Newsletter d’actualité médiatique hebdomadaire du 25 juillet 2025

25 juillet 2025

Dans la presse cette semaine
 
🔗 InfoChimie Linde double sa capacité de production d’hydrogène à Chalampé pour accompagner BASF dans la fabrication de nylon 6.6, renforçant ainsi la plateforme chimique locale et la stratégie d’intégration industrielle.
 🧪 Forbes Face à une crise historique, Bruxelles lance un plan ambitieux pour sauver l’industrie chimique européenne, mais les défis de compétitivité et de modernisation restent colossaux. 
🌱 InfoChimie L’industrie chimique européenne, en pleine crise, mise sur la chimie biosourcée pour se réinventer, malgré des obstacles réglementaires et économiques persistants. 
💄 Les Echos L’industrie cosmétique française, pilier économique menacé par la surréglementation et la concurrence mondiale, appelle à un plan d’urgence pour préserver son excellence et sa compétitivité. 
⚖️ L’Usine Nouvelle Malgré des milliards perdus dans des procès liés au glyphosate, Bayer continue de défendre son herbicide emblématique tout en envisageant son retrait du marché américain. 
🇩🇪 Les Echos Avec 631 milliards d’euros d’investissements promis, les grands patrons allemands soutiennent massivement le chancelier Merz pour relancer l’économie nationale. 
🤝 Le Monde Emmanuel Macron et Friedrich Merz amorcent une relance prudente du couple franco-allemand, en posant les bases d’une coopération renforcée malgré des divergences persistantes. 
⚠️ Les Echos L’UE fait face à un « second choc chinois » menaçant son industrie, avec un déficit commercial record et une désindustrialisation accélérée, notamment en Allemagne.
 
Suite aux annonces de BASF à Chalampé, Linde lance sa production d’hydrogène pour soutenir la fabrication de nylon
 
InfoChimie
Suite aux annonces de BASF à Chalampé, Linde lance sa production d’hydrogène pour soutenir la fabrication de nylon 
 
Linde emboîte le pas à BASF à Chalampé (Haut-Rhin) en lançant une nouvelle unité de production d’hydrogène pour soutenir la fabrication de nylon 6.6. Cette initiative fait suite à la mise en service récente par BASF d’une usine de hexaméthylène diamine (HMD), un composant clé du nylon. Linde, spécialiste des gaz industriels, double ainsi ses capacités locales pour répondre aux besoins croissants de son partenaire et des clients régionaux. L’accord entre les deux géants allemands, signé en 2022, prévoit la fourniture d’hydrogène et de vapeur sur le long terme. L’investissement de BASF, annoncé lors du sommet Choose France 2022, vise à porter la capacité mondiale de HMD à 260 000 tonnes par an, entièrement produites à Chalampé. Cette synergie industrielle renforce la plateforme chimique locale et illustre une stratégie d’intégration verticale. Parallèlement, Linde poursuit son expansion internationale avec de nouveaux contrats aux États-Unis, notamment pour des lancements de fusées en Floride. Son chiffre d’affaires a atteint 33 milliards de dollars en 2024. Ce développement conjoint illustre l’importance stratégique de l’hydrogène dans la transition industrielle.
 
Forbes
Chimie européenne en crise : le plan de Bruxelles peut-il sauver le secteur ? 
 
Face à une crise sans précédent, l’industrie chimique européenne vacille. En deux ans, plus de 20 sites ont fermé dans l’Union, fragilisant un secteur clé pour la pharmacie, l’automobile, le textile ou encore l’agroalimentaire. La concurrence chinoise, des installations vieillissantes et un manque de compétitivité minent la filière. Le cas d’Eni, qui cumule 3 milliards d’euros de pertes et prévoit la fermeture de ses deux derniers vapocraqueurs fin 2024, illustre l’ampleur du malaise.Pour enrayer cette spirale, la Commission européenne a présenté le 8 juillet 2025 un plan d’action ambitieux : le Chemical Industry Package. Il prévoit la création d’une Alliance européenne des produits chimiques critiques, un durcissement commercial contre les pratiques déloyales, un soutien renforcé à la décarbonation, et un allègement réglementaire ciblé.Mais les défis restent immenses. Produire une tonne d’éthylène coûte 800 dollars en Europe, contre 400 aux États-Unis et 200 au Moyen-Orient. L’UE plafonne à 30 millions de tonnes de production annuelle, loin derrière la Chine (87 Mt) et l’Amérique du Nord (58 Mt) prévues d’ici 2030. Avec des usines âgées de plus de 40 ans, contre 11 ans en moyenne en Chine, l’Europe accuse un retard technologique critique. Le plan de Bruxelles suffira-t-il à inverser la tendance ? L’avenir du secteur reste suspendu à une réforme structurelle profonde.
 
InfoChimie
Entre crise profonde et élan biosourcé, la chimie est à la croisée des chemins 
 
L’industrie chimique européenne traverse une crise majeure, marquée par des fermetures de sites (Arkema, Seqens, Chemours) et des suppressions d’emplois. En France, des entreprises comme Domo, Givaudan-Lavirotte ou Carbios sont également touchées. Face à cette situation, la profession a obtenu un plan d’action européen, jugé insuffisant par certains acteurs comme Ineos. Les causes de cette crise sont multiples : dumping asiatiquecoût énergétique élevéréglementation contraignante et instabilité douanière. Pourtant, un nouvel espoir émerge avec la chimie biosourcée, portée par la bioéconomie. Des pionniers comme BioAmber ou Global Bioenergies ont ouvert la voie, malgré de nombreux échecs. Aujourd’hui, le Cefic soutient activement cette transition, en lien avec la révision de la stratégie bioéconomique européenne. L’enjeu est double : réduire la dépendance aux énergies fossiles et valoriser la biomasse (agriculture, forêts, déchets). Pour réussir, le secteur demande des politiques publiques cohérentes, un accès durable à la biomasse et un soutien à l’innovation.
 
Les Echos
Tribune : « Il faut créer les conditions d’un avenir durable pour une industrie cosmétique forte » 
 
L’industrie cosmétique est un pilier stratégique de l’économie française et européenne, générant 300 000 emplois en France et 3 millions en Europe, tout en contribuant à un excédent commercial de 17,6 milliards d’euros en 2024. Elle rayonne à l’international grâce à ses marques iconiques et son maillage territorial dense. Mais derrière ce succès, le secteur traverse une crise profonde : concurrence asiatique agressive, guerre commerciale avec les États-Unis, et surréglementation européenne qui freine l’innovation. Des ingrédients sûrs comme le fluor ou l’éthanol risquent d’être interdits, menaçant des produits emblématiques. Les coûts liés à l’étiquetage et à la dépollution des eaux sont jugés disproportionnés. Face à ces menaces, 62 dirigeants appellent à un plan d’action d’urgence, le « Beauty Industry Package », porté par la FEBEA. Ce plan vise à préserver le libre-échangelibérer l’innovationsimplifier les normesrééquilibrer les charges environnementales et lutter contre les contrefaçons. Le message est clair : sans soutien adapté, même les champions peuvent décrocher. Il est temps d’agir pour garantir la compétitivité et la pérennité de cette filière d’excellence.
 
L’Usine Nouvelle
Malgré les milliards de dollars perdus en procès, Bayer n’a pas dit son dernier mot sur le glyphosate 
 
Bayer, géant allemand de la chimie, est embourbé dans une crise judiciaire majeure aux États-Unis depuis le rachat du Roundup à Monsanto en 2018. L’herbicide à base de glyphosate, accusé de provoquer des cancers, a déjà coûté plus de 10 milliards de dollars à l’entreprise, avec 67 000 plaintes encore en cours. Bayer a provisionné 16 milliards de dollars pour faire face à ces litiges et envisage désormais de retirer le Roundup du marché américain, tout en menant un lobbying actif pour obtenir une loi d’amnistie. En Europe, la situation est différente : l’autorisation du glyphosate a été renouvelée pour dix ans en 2023, et aucun retrait n’est envisagé à ce jour. Pourtant, des signaux d’alerte émergent, comme en France, où un couple poursuit Bayer pour des malformations attribuées à l’herbicide. Malgré son impact sur la biodiversité, le glyphosate reste indispensable à certaines pratiques agricoles, notamment dans l’agriculture régénératrice. En France, il représente un quart des ventes de désherbants, soulignant son rôle central dans les stratégies de production actuelles.
 
Les Echos
631 milliards sur la table : les patrons allemands unis comme un seul homme derrière leur chancelier 
 
L’Allemagne s’apprête à vivre l’une des plus grandes campagnes d’investissement de son histoire récente, avec 631 milliards d’euros promis d’ici 2028 par 61 groupes allemands et internationaux. Cette mobilisation, baptisée « Made for Germany », marque un soutien massif au nouveau chancelier Friedrich Merz, désireux de relancer une économie en stagnation après deux années de récession. Inspirée du modèle français Choose France, l’initiative est portée par des figures comme Christian Sewing (Deutsche Bank)Roland Busch (Siemens) ou encore Mathias Döpfner (Axel Springer). Les grands noms de l’industrie (Volkswagen, BASF, Airbus…) et des fonds d’investissement (BlackRock, KKR…) y participent. Le gouvernement Merz a su séduire avec un fonds d’infrastructure de 500 milliards d’euros et une réforme du frein à la dette, ouvrant la voie à une politique budgétaire plus expansionniste. Résultat : le DAX bat des records, et les prévisions de croissance sont revues à la hausse. Mais les industriels attendent des réformes structurelles concrètes, notamment sur l’État-providence, la bureaucratie et les systèmes de santé et de retraite. Le chancelier promet d’agir vite, conscient que la démographie et la compétitivité n’attendent pas.
 
Le Monde
A Berlin, Emmanuel Macron et Friedrich Merz amorcent la « relance » difficile du couple franco-allemand 
 
Emmanuel Macron et Friedrich Merz ont affiché une volonté de relancer le couple franco-allemand, lors d’un dîner de trois heures à la Villa Borsig à Berlin, le 23 juillet 2025. Premier déplacement du président français depuis l’arrivée au pouvoir du chancelier, cette rencontre s’est voulue symbolique : pas de traduction, pas de faux pas culinaire, mais une volonté de renouer la confiance après des années de tensions. Aucune annonce concrète n’a été faite, les décisions étant reportées au sommet bilatéral prévu à Toulon les 28 et 29 août. Parmi les sujets sensibles : le projet d’avion de chasse SCAF, fragilisé par les tensions entre Dassault et Airbus, et les négociations commerciales avec les États-Unis, sur lesquelles Paris et Berlin semblent désormais alignés. Le traité avec le Mercosur reste en suspens, Macron exigeant des garanties pour les agriculteurs. L’énergie et le nucléaire n’ont pas été abordés publiquement, mais les deux dirigeants ont appelé à un cessez-le-feu à Gaza et soutenu la lutte anticorruption en Ukraine. Le temps presse : Macron approche de la fin de son mandat, et Merz fait face à des divisions internes. Le couple franco-allemand tente de se réinventer, mais les divergences structurelles restent profondes.
 
Les Echos
Sommet Chine-UE : ce « second choc chinois » qui va frapper de plein fouet l’industrie européenne 
 
L’Union européenne fait face à un déficit commercial record avec la Chine, dépassant 300 milliards d’euros en 2024, et aggravé en 2025 par une chute des exportations et une hausse des importations. La compétitivité industrielle chinoise devient une menace existentielle pour plusieurs secteurs européens, alors que Pékin favorise ses propres produits au détriment des importations occidentales. Les tentatives de coopération sur les surcapacités industrielles ont échoué, poussant l’UE à imposer des droits de douane sur les véhicules électriques chinois, sans effet sur les investissements chinois en Europe. La dépréciation de la monnaie chinoise, combinée à une quasi-déflation et à des coûts énergétiques maîtrisés, confère un avantage tarifaire déloyal aux industriels chinois. Des économistes américains alertent sur un « second choc chinois », plus violent que celui des années 2000, en raison de la montée en puissance technologique de la Chine. L’Europe, à l’épicentre de ce choc, voit sa désindustrialisation s’accélérer, notamment en Allemagne, et peine à trouver une réponse coordonnée. Le protectionnisme américain, en parallèle, aggrave la situation en redirigeant les excédents chinois vers les marchés européens. Le sommet Chine-UE s’annonce crucial pour tenter d’enrayer cette dynamique.