Newsletter d’actualité médiatique hebdomadaire du 31 octobre 2025

31 octobre 2025

 
Dans la presse cette semaine:
 
🧪 L’Usine Nouvelle Le nouveau ministre de l’Industrie, Sébastien Martin, a visité le site chimique de Chalampé pour soutenir un secteur en crise face aux coûts énergétiques et à la concurrence chinoise. 
⚠️ AFP BASF dénonce des réglementations européennes trop contraignantes qui fragilisent davantage l’industrie chimique déjà sous pression. 
🔄 ZoneBourse BASF remanie son directoire pour accompagner une nouvelle phase stratégique, avec des nominations clés prévues en mai 2026. 
📉 Les Echos La réindustrialisation française marque le pas en 2025, avec plus de fermetures que d’ouvertures d’usines, malgré les efforts gouvernementaux.
 🧰 Le Courrier des Maires La France dispose d’outils pour relocaliser son industrie, mais leur complexité et leur mauvaise utilisation limitent leur efficacité. 
🌍 Le Monde L’Europe tente de réduire sa dépendance à la Chine pour les terres rares, essentielles à son industrie, en lançant des projets locaux ambitieux. 
🌡️ Le Figaro Malgré une baisse prévue des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035, les engagements mondiaux restent insuffisants pour limiter le réchauffement à 1,5°C.
 
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L’Usine Nouvelle Dans le Haut-Rhin, le nouveau ministre de l’Industrie tend la main aux industriels de la chimie  
 
Pour son premier déplacement officiel depuis sa nomination mi-octobre, Sébastien Martin, nouveau ministre délégué à l’Industrie, a choisi de visiter la plateforme chimique Alsachimie à Chalampé (Haut-Rhin), désormais filiale à 100 % de BASF, où le groupe allemand a investi massivement ces dernières années, notamment dans une unité de HMD. Face à une crise marquée par la flambée des coûts de l’énergie et la concurrence chinoise, le site ne fonctionne qu’à 40 % de ses capacités, bien en dessous du seuil de rentabilité. Brieux Boisdequin, vice-président chez BASF, a salué la visite du ministre comme un moyen de mettre en lumière la crise et de redonner de l’espoir. Sébastien Martin a dénoncé la naïveté face au dumping international, rappelant la procédure antidumping lancée par Bruxelles sur l’acide adipique chinois, produit localement. Il a aussi évoqué la baisse de la CVAE et la fin des tarifs régulés de l’ARENH, avec des contrats en préparation par EDF. Enfin, il a souligné le rôle du couple franco-allemand dans l’industrie chimique et a rencontré les acteurs du programme Territoire d’industrie, actif dans le sud du Haut-Rhin depuis 2018.
 
AFP BASF dénonce les règlementations européennes “destructrices” pour la chimie 
 
BASF critique vivement les règlementations européennes, jugées “particulièrement destructrices” pour une industrie chimique déjà fragilisée par la surcapacité et la concurrence chinoise. Lors de la présentation des résultats du troisième trimestre, Markus Kamieth, président du directoire, a dénoncé un cadre réglementaire trop dense, notamment le mécanisme REACH et le système de quotas d’émissions de CO, qualifié de “rigide” et coûteux. Malgré un EBITDA de 1,5 milliard d’euros, légèrement inférieur à l’an passé, BASF a été revalorisé en bourse (+2,42%). Le groupe poursuit son recentrage stratégique en Chine, avec une hausse des ventes de 5,1% et un complexe chimique à Zhanjiang prévu pour fin 2025, dont le budget a été réduit à 8,7 milliards d’euros. En parallèle, BASF révise ses prévisions annuelles à la baisse, visant désormais un EBITDA entre 6,7 et 7,1 milliards d’euros, et annonce la cession de sa division peintures au fonds Carlyle, en raison de la crise du secteur automobile.
 
ZoneBourse BASF remanie son directoire en vue d’une nouvelle phase stratégique 
 
BASF annonce un remaniement stratégique de son directoire, avec la nomination de Mary Kurian et Livio Tedeschi à compter du 1er mai 2026, dans le cadre de l’évolution de sa stratégie “Winning Ways”. Mary Kurian prendra la tête des segments Chimie et Nutrition & Care, tandis que Livio Tedeschi dirigera le pôle Agricultural Solutions, qu’il mènera vers une introduction partielle en Bourse. Ce changement intervient alors que Michael Heinz, membre historique du directoire, prendra sa retraite le 30 avril 2026. Le président du conseil de surveillance, Dr. Kurt Bock, salue l’expertise internationale de Mary Kurian et la capacité de Livio Tedeschi à conduire la division agricole vers une nouvelle phase de succès. Cette réorganisation s’accompagne d’une redistribution des responsabilités entre les sept membres du directoire, sous la présidence de Markus Kamieth.
 
Les Echos Réindustrialisation : les chiffres qui confirment l’enlisement 
 
Le dernier baromètre industriel de l’État révèle un ralentissement marqué de la réindustrialisation en France, avec 82 fermetures d’usines contre seulement 44 ouvertures au premier semestre 2025, alors que le bilan était légèrement positif fin 2024. En intégrant les extensions et réductions significatives, le solde net reste faiblement positif (+9), bien en deçà des +48 du semestre précédent. Le ministre délégué à l’Industrie, Sébastien Martin, reconnaît une conjoncture plus difficile, aggravée par la baisse des investissements étrangers (-7 %), les tensions commerciales, l’incertitude politique et la diminution des autorisations environnementales. Malgré cela, l’industrie verte résiste, notamment dans le recyclage et le reconditionnement, poussant le gouvernement à envisager la prolongation du crédit d’impôt C3IV au-delà de 2025. En revanche, les secteurs de la chimie, des transports et de l’automobile souffrent, avec des fermetures notables dans des régions comme le Grand Est, les Hauts-de-France et les Pays de la Loire, où les sites de Plastivaloire et Valeo sont particulièrement touchés.
 
Le Courrier des Maires En France, des outils existent pour relocaliser l’industrie, mais ils sont mal utilisés 
 
Depuis la pandémie, la relocalisation industrielle est devenue une priorité politique en France, soutenue par des dispositifs comme France Relance et France 2030. Pourtant, l’accès aux aides publiques reste complexe, notamment pour les PME, et leur efficacité difficile à mesurer. Certaines entreprises en profitent sans s’implanter durablement, générant des effets d’aubaine. La commande publique, qui représente 8 % du PIB, est un levier sous-exploité malgré des exemples réussis comme Fil Rouge pour les JO 2024 ou Cepovette Safety pour la SNCF. À l’inverse, des décisions comme celle de l’armée française de produire à Madagascar ont provoqué des fermetures d’usines locales. La dépendance aux achats publics peut fragiliser les entreprises, comme Lucibel, pénalisée par le transfert de subventions vers les JO. Enfin, les auteurs appellent à centraliser les acheteurs publics et à simplifier l’accès aux aides, tout en mettant en place un suivi rigoureux des impacts pour renforcer l’efficacité de la politique industrielle.
 
Le Monde L’industrie européenne prise au piège de la guerre chinoise des terres rares 
 
L’Europe est en alerte face à la mainmise de la Chine sur les terres rares, essentielles à des secteurs stratégiques comme l’automobile, la défense ou l’électronique. En septembre, Neo Performance Materials a inauguré en Estonie la plus grande usine d’aimants permanents d’Europe, avec le soutien de l’Union européenne (14,5 millions d’euros), pour réduire la dépendance au quasi-monopole chinois (90 % du marché mondial). Pékin a renforcé ses contrôles à l’exportation, imposant des licences restrictives et exigeant des informations détaillées sur l’usage des matériaux, ce qui perturbe les chaînes d’approvisionnement. L’UE riposte avec un plan industriel piloté par Stéphane Séjourné, visant à créer un centre d’achat commun et à soutenir 47 projets de production locale. En France, Solvay relance sa production à La Rochelle, et Carester construit une raffinerie à Lacq. Malgré ces efforts, les objectifs du Critical Raw Materials Act pour 2030 restent ambitieux : 30 % d’extraction locale40 % de raffinage, et 25 % de recyclage. La guerre commerciale sino-américaine accentue la pression, et l’Europe doit accélérer sa stratégie pour garantir sa souveraineté industrielle.
 
Le Figaro Climat : les émissions vont enfin baisser… mais les engagements mondiaux restent très insuffisants 
 
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient baisser d’environ 10 % d’ici 2035, selon un rapport de l’ONU Climat, mais cette réduction reste très insuffisante pour respecter l’objectif de 1,5°C fixé par l’accord de Paris. Le GIEC estime qu’il faudrait une baisse de 60 % par rapport à 2019 pour espérer limiter le réchauffement. Seuls 64 pays ont soumis leurs nouvelles Contributions déterminées au niveau national (CDN), représentant 30 % des émissions mondiales, ce qui donne une image incomplète de la trajectoire climatique. Les plus gros émetteurs, comme la Chine, l’UE et l’Inde, n’ont pas encore présenté d’objectifs plus ambitieux. Pour la première fois, une baisse constante des émissions est anticipée, mais le dépassement du seuil de 1,5°C semble inéluctable, selon António Guterres. L’ONU plaide pour que ce dépassement soit temporaire, grâce à des technologies de captage du CO, encore peu matures. Enfin, des voix comme celle de Gaïa Febvre appellent l’UE à présenter une CDN ambitieuse pour rester crédible à la COP30, qui s’ouvrira le 10 novembre à Bélem, au Brésil.