Newsletter d’actualité médiatique hebdomadaire du 21 juin 2024

21 juin 2024

L’actualité de la semaine:
 Les pages en ligne de l’Usine Nouvelle relaient cette semaine l’annonce par BASF de sa participation au projet Fumbio, à savoir une initiative menée par les universités de la Sarre, de Marbourg et de Kaiserslautern-Landau, visant à transformer du CO2 en acide fumarique. Concomitamment au développement de la plasticulture, l’intensification de l’usage du plastique en agriculture, notamment pour les serres, le paillage et l’ensilage, suscite une inquiétude croissante quant aux risques de pollution, analyse Le Monde. Toujours dans le grand quotidien du soir, on apprend qu’en l’absence d’une filière efficiente de recyclage du polystyrène, les industriels de l’agoralimentaire et du plastique sont parvenus à obtenir le report de son interdiction, pourtant prévue initialement pour 2025. À l’occasion du premier Investor Day de l’histoire de son groupe, le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, défend bec et ongles sa stratégie en dépit d’un début d’année 2024 pour le moins mitigé en termes de résultats, décrypte Le Figaro. Enfin, dans les colonnes des Echos, il est question des mesures de rétorsion envisagées par les autorités chinoises en réaction à la décision bruxelloise prise la semaine dernière d’imposer des droits additionnels sur les importations de véhicules électriques chinois dans l’Union Européenne. 
Dans la presse cette semaine
 FUMBIO 
 En s’appuyant sur des bactéries, BASF transforme le dioxyde de carbone en acide fumarique Le géant allemand de la chimie BASF a annoncé sa participation au projet Fumbio, une initiative menée par les universités de la Sarre, de Marbourg et de Kaiserslautern-Landau, visant à transformer du CO2 en acide fumarique. Ce projet, soutenu à hauteur de 2,6 millions d’euros par le ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche, utilise la bactérie Basfia succiniciproductens, isolée en 2008 dans le rumen d’une vache. Cette bactérie, modifiée génétiquement, fermentera le CO2 issu des rejets gazeux des usines chimiques pour produire de l’acide fumarique, un intermédiaire crucial pour la synthèse de nombreux produits chimiquesBarbara Navé, responsable du projet Fumbio chez BASF, explique : « En collaboration avec nos partenaires, nous examinons de plus près le processus de fermentation. Nous voulons l’optimiser de manière à ce que les bactéries utilisent des matières premières renouvelables, comme le sucre et le dioxyde de carbone, pour produire autant de fumarate que possible ». Cette innovation permettra à BASF de fabriquer divers produits à faible empreinte carbone, notamment des additifs alimentaires, des matières premières pharmaceutiques, et des éléments pour polymères et détergentsRelayé par usinenouvelle.com 
 PLASTICULTURE 
 Intensification de l’usage du plastique dans l’agriculture et risques afférents de pollution L’intensification de l’usage du plastique en agriculture, notamment pour les serres, le paillage et l’ensilage, suscite une inquiétude croissante quant aux risques de pollution. Récemment, en Camargue, des feux illégaux d’amas de plastiques agricoles ont provoqué d’épaisses fumées noires, alertant les riverains et les autorités. Ces incendies, allumés dans une zone protégée de la Camargue, ont mis en lumière les pratiques douteuses de certains agriculteurs, comme Didier Cornille, accusé de ne pas respecter les réglementations environnementales. Plusieurs associations écologistes ont porté l’affaire en justice, bien que l’audience ait été reportée. L’usage du plastique en agriculture s’est intensifié ces dernières années, en particulier dans des régions ensoleillées comme la Camargue. Les structures en plastiquesouvent importées d’Espagne, sont utilisées pour protéger les cultures des intempéries et maintenir la propreté des fruits et légumes. Toutefois, cette pratique soulève des préoccupations environnementales majeures. Le Comité français des plastiques en agriculture estime à 150 000 tonnes la quantité de plastique utilisée annuellement en France pour le maraîchage et l’élevage, bien que ce chiffre ne soit pas confirmé par le ministère de l’Agriculture. Les plastiques agricoles, bien qu’utiles, sont connus pour se dégrader en micro et nanoplastiques, contaminant les sols et les nappes phréatiques. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit une augmentation de 50 % de l’utilisation de plastique agricole d’ici 2030. En 2019, l’agriculture mondiale consommait déjà 12,5 millions de tonnes de plastique, principalement pour le maraîchage et l’élevage. Le traitement des déchets plastiques agricoles reste problématique. En Europe, une partie des plastiques est incinérée ou enfouie, et seuls les plastiques relativement propres sont recyclés. En 202397 000 tonnes de plastique ont été collectées auprès de 300 000 agriculteurs, avec un taux de recyclage de plus de 70 %, loin de l’objectif de 100 % d’ici 2030. La récente ouverture d’une usine de recyclage de big bags agricoles en Normandie illustre les efforts en cours pour améliorer la gestion de ces déchets. Analysé par Le Monde 
 POLYSTYRÈNE 
 Sous la pression des industriels, l’interdiction du polystyrène pour les produits alimentaires prévue pour 2025 reportée  Les industriels de l’agroalimentaire et du plastique ont réussi à éviter l’interdiction prévue pour 2025 des emballages en polystyrène, grâce à un lobbying intense. En 2020, ils avaient promis de créer une filière française de recyclage du polystyrène, mais à six mois de l’échéance, cette promesse reste lettre morte. Un rapport confidentiel de 2021, obtenu par Le Monde et Franceinfo, aurait dû alerter le gouvernement sur cette impasse, mais il est resté sans effet. Malgré les objectifs ambitieux de la loi antigaspillage de 2020 visant 100 % d’emballages plastiques recyclés d’ici 2025, les industriels ne sont pas prêtsSyndifrais, représentant des produits laitiers frais, a lancé le consortium PS25 avec d’autres entreprises pour convaincre le gouvernement de la faisabilité d’une filière de recyclage. En juin 2021, une charte d’engagement a été signée avec le ministère de la Transition écologique, promettant des usines opérationnelles dès 2023. Cependant, les ambitions n’ont pas été réalisées. Le rapport de décembre 2021, bien que techniquement optimiste, manque de rigueur scientifique et n’a pas été rendu public. Il omet des alternatives viables au polystyrène, comme les pots en verre consignés en Allemagne ou les plastiques recyclables utilisés ailleurs. Le polystyrène, bien que représentant 16 % des emballages plastiques, constitue un tiers des plastiques retrouvés dans la nature, rendant son recyclage crucial. Les défis techniques du recyclage du polystyrène, notamment sa fragilité et sa composition complexe, n’ont pas été surmontés. Aucun centre de recyclage en France n’est capable de traiter ces emballages efficacement. Les projets de recyclage chimique, soutenus par des financements publics, n’ont pas abouti. MichelinIneos et TotalEnergies ont abandonné leurs projets d’usines. L’association Zero Waste France critique ce gaspillage d’argent public et appelle à une commission d’enquête parlementaire. Le ministère de la Transition écologique admet des erreurs de jugement et envisage un report de l’interdiction à 2030. Malgré les promesses de Citeo, l’objectif de recycler 100 % des emballages en polystyrène d’ici 2025 semble inatteignableCouvert par Le Monde 
 STELLANTIS 
 À l’occasion du premier Investor Day de son groupe, Carlos Tavares cherche à rassurer quant à sa stratégie Le groupe Stellantis, né de la fusion de FCA et PSA, a récemment traversé une période tumultueuse, marquée par une baisse de 12 % de son chiffre d’affaires et de 10 % de ses livraisons de véhicules au premier trimestre, atteignant même une chute de 20 % en Amérique du Nord. Malgré ces revers, Carlos Tavares, directeur général, demeure résolu à maintenir la stratégie actuelle pour garantir un niveau de marge élevé. Lors du premier « Investor Day » de Stellantis à Auburn Hills, Michigan, Tavares a tenté de rassurer les analystes financiers sur la solidité de son plan stratégique. Toutefois, la réaction immédiate du marché a été mitigée, avec une baisse de 3 % du titre à la clôture de Wall Street. Tavares a souligné les atouts du groupe dans un contexte de transition technologique complexe, mettant en avant la diversité de ses 14 marques (et même 15 aujourd’hui avec le chinois Leapmotor), dont JeepRAMFiat et Peugeot, qui jouent un rôle de « héros local » dans leurs régions respectives. Cette diversité permet à Stellantis de couvrir une large gamme de prix, de l’Ami de Citroën à la Maserati. Stellantis mise également sur des plateformes technologiques « multi-énergies » qui permettent de produire des modèles à essence, hybrides ou 100 % électriques sur une même ligne d’assemblage, offrant ainsi une flexibilité précieuse. Ce choix, critiqué initialement, s’avère aujourd’hui pertinent face à une demande fluctuante pour les véhicules électriques. Le partenariat avec le constructeur chinois Leapmotor, dont Stellantis détient 21 % du capital, illustre une autre facette de la stratégie offensive de Tavares. En dépit des taxes douanières européennes sur les véhicules électriques chinois, Tavares reste déterminé : « Les taxes douanières sont censées nous protéger, mais nous ne voulons pas être protégés, insiste Carlos Tavares. Nous voulons être offensifs et surfer sur la vague. » Pour maintenir ses marges, Stellantis continue de chercher des réductions de coûts, notamment en s’approvisionnant davantage dans les « best cost countries ». En Amérique du Nord, où le groupe réalise la majorité de ses marges, des mesures de réduction des coûts ont été mises en place pour contrer la baisse de part de marché. Malgré les défis, Stellantis vise une marge opérationnelle de 10 % à 11 % au premier semestre 2024, tout en maintenant ses objectifs annuels pour 2024. Le groupe entend rester fidèle à sa marge à deux chiffres, à tout prixDécrypté par Le Figaro 
 COMMERCE INTERNATIONAL 
 Les autorités chinoises prennent des mesures de rétorsion en réaction à l’imposition de droits additionnels sur les importations de véhicules électriques chinois dans l’UE Moins d’une semaine après la décision de Bruxelles d’imposer des droits additionnels sur les véhicules électriques chinoisPékin a riposté en ouvrant une enquête antidumping sur les importations de porc européen. Cette action fait suite à une plainte déposée par les professionnels chinois du secteur porcin, et coïncide avec l’arrivée du vice-Premier ministre chinois, Ding Xuexiang, à Bruxelles. Bien que Pékin nie tout lien entre les deux événements, la simultanéité des actions suggère une réponse directe aux mesures européennes. La Chine, premier consommateur et producteur mondial de viande de porc, demeure un importateur significatif, avec des achats de porc européen s’élevant à 3,2 milliards de dollars en 2023. Malgré une perte de parts de marché au profit du Brésill’Union européenne représente plus de la moitié des importations chinoises de viande de porc. L’Espagne, le Danemark, les Pays-Bas et la France sont les principaux exportateurs vers la Chine, cette dernière étant un client majeur pour le porc français. Les représailles chinoises pourraient ne pas s’arrêter là. Une enquête antidumping sur le cognac français, ouverte en janvier, pourrait aboutir à des taxes additionnelles d’ici fin aoûtXi Jinping a promis que le cognac ne subirait pas de droits de douane provisoires avant la fin de l’enquête, mais la Chine pourrait accélérer le processus en fonction des éléments recueillis. D’autres produits européens, notamment les produits laitiers et les voitures de grosses cylindrées, pourraient également être ciblés. Le journal nationaliste « Global Times » a rapporté que des entreprises chinoises envisagent de demander des enquêtes antidumping sur ces produits, ce qui pourrait particulièrement affecter les constructeurs automobiles allemandsRapporté par Les Echos