Les Echos rendent cette semaine compte du projet de recentrage de l’activité déployé par le chimiste tricolore Arkema pour son site isérois de Jarrie, avec à la clé quelque 150 suppressions de postes. Celui-ci fait suite aux difficultés rencontrées par le fournisseur historique du site, Vencorex, qui a mis un terme à ses livraisons de sel, et soulève de grandes incertitudes quant à l’avenir de la chimie grenobloise. Toujours en Isère, à Bourgoin-Jallieu, il est question dans les colonnes du Figaro de la fermeture imminente par Photowatt du dernier site hexagonal de production de panneaux photovoltaïques. Acquise en 2012 par EDF, l’usine fait aujourd’hui les frais de la concurrence chinoise exacerbée. Le 27 janvier aura été marqué par la plus lourde perte en valorisation boursière jamais enregistrée sur les marchés : NVidia a perdu en l’espace d’une seule journée près de 590 milliards de dollars de capitalisation. En cause, le dévoilement par la start-up chinoise DeepSeek d’un modèle d’intelligence artificielle à bas coût aux performances comparables à celles de géants de la Silicon Valley, observe Le Monde. Les Echos relaient les propos tenus par le Premier ministre, François Bayrou, sur le plateau de LCI à l’aube d’une semaine cruciale pour l’adoption d’un budget national. « Pragmatisme », « responsabilités partagées » et « dialogue » se seront voulus les maîtres mots de son intervention. Enfin, toujours dans le quotidien économique de référence, on peut lire dans la foulée de la présentation d’un rapport de la direction du Trésor par le ministre de l’Economie, Eric Lombard, que la France pourrait atteindre la neutralité carbone sans compromettre sa croissance économique ni ses finances publiques. |
Dans la presse cette semaine |
|
ARKEMA |
Chimie iséroise : dans le sillage de Vencorex, Arkema déploie son « projet de recentrage de l’activité »Le groupe chimique tricolore Arkema a annoncé un projet de recentrage de ses activités sur le site de Jarrie, en Isère, entraînant l’arrêt de certaines productions et la suppression de 154 postes sur les 344 existants. Cette décision, qui prendra effet au second semestre 2025, intervient dans un contexte d’incertitudes liées à l’approvisionnement en sel, suite à l’arrêt des livraisons par le fournisseur historique du site, Vencorex, filiale du groupe public thaïlandais PTT GC placée en redressement judiciaire en septembre dernier. Arkema a choisi de concentrer ses efforts sur les activités liées à l’eau oxygénée, au chlorate et au perchlorate, dont il est un leader mondial. Cette réorientation stratégique s’appuie sur un équipement situé au nord du site, moins gourmand en sel, et vise à honorer un contrat de longue durée avec ArianeGroup pour la fourniture de perchlorate, essentiel à la propulsion des fusées et missiles. Toutefois, cette décision implique l’abandon de la production de soude, impactant notamment Framatome, un acteur clé du secteur nucléaire également présent à Jarrie. Les représentants du personnel d’Arkema ont exprimé leur désapprobation, dénonçant une approche purement financière de la direction. Ils critiquent le manque de considération pour les ateliers sud, qui demeurent rentables malgré une rentabilité inférieure aux installations du nord. Arkema, de son côté, justifie sa décision par l’incompatibilité des alternatives proposées, notamment en termes de spécifications et de coûts, pour maintenir l’ensemble des activités du site. Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’avenir industriel de la région grenobloise. Couvert par Les Echos |
PHOTOWATT |
La dernière usine hexagonale de production de panneaux photovoltaïques met la clef sous la porteLa fermeture imminente de l’usine Photowatt à Bourgoin-Jallieu (Isère), dernier bastion français de production de panneaux solaires, marque un tournant désolant pour l’industrie photovoltaïque nationale. Acquise par EDF en 2012, cette usine subit les foudres d’une concurrence chinoise redoutable, amplifiée par la levée des barrières européennes et un afflux de produits chinois suite aux restrictions américaines. Le projet de reprise par la start-up Carbon a échoué, les syndicats jugeant l’offre trop fragile, laissant EDF Renouvelable sans alternative viable face à des pertes annuelles considérables. Malgré ce coup dur, des initiatives ambitieuses émergent, notamment avec Holosolis et Carbon, qui projettent la construction de méga-usines respectivement à Hambach et Fos-sur-Mer. Ces projets visent à renforcer la capacité de production européenne, avec Holosolis espérant fournir 10 millions de panneaux par an dès 2028. L’Europe, en quête de souveraineté énergétique, mise sur ces développements pour atteindre ses objectifs de décarbonation, espérant s’affranchir de sa dépendance aux importations chinoises. Simultanément, Arkema, confrontée à des difficultés d’approvisionnement en sel, restructure ses activités à Jarrie, recentrant sa production sur l’eau oxygénée et les perchlorates, cruciaux pour son partenariat avec ArianeGroup. Cette décision stratégique, bien que financièrement motivée, suscite des critiques syndicales, ces dernières déplorant un manque de transparence et de considération de la part de la direction. Ces bouleversements illustrent les défis complexes d’une industrie européenne en pleine mutation, tiraillée entre compétitivité mondiale et impératifs de souveraineté. L’Europe devra naviguer habilement entre régulations favorables et pressions économiques pour redéfinir son avenir énergétique et industriel. Rapporté par Le Figaro |
DEEPSEEK |
Une start-up chinoise publie un modèle d’intelligence artificielle à bas coût qui fait plonger le NasdaqLe 27 janvier, Nvidia a subi une perte historique de près de 590 milliards de dollars en valorisation boursière, suite à une chute de 16,86 % de son cours à Wall Street. Cette dégringolade est attribuée à l’impact de la start-up chinoise DeepSeek, qui a dévoilé un modèle d’intelligence artificielle (IA) aux performances comparables à celles de géants tels qu’OpenAI ou Google, mais développé à un coût nettement inférieur. Ce bouleversement a provoqué un séisme sur les marchés technologiques, entraînant une chute de 3,07 % de l’indice Nasdaq et de 6 % de SoftBank. DeepSeek, avec ses modèles V3 et R1, rivalise avec les leaders américains, tout en affichant des coûts d’entraînement bien moindres. Le modèle V3, similaire au GPT-4 d’OpenAI, a coûté environ 5,5 millions de dollars, contre plus de 100 millions pour GPT-4. De plus, le coût par requête de R1 est vingt-sept fois inférieur à celui de son concurrent américain. Cette efficacité a propulsé l’application de DeepSeek en tête des téléchargements, surpassant ChatGPT. L’essor de DeepSeek suscite des interrogations sur la viabilité économique des géants de l’IA, dont le modèle repose sur des investissements massifs en calcul et énergie. La start-up chinoise utilise des techniques novatrices, telles que l’apprentissage par renforcement et le « mixture of experts », pour optimiser ses performances tout en minimisant les coûts. Cependant, certains observateurs appellent à la prudence, soulignant que les méthodes de DeepSeek pourraient être reproduites. La baisse des coûts pourrait même stimuler une adoption accrue de l’IA. Néanmoins, DeepSeek, en tant qu’acteur chinois, pourrait influencer le paysage géopolitique, incitant potentiellement les États-Unis à reconsidérer leurs sanctions, bien que cela demeure incertain. Observé par Le Monde |
FRANÇOIS BAYROU |
Le Premier ministre précise le cap de l’action gouvernementaleFrançois Bayrou, Premier ministre, s’est exprimé avec gravité sur LCI à l’aube d’une semaine cruciale pour l’adoption du budget national. Face aux défis économiques pressants, il a souligné l’urgence d’un accord pour éviter une hausse d’impôts qui toucherait 18 millions de foyers. En appelant à la responsabilité collective, il a évoqué les concessions faites aux socialistes, notamment la révision du dossier des retraites, l’augmentation du budget hospitalier, et le maintien de 4 000 postes d’enseignants, malgré l’opposition sénatoriale. Le premier Ministre a réaffirmé son engagement envers les ministères régaliens, garantissant que les efforts budgétaires prévus seraient respectés, et soulignant l’importance de la sécurité publique, notamment à la suite de tragiques incidents impliquant des mineurs. Concernant la fiscalité, il a promis l’absence de nouveaux impôts pour les ménages en 2025, tout en restant évasif sur 2026. Il a également défendu la non-permanence de la surtaxe d’impôt sur les sociétés. Sur le dossier des retraites, le chef du gouvernement a proposé des incitations à prolonger l’activité professionnelle, tout en explorant des alternatives au système actuel. Il a cependant reconnu les blocages autour de la retraite par points. Quant à l’idée controversée de sept heures de travail gratuit par an, il l’a fermement rejetée, insistant sur la nécessité d’un salaire pour tout travail effectué. En somme, François Bayrou s’est positionné comme le garant d’un équilibre délicat entre rigueur budgétaire et réformes sociales, tout en appelant à une mobilisation collective pour surmonter les défis économiques. Sa vision se veut pragmatique et ancrée dans une responsabilité partagée, tout en restant ouverte au dialogue et aux ajustements nécessaires. Relayé par Les Echos |
TRANSITION ÉCOLOGIQUE |
La direction du Trésor publie son rapport sur l’impact économique de la transition climatiqueLa France pourrait atteindre la neutralité carbone sans compromettre sa croissance économique ni ses finances publiques, selon un rapport de la direction du Trésor. Présenté par le ministre de l’Économie, Éric Lombard, ce document souligne que la réduction des émissions de gaz à effet de serre implique un coût modéré et transitoire. Les investissements dans la transition écologique sont jugés essentiels pour éviter des destructions économiques dues à l’inaction. Fruit de deux ans de recherche, ce rapport analyse les impacts macroéconomiques des politiques climatiques. Dorothée Rouzet, cheffe économiste de la DG Trésor, rappelle l’engagement de la France à réduire de 50 % ses émissions d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Les mesures incluent fiscalité, subventions et réglementation, entraînant un ralentissement de la croissance de 0,9 point de PIB en 2030, réduit à 0,5 point en 2050. Toutefois, les investissements « verts » pourraient soutenir la croissance de 0,4 point de PIB d’ici 2030. Le rapport souligne que la transition affectera les finances publiques, notamment par la baisse des recettes fiscales liées aux carburants fossiles, estimée à 33 milliards d’euros d’ici 2050. Néanmoins, un mix d’instruments diversifiés pourrait limiter l’impact budgétaire. Nathalie Georges, cheffe des politiques macroéconomiques à la DG Trésor, insiste sur la nécessité de prudence méthodologique, tout en affirmant que des solutions existent. Cependant, les coupes budgétaires récentes dans la transition écologique montrent qu’une solution miracle n’a pas encore été trouvée. Bien que les émissions aient diminué en 2022 et 2023, cette tendance pourrait ne pas se poursuivre en 2024, selon Dorothée Rouzet. Le chemin vers la neutralité carbone demeure complexe mais envisageable. Issu des Echos |