L’actualité de la semaine: |
Dans sa dernière livraison, Chimie Pharma Hebdo se fait l’écho du partenariat stratégique noué par BASF avec la holding hollando-slovaque WHM Recycling dans le but de promouvoir une économie circulaire des batteries en Europe. Les Echos relaient l’acquisition par Saint-Gobain, pour 1,025 milliard de dollars, de la société britannique spécialisée dans la chimie de la construction FOSROC. Une opération qui va permettre à cet acteur mondial de premier plan qu’est Saint-Gobain dans les matériaux et solutions pour le bâtiment de renforcer sa présence en Inde, au Moyen-Orient et en Asie-Pacifique. Toujours dans le quotidien économique de référence, il est question de la volonté de Renault d’élargir son offre de batteries pour véhicules électriques en y incluant des batteries utilisant la chimie LFP (lithium-fer-phosphate), moins coûteuses mais aussi moins puissantes que les batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt) que la firme au Losange utilisait exclusivement jusqu’à présent. À l’horizon 2030, les constructeurs chinois devraient représenter un tiers du marché automobile mondial, contre 20 % actuellement, tout en doublant leurs parts de marchés sur le continent européen par rapport à aujourd’hui : telles sont les projections de la dernière étude du cabinet de conseil AlixPartners dont le quotidien libéral L’Opinion nous livre une analyse. Pour répondre aux « deux plus grands défis de notre époque » pointés par Frank Terhorst, responsable de la stratégie et de la durabilité chez Bayer Crop Science, à savoir la garantie de la sécurité alimentaire et la lutte contre le changement climatique, son groupe vient d’annoncer son intention de lancer pas moins dix produits phares sur la prochaine décennie pour soutenir les agriculteurs à travers le monde. À la clé, un potentiel de vente total de plus de 32 milliards d’euros que nous détaille Chimie Pharma Hebdo. Enfin, alors que « le climat est devenu l’un des marqueurs politiques les plus clivants au sein de l’Hémicycle », ainsi que le formule l’économiste Christian de Perthuis, Les Echos nous proposent une analyse comparée des programmes en matière d’écologie des trois grands blocs en lice pour les élections législatives dont le deuxième tour se tiendra ce dimanche 7 juillet. |
Dans la presse cette semaine |
RECYCLAGE DES BATTERIES |
BASF noue un partenariat stratégique avec la holding hollando-slovaque WHM Recycling BASF a récemment établi un partenariat stratégique avec WHW Recycling, une coentreprise du néerlandais Walch Holding et de Stefan Hanigovsky, propriétaire de Fecupral en Slovaquie. Cette collaboration vise à promouvoir une économie circulaire des batteries en Europe, en particulier celles des véhicules électriques en fin de vie. Dans ce cadre, WHW Recycling prévoit de lancer et d’exploiter deux usines de séparation pour le recyclage des batteries à Baudenbach, en Allemagne, d’ici fin 2024. Ces installations intégreront un procédé innovant et breveté permettant d’extraire et de réutiliser l’aluminium des cathodes et le cuivre des anodes dans diverses chaînes de valeur. Kevin Walch, directeur général de WHW Recycling, a exprimé sa fierté quant aux processus de recyclage avancés développés sur quinze ans, désormais étendus grâce à cette collaboration avec BASF. De son côté, Stefan Hanigovsky a souligné son engagement à devenir leader dans les technologies de recyclage des batteries aux côtés de BASF, visant à renforcer l’infrastructure européenne dans ce domaine. Ce projet s’inscrit dans l’ambition de BASF d’élargir son offre de services de recyclage. En avril dernier, BASF avait déjà annoncé le démarrage d’une usine pilote en Allemagne, dédiée à l’extraction des métaux des batteries sur son site de Schwarzheide. Relayé par Chimie Pharma Hebdo |
SAINT-GOBAIN |
Pour près d’un milliard d’euros, Saint-Gobain acquiert le britannique FOSROC Saint-Gobain, acteur mondial de premier plan dans les matériaux et solutions pour le bâtiment, a annoncé l’acquisition de FOSROC, une société britannique spécialisée dans la chimie de la construction, pour 1,025 milliard de dollars (environ 960 millions d’euros). Cette acquisition, réglée en numéraire, vise à renforcer la présence mondiale de Saint-Gobain, notamment en Inde, au Moyen-Orient et en Asie-Pacifique, où FOSROC est fortement implantée. FOSROC, qui compte 20 usines et environ 3 000 employés, génère un chiffre d’affaires annuel de 487 millions de dollars avec une marge opérationnelle de 18,7 %. La société propose une large gamme de produits, incluant des adjuvants pour béton, des adhésifs, des solutions d’étanchéité, et des produits pour la réparation du béton et le revêtement de sol. Cette acquisition vient compléter les activités de Chryso et GCP, les deux principales entités de Saint-Gobain dans la chimie de la construction. Saint-Gobain prévoit des synergies de 54 millions de dollars par an d’ici trois ans après l’acquisition, avec un impact positif sur le résultat net par action dès la première année. Cette opération portera le chiffre d’affaires de Saint-Gobain dans la chimie de la construction à 6,2 milliards d’euros, avec une présence dans 73 pays. Malgré cette expansion, Saint-Gobain reste derrière le Suisse Sika, dont le chiffre d’affaires a atteint 11,3 milliards d’euros après l’acquisition de MBCC. Depuis 2021, Saint-Gobain a réalisé 35 acquisitions dans la chimie de la construction, investissant 5 milliards d’euros. Le PDG, Benoit Bazin, a indiqué que le groupe envisage d’autres acquisitions, notamment dans le secteur minier en Indonésie, en Afrique du Sud et en Australie. Cette acquisition stratégique s’inscrit dans la volonté de Saint-Gobain de se positionner comme leader mondial de la construction durable, en élargissant son spectre de solutions techniques et en accédant directement à une clientèle diversifiée. Rapporté par Les Echos |
RENAULT |
La firme au losange élargit son offre de batteries en y intégrant la chimie LFP Renault reconfigure sa stratégie d’approvisionnement en batteries pour ses véhicules électriques afin de rester compétitif sur les prix. Le constructeur a décidé d’élargir son réseau de fournisseurs pour inclure des batteries utilisant la chimie LFP (lithium-fer-phosphate), moins coûteuses mais aussi moins puissantes que les batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt) qu’il utilise actuellement. Ampere, la division électrique de Renault, a signé des accords avec les géants chinois CATL et coréen LG pour un approvisionnement en cellules de batteries sur cinq ans, provenant de leurs usines en Hongrie et en Pologne. Cette proximité géographique a été un facteur clé dans la décision de Renault. Philippe Brunet, directeur de l’ingénierie chez Ampere, a expliqué que le LFP n’était pas auparavant compétitif en Europe, bien qu’il domine le marché chinois. Cependant, la nécessité de réduire les coûts pour attirer de nouveaux clients, face à la concurrence chinoise, a changé la donne. Ces nouvelles batteries seront intégrées à l’ensemble de la gamme électrique de Renault et d’Alpine dès 2026, offrant des versions moins chères avec des batteries LFP en plus des modèles avec batteries NMC. L’adoption de la chimie LFP, combinée à une nouvelle technologie développée par LG, permettra de réduire le coût des batteries de près de 20 %, une réduction significative étant donné que les batteries représentent environ 40 % du prix d’une voiture électrique. Pour la future Twingo prévue en 2026, le LFP sera probablement la seule option de batterie. Renault comptera ainsi sur quatre fournisseurs principaux : AESC Envision et Verkor pour les batteries NMC, LG pour les NMC et LFP, et CATL pour les LFP, diversifiant ainsi ses sources pour atténuer les risques d’approvisionnement et stimuler la concurrence. Couvert par Les Echos |
VÉHICULES ÉLECTRIQUES |
Une étude pointe la voracité des constructeurs automobiles chinois « Les constructeurs chinois sont en train de capter toute la croissance du marché, à l’exception de celle des Etats-Unis », tel est le constat dressé par Alexandre Marian, partner et managing director en charge de l’automobile chez AlixPartners. En effet, des marques telles que BYD, Chery, SAIC et JAC devraient représenter un tiers du marché automobile mondial d’ici 2030, contre 20 % actuellement. Dans sa dernière étude, le cabinet de conseil AlixPartners prévoit un doublement de la part de marché des constructeurs chinois en Europe entre 2024 et 2030, au détriment des marques européennes, japonaises et coréennes. Malgré la surtaxe de 21 % sur les véhicules chinois imposée par Bruxelles à partir du 4 juillet, le déferlement des voitures chinoises semble inévitable. Les projections indiquent que les ventes mondiales de voitures progresseront de plus de 2 % par an jusqu’en 2030, atteignant 101 millions d’unités. La Chine, ayant renforcé sa domination sur son propre marché, verra la part de ses constructeurs passer de 60 % à 72 % en 2030. Les marques chinoises pourraient ainsi capturer un tiers du marché mondial d’ici six ans, avec des parts de marché significatives en Afrique, en Asie du Sud-est et en Europe. La transition rapide vers la voiture électrique en Europe, combinée à la volonté de certains pays de ne pas entrer en conflit commercial avec la Chine, fait du Vieux Continent une cible privilégiée pour les constructeurs chinois. Cependant, les États-Unis, sous la direction de Joe Biden, ont pris des mesures protectionnistes drastiques, augmentant les droits de douane sur les voitures chinoises à 100 %, protégeant ainsi leur champion national, Tesla. Les constructeurs chinois, bénéficiant d’un avantage structurel en termes de coûts et d’une efficacité remarquable, continuent d’étendre leur présence mondiale, malgré des droits de douane élevés. Leur modèle de développement rapide et leur gestion rigoureuse des fournisseurs les placent en position de force pour conquérir le marché mondial. Analysé par L’Opinion |
BAYER |
Les vastes ambitions de Bayer pour soutenir l’agriculture mondiale « L’agriculture doit évoluer, nous ne pouvons plus nous fier aux méthodes du passé. Nous offrons une combinaison d’innovations inégalées, associées à des pratiques régénératrices clés pour répondre aux deux plus grands défis de notre époque : garantir la sécurité alimentaire pour une population croissante et lutter contre le changement climatique » : c’est en ces termes que Frank Terhorst, responsable de la stratégie et de la durabilité chez Bayer Crop Science, a introduit lors d’une réunion à Chicago, l’annonce par Bayer de son intention de lancer dix produits phares sur la prochaine décennie pour soutenir les agriculteurs à travers le monde. Ces innovations, chacune projetée pour générer plus de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, visent à répondre aux enjeux cruciaux de l’agriculture moderne : augmenter la productivité tout en adoptant des pratiques régénératrices pour restaurer la nature. Bayer aspire ainsi à un potentiel de vente total de plus de 32 milliards d’euros. Le géant de l’agrochimie propose désormais une approche systémique, combinant semences, traits génétiques, protections des cultures et solutions numériques. Parmi les innovations notables figure la technologie Preceon Smart Corn pour la production de maïs, qui promet de réduire la hauteur des tiges et d’améliorer leur résistance aux intempéries, avec un potentiel de ventes estimé à 1,5 milliard d’euros. Bayer s’intéresse également à des traits (caractéristiques génétiques) de contrôle des insectes de nouvelle génération, incluant des solutions contre le ver des racines du maïs, un ravageur majeur pour les agriculteurs américains. Pour la culture du soja, Bayer propose des traits de résistance visant à réduire l’utilisation d’insecticides et à favoriser la santé des sols, avec un potentiel de ventes de 3 milliards d’euros. Concernant le riz, l’entreprise propose de passer de la culture transplantée et inondée à celle du riz semé directement, permettant ainsi de réduire la consommation d’eau et les émissions de gaz à effet de serre. Bayer introduit également CropKey, une approche utilisant l’intelligence artificielle pour développer des molécules spécifiques pour la protection des cultures. Le premier produit issu de cette méthode, l’Icafolin, est un herbicide dont la commercialisation est prévue pour 2028, avec un potentiel de vente de 750 millions d’euros. En 2023, Bayer Crop Science a généré un chiffre d’affaires de 23,3 milliards d’euros, surpassant ainsi la branche pharmaceutique de l’entreprise. Bayer se positionne parmi les leaders mondiaux aux côtés de Syngenta, BASF Crop Science, Corteva Agriscience et FMC Corporation. Décrypté par Chimie Pharma Hebdo |
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES |
Analyse comparée des programmes écologiques des trois grands blocs en lice Les élections législatives de 2024 en France mettent en lumière trois visions distinctes de l’écologie, chacune incarnée par un bloc politique majeur. Le Rassemblement national (RN) propose de supprimer les contraintes écologiques, le Nouveau Front populaire (NFP) affiche des ambitions sans se prononcer sur le nucléaire, tandis que le camp présidentiel prône une approche prudente, fidèle à ses hésitations récentes. Les événements climatiques extrêmes, tels que les pluies diluviennes et les vagues de chaleur, soulignent l’urgence de lutter contre le réchauffement climatique. Le climat est devenu un enjeu politique majeur, comme le rappelle l’économiste Christian de Perthuis : « le climat est devenu l’un des marqueurs politiques les plus clivants au sein de l’Hémicycle ». Les résultats des législatives pourraient ainsi radicalement influencer la trajectoire écologique du pays. Le RN rejette les contraintes écologiques, souhaitant notamment revenir sur l’interdiction des ventes de véhicules thermiques neufs en 2035 et supprimer les zones à faibles émissions. Le parti mise sur le nucléaire pour décarboner l’électricité, bien que les nouveaux réacteurs ne soient attendus qu’en 2035. Le RN prône également un « localisme » visant à réduire les émissions importées par la consommation de produits français. Le NFP, quant à lui, met la transition écologique au cœur de son projet, avec des mesures telles que la rénovation énergétique des bâtiments et le soutien à l’agroécologie. Toutefois, l’absence de position claire sur le nucléaire et l’incertitude sur le financement de la transition écologique suscitent des interrogations. Le coût de cette transition est estimé à 66 milliards d’euros supplémentaires par an d’ici 2030. Enfin, le camp présidentiel poursuit une politique de transition écologique prudente, avec quelques mesures nouvelles et une baisse des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, des reculs récents sur certaines mesures environnementales et des contraintes budgétaires ont affaibli la crédibilité de leur engagement écologique. La prudence et les omissions dans leur programme laissent les défenseurs de l’environnement sceptiques quant à l’avenir. Observé par Les Echos |