Newsletter d’actualité médiatique hebdomadaire du 21 mars 2025

21 mars 2025

L’actualité de la semaine:
Les pages en ligne de l’Usine Nouvelle rendent cette semaine compte du lancement par BASF d’un polyéthersulfone vertueux sur le plan environnemental : l’Ultrason E 2010 BMB, lequel repose sur une technologie de biomass balance et illustre pleinement la volonté du président Markus Kamieth de réinterpréter la transformation verte. Dans un entretien accordé au bimestriel Bâtiment Entretien, Isabelle Destelle, responsable du Facility Management (FM) et des moyens généraux chez BASF France, nous dévoile les enjeux de sa fonction à travers sa propre expérience, laquelle l’aura notamment conduite à opter pour un « pilotage multiprestataire » afin de mieux répondre aux besoins et problématiques divergents selon les différents sites du groupe. À l’instigation du ministre français de l’Industrie et de l’Energie, Marc Ferracci, une coalition de huit Etats membres de l’Union européenne appelle à des mesures d’urgence pour soutenir l’industrie chimique du continent, notamment en termes de protection de quinze molécules particulièrement stratégiques, nous rapportent Les Echos. Dans les colonnes du Monde, il est question de souveraineté industrielle hexagonale, et plus particulièrement pharmaceutique, cinq ans après que la pandémie de Covid-19 a pu mettre en exergue de criantes faiblesses. Enfin, toujours dans le grand quotidien du soir, la président du Haut Conseil pour le climat, Jean-François Soussana, réagit à la présentation par la ministre de la Transition Ecologique, Agnès Pannier-Runacher, du troisième plan national d’adaptation au changement climatique.­
Dans la presse cette semaine
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BIOMASS BALANCE
BASF innove avec le lancement d’un polyéthersulfone vertueux sur le plan environnemental­BASF, leader allemand de la chimie, a lancé un nouveau polyéthersulfone (PESU) innovant, Ultrason E 2010 BMB, basé sur le principe du biomass balance. Ce produit vise à remplacer les ressources fossiles par des matières premières renouvelables, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre et l’empreinte carbone dans des secteurs comme l’automobilel’électronique et la santé. Fabriqué à partir de déchets organiques à Ludwigshafen, en Allemagne, ce PESU est certifié ISCC Plus et utilise un procédé économe en ressources, alimenté par de l’électricité 100 % verte. Notamment, 50 % des matières premières fossiles conventionnelles sont substituées par des matières premières biocirculaires certifiéesErik Gubbels, du département Global Business Development Ultrason chez BASF, a déclaré : « avec cet ajout à notre portefeuille innovant Ultrason, nous voulons permettre à nos clients de se transformer de manière écologique [en se tournant] vers des solutions plus circulaires – et ce, le plus tôt possible dans leur parcours, pour atteindre leurs objectifs de durabilité ». Ce PESU conserve les mêmes propriétés que ses homologues pétrosourcés, s’intégrant facilement dans les chaînes de production existantes. Cette initiative s’inscrit dans la vision de Markus Kamieth, président de BASF, qui a affirmé lors de la conférence annuelle : « La transformation verte doit être réinterprétée ». BASF continue de promouvoir le concept de mass balance, soulignant son engagement envers une industrie plus durable et respectueuse de l’environnement. Relayé par usinenouvelle.com­
FACILITY MANAGEMENT
Isabelle Destelle, Facility Manager de BASF France, livre sa vision du métier­Dans un entretien accordé au bimestriel Bâtiment EntretienIsabelle Destelleresponsable du Facility Management (FM) et des moyens généraux chez BASF France, nous dévoile les enjeux stratégiques de sa fonction. Elle explique que son « état d’esprit curieux, positif et fédérateur » l’a naturellement conduite vers le FM, un domaine où « la dimension relationnelle, le contact, la gestion des prestataires et les services aux occupants » sont cruciaux. Selon elle, la gestion des services liés à l’environnement de travail résulte d’une « combinaison entre compétences et réseau ». Isabelle Destelle a orchestré une transformation significative de l’organisation des prestations de FM. Elle a opté pour un « pilotage multiprestataire » en collaboration avec Maintners, une PME experte, pour passer d’un « mainteneur unique à plus d’une quarantaine de prestataires ». Cette stratégie vise à pallier les « temps d’attente importants » et à éviter l’uniformisation des tarifs. En effet, elle souligne que « les besoins et problématiques diffèrent » entre les divers sites, qu’ils soient tertiaires, industriels ou de recherche. La propreté est assurée par cinq prestataires sélectionnés selon les « localisation géographique et besoins spécifiques ». La Facility Manager insiste sur l’importance de « l’adaptation des demandes à chaque site », ce qui a permis une hausse de la satisfaction en 2024. Elle affirme que « gérer plus de prestataires peut faire peur, mais avec les bons outils digitaux, le résultat est positif », citant des gains en temps, qualité et fluidité des échanges. L’évolution des pratiques de travail, notamment le télétravail et le flex-office, a radicalement changé leur approche. Le déménagement du siège social a réduit la surface de travail, nécessitant une attention accrue à la « propreté et l’hygiène des postes de travail ». Isabelle Destelle met également l’accent sur l’hospitalité, essentielle pour le retour au bureau, en créant des espaces conviviaux comme le « work-café » et en investissant dans des bureaux ergonomiques. Ces initiatives visent à « créer du lien entre les salariés » et à répondre aux nouvelles attentes en matière de qualité de vie au travail, tout en s’appuyant sur des outils digitaux pour une gestion optimiséePropos recueillis par Bâtiment Entretien­
SOUVERAINETÉ INDUSTRIELLE EUROPÉENNE
À l’initiative de la France, une coalition de huit États européens réclame des mesures d’urgence pour soutenir l’industrie chimique­Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, est parvenu à constituer une coalition de huit États membres de l’Union européenne pour soutenir l’industrie chimique, jugée cruciale pour l’économie européenne. Ces pays, dont la Francel’Espagne et l’Italie, ont exprimé leur mécontentement face au Pacte pour une industrie propre proposé par la Commission européenne, qu’ils estiment insuffisant pour faire face à la crise industrielle actuelle. Ils demandent un soutien accru pour quinze molécules stratégiques, essentielles dans divers secteurs tels que la santél’agroalimentaire, et l’énergie. Ces molécules, comme l’éthylène et l’ammoniac, devraient bénéficier d’exemptions sur les aides d’État, car leur production est cruciale pour la souveraineté économique européenne. Les signataires insistent sur l’urgence d’adapter les règles de l’UE pour permettre des extensions de capacités dans ces secteurs stratégiques, sans compromettre les normes environnementales et sanitaires élevées existantes. Ils appellent également à un dialogue stratégique à Bruxelles avant la fin de l’année et à un plan d’action concret pour éviter de nouvelles fermetures de sites, alors que la production chimique européenne a déjà chuté de 12 % en quatre ans. Les huit pays exhortent la Commission à élaborer un paquet européen pour l’industrie chimique, similaire à ceux pour les matières premières et les médicaments critiques, et à utiliser plus activement les instruments de défense commerciale contre les pratiques déloyales de pays tiers. Ils soulignent enfin la nécessité de compléter les mesures de long terme du Pacte par des actions à court terme, telles que la prolongation des dispositifs de compensation des coûts indirects du carbone, pour alléger les coûts énergétiques européens. Rapporté par Les Echos­
RÉINDUSTRIALISATION HEXAGONALE
La France a-t-elle pu pallier ses faiblesses industrielles pointées par la crise du coronavirus ?­Dans le contexte d’une réindustrialisation post-Covid-19, la France s’efforce de restaurer sa souveraineté industrielle, notamment dans le secteur pharmaceutique avec la relocalisation de la production de paracétamol. Le groupe Ipsophene projette d’ouvrir une usine à Toulouse pour produire 3 400 tonnes annuelles de cette molécule, tandis que Seqens, à Roussillon, ambitionne 15 000 tonnes par an d’ici 2026. Cette initiative vise à corriger les dépendances révélées par la crise sanitaire, lorsque les Français ont pris conscience que le paracétamol était principalement fabriqué en Chine depuis 2008. Cependant, cette relocalisation se heurte à des défis économiques, notamment un coût de production supérieur de 30 à 40 % par rapport aux importations. Pour garantir la pérennité de cette industrie locale, il est crucial que les géants pharmaceutiques tels que Sanofi et UPSA s’engagent à s’approvisionner localement, et que l’État ainsi que l’Union européenne soutiennent cette filière coûteuse mais plus durable. Malgré les efforts de réindustrialisation impulsés par le plan France Relance, doté de près de 100 milliards d’euros, et France 2030, la dynamique semble s’essouffler depuis 2024. Les retards et complications, exacerbés par la hausse des coûts énergétiques due à la guerre en Ukraine, freinent plusieurs projets stratégiques. La dépendance aux importations reste préoccupante, notamment dans des secteurs clés comme la santé, où peu de projets de relocalisation ont vu le jour. Le contexte géopolitique, marqué par des tensions avec la Chine et les États-Unis, accentue l’urgence de sécuriser les approvisionnements. Toutefois, selon des experts, les mesures actuelles demeurent insuffisantes pour protéger l’industrie française d’un décrochage. La réindustrialisation, bien qu’entamée, nécessite une stratégie plus cohérente et résolue pour que le « jour d’après » devienne réalité.
Décrypté par Le Monde­
RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Le plan national d’adaptation au changement climatique passé au crible par Jean-François Soussana, président du Haut Conseil pour le climat­Jean-François Soussanaprésident du Haut Conseil pour le climat, évalue pour Le Monde le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc) présenté par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Il estime que ce plan constitue une « première étape importante », mais souligne que la France n’est pas suffisamment préparée aux conséquences du changement climatique. Soussana critique les adaptations « incrémentales » proposées, qui nécessitent des « transformations des systèmes » plus profondes. Il évoque la nécessité de réformer les systèmes de culture et de privilégier les solutions naturelles face aux risques marins, plutôt que de construire des digues. Le plan ne détermine pas suffisamment ce qui doit être protégé à tout prix et ce qui peut être sacrifié. Concernant le financement, Jean-François Soussana considère les 590 millions d’euros prévus en 2025 comme « très insuffisants ». Il appelle à un plan pluriannuel de financement et à une augmentation des financements privés, en soulignant que « la prévention des risques coûte beaucoup moins cher que la réparation des dommages ». Il insiste sur la nécessité de prendre en compte les vulnérabilités sociales, notamment en fixant des seuils de température pour protéger les travailleurs et en élargissant la protection à d’autres secteurs et catégories vulnérables. Le président du Haut Conseil pour le Climat plaide pour donner une valeur juridique plus forte au Pnacc en l’inscrivant dans le code de l’environnement et en l’intégrant à la stratégie européenne d’adaptation. Il appelle à une gouvernance renforcée sous l’égide du premier ministre. Enfin, il souligne l’importance de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour contrôler le réchauffement futur, malgré l’inévitabilité d’un réchauffement pendant les vingt prochaines années.
Entretien publié par Le Monde