le budget 2026 prévoit une baisse de la CVAE, une réduction des niches fiscales et des aides, avec un objectif de déficit public à 4,7 % et des risques pour la croissance. Le Figaro L’Union européenne veut contourner Donald Trump en coopérant directement avec les acteurs américains favorables au climat, tout en défendant sa stratégie énergétique. |
Les Echos BASF cède son activité revêtements et peintures à Carlyle pour 5,8 milliards |
BASF, le géant allemand de la chimie, a annoncé la cession de 60 % de son activité revêtements et peintures au fonds américain Carlyle, associé au qatari QIA, pour un montant de 5,8 milliards d’euros avant impôts. Cette division, qui représente 3,8 milliards d’euros de revenus et 6 % du chiffre d’affaires du groupe, souffre de la crise du secteur automobile, son principal débouché à 80 %. BASF conservera 40 % de participation dans la nouvelle entité, valorisée à 7,7 milliards d’euros et comptant 11.400 salariés. Cette opération s’inscrit dans une stratégie de recentrage sur les métiers historiques de la chimie et des matériaux, face à la hausse des coûts énergétiques depuis la guerre en Ukraine. Elle fait suite à la vente de l’activité brésilienne de peintures pour bâtiments début octobre. Carlyle et QIA visent à consolider le secteur des peintures pour en faire un acteur majeur. Le président du directoire, Markus Kamieth, affirme sa confiance dans le potentiel de développement de cette branche. En parallèle, BASF envisage une introduction partielle en bourse de sa division agricole pesant 10 milliards d’euros, d’ici 2027, dans une logique de rentabilité accrue, quitte à réduire sa taille. |
InfoChimie En Chine, l’immense complexe pétrochimique de BASF devrait être totalement opérationnel d’ici à la fin 2025 |
BASF s’apprête à finaliser son gigantesque complexe pétrochimique intégré de Zhanjiang, au sud de la Chine, d’ici fin 2025, avec la mise en service progressive des dernières installations, dont un vapocraqueur d’éthylène d’un million de tonnes par an. Ce projet de 10 milliards d’euros, lancé il y a trois ans, comprend déjà une usine d’acrylate de butyle de 400 000 tonnes par an, une de polyéthylène haute densité de 500 000 tonnes, ainsi que plusieurs unités de production de plastiques techniques, gaz de synthèse et polyuréthanes. BASF vise à faire de Zhanjiang son troisième plus grand site Verbund, après ceux de Ludwigshafen et Anvers, pour renforcer sa résilience industrielle et répondre aux besoins croissants du marché asiatique. Selon Bir Darbar Mehta, vice-président senior Asie-Pacifique, ce site permettra d’offrir des solutions compétitives et fiables avec des délais de livraison réduits. BASF considère la Chine comme son marché de croissance le plus stratégique, représentant 86 % de la croissance mondiale de l’industrie chimique en 2024, contre seulement 1,1 % dans le reste du monde. |
Les Echos Parfums : Estée Lauder, l’américain qui mise sur Paris |
Estée Lauder, géant américain des cosmétiques, a inauguré ce mardi à Paris son Atelier de la maison des parfums, situé rue Volney, affirmant sa volonté d’en faire le centre mondial de la création de parfum. Ce site, réservé aux professionnels, vise à accélérer le développement des fragrances, avec un objectif de réduction de 30 à 50 % des délais et de triplement des lancements annuels. L’initiative s’inscrit dans le plan stratégique « Beauty Reimagined », lancé pour redynamiser le groupe en difficulté, malgré une suppression de 5.800 à 7.000 postes dans le monde. L’Atelier devrait générer 40 à 50 millions d’euros de chiffre d’affaires sur trois ans, renforçant la présence du groupe en France, où il emploie 1.200 personnes. Paris devient ainsi un épicentre stratégique, au cœur d’un écosystème riche incluant Cosmetic Valley et les producteurs de Grasse, avec des partenariats locaux en IA, extraction et instrumentation analytique. Ce choix fort intervient dans un contexte de guerre commerciale, marqué par des droits de douane à 15 % qui impactent Estée Lauder à hauteur de 100 millions de dollars. Le groupe espère ainsi tirer parti d’un marché mondial du parfum en forte croissance, estimé à plus de 100 milliards de dollars d’ici 2034. |
AutoPlus Crise de l’industrie automobile française : le Sénat alerte et appelle à repousser l’interdiction du thermique en 2035 |
Face à une crise jugée profonde et durable, le Sénat français alerte sur l’avenir de l’industrie automobile, appelant à reporter l’interdiction des voitures thermiques neuves prévue en 2035 dans l’Union européenne. Depuis la crise sanitaire, les ventes de véhicules particuliers ont chuté de 20 %, et la part de la France dans la production européenne a reculé de 12 points entre 2000 et 2020, menaçant 800 000 emplois. Les sénateurs dénoncent une concurrence féroce des constructeurs chinois et une pression financière croissante liée à la transition vers l’électrique. Le rapport propose 18 mesures, dont un taux minimal de 80 % de contenu local pour les véhicules vendus en Europe et 40 % de batteries produites localement d’ici 2035, afin de renforcer la souveraineté industrielle. Il recommande aussi de soutenir la production de petits véhicules électriques accessibles et de renforcer les aides à l’achat pour les classes moyennes. Le chancelier allemand Friedrich Merz partage cette inquiétude et souhaite également repousser l’échéance de 2035, soulignant les risques pour l’industrie automobile européenne. |
Les Echos Matériaux biosourcés : une réponse aux défis climatiques et industriels |
Face aux défis climatiques et industriels, les matériaux biosourcés, issus de la biomasse végétale ou animale, s’imposent comme une alternative innovante dans des secteurs variés tels que la construction, l’aéronautique, l’emballage ou l’automobile. Malgré l’échec des négociations internationales contre la pollution plastique, leur développement stimule les filières locales comme le lin et le chanvre, renforçant la souveraineté industrielle. Des solutions comme les membranes d’algues, le marc de café ou les champignons illustrent la diversité des approches. Portés par des réglementations comme la RE2020, ces matériaux s’intègrent aux circuits courts et bénéficient de l’essor technologique, notamment via l’intelligence artificielle pour prédire leur durabilité. Toutefois, des limites subsistent : pollution potentielle lors de la transformation, absence de filières de recyclage matures et risques de concurrence d’usage avec l’agroalimentaire. Le Cerema publie un guide pour les collectivités, et l’ESPCI Paris-PSL organise un événement dédié aux matériaux du futur le 19 novembre 2025, soulignant l’importance croissante de cette transition. |
France 3 Artisan de SaôneOr, partisan de la décentralisation : qui est Sébastien Martin, nouveau ministre de l’Industrie ? |
Sébastien Martin, élu député de Saône-et-Loire en mai 2025 et président du Grand Chalon, a été nommé le 12 octobre ministre délégué à l’Industrie dans le gouvernement Lecornu 2, auprès du ministre de l’Économie. Âgé de 47 ans, il est reconnu pour avoir piloté la création de la zone industrielle SaôneOr, qui regroupe aujourd’hui 360 entreprises et 6 450 emplois sur 500 hectares, avec une sortie d’autoroute A6 inaugurée en 2024. Présenté comme le “pilote de la réindustrialisation” en Saône-et-Loire, il est aussi président d’Intercommunalités de France depuis 2020, où il a défendu une décentralisation accrue, notamment pour la gestion des aides à la rénovation énergétique comme MaPrimeRénov’. Partisan d’une collaboration avec la Macronie, il a été exclu du parti Les Républicains après sa nomination, aux côtés de cinq autres ministres LR. Son profil technique et territorial en fait un acteur stratégique pour un gouvernement souhaitant renforcer sa légitimité locale et relancer l’industrie française. |
L’Usine Nouvelle Baisse de la CVAE, réduction des niches et des aides… Les pistes du budget 2026 pour les entreprises |
Le projet de loi de finances 2026, présenté par le gouvernement Lecornu le 14 octobre, prévoit 14 milliards d’euros de recettes supplémentaires et 17 milliards d’euros d’économies, avec pour objectif de ramener le déficit public à 4,7 %. Pour les entreprises, la baisse surprise de la CVAE dès 2026 représente un gain net de 1,1 milliard d’euros, avant sa suppression totale en 2028. En parallèle, la surtaxe sur les grandes entreprises est reconduite mais réduite de moitié, ciblant les 450 groupes dépassant le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Le gouvernement prévoit aussi 5 milliards d’euros de réduction des niches fiscales et sociales, notamment sur les compléments de salaires et les indemnités de rupture conventionnelle. Les aides à l’apprentissage seront rationalisées, et le dispositif des jeunes entreprises innovantes durci. Malgré une hausse de la fiscalité énergétique de 1,6 milliard, 500 millions d’euros seront dédiés à la décarbonation industrielle et autant à l’hydrogène décarboné. Le Haut conseil aux finances publiques alerte sur les risques pour la croissance, estimant que les efforts budgétaires pourraient coûter 0,6 point de PIB, avec une dette publique attendue à 117,9 % du PIB en 2026. |
Le Figaro Sur le climat, l’Europe veut contourner Donald Trump en « dealant » avec les États-Unis |
Face aux tensions climatiques et géopolitiques, l’Union européenne dévoile une nouvelle vision globale en matière de climat et d’énergie, affirmant sa volonté de rester leader de la transition énergétique malgré le désengagement des États-Unis des accords de Paris. Forte d’une réduction de 37 % de ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2023, tout en augmentant son PIB de 68 %, l’UE veut devenir une puissance industrielle exportatrice de technologies propres. Face aux attaques de l’administration Trump et aux critiques internes sur ses textes écologiques, Bruxelles cherche à contourner Washington en coopérant directement avec les États américains, entreprises et think tanks favorables à l’action climatique. Le commissaire à l’Énergie Dan Jorgensen insiste sur la nécessité d’accroître les ambitions malgré les retraits. Toutefois, la posture exemplaire de l’UE est fragilisée par les contestations de plusieurs États membres et partenaires mondiaux, qui jugent certaines législations du pacte vert trop contraignantes, comme la loi sur la déforestation ou le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, désormais menacés de simplification ou de démantèlement. |