Newsletter d’actualité médiatique hebdomadaire France du 17 janvier 2025

17 janvier 2025

L’actualité de la semaine:
Dans sa dernière livraison, le magazine trimestriel Production Maintenance nous propose une immersion au sein du réseau de tuyauteries de l’usine Alsachimie, à Chalampé dans le Haut-Rhin, avec pour guide le responsable des opérations de maintenance du secteur Hexalone du site, Maxime Wirth. Toujours sur le site hautement stratégique de Chalampé, les Dernières Nouvelles d’Alsace mettent cette semaine à l’honneur dans leurs pages en ligne l’usine Butachimie, mondialement reconnue pour son nylon haut de gamme, qui célèbre son cinquantenaire. Le mensuel Référence Agro nous propose un entretien avec Jean-Jacques Pons, directeur général de BASF France division agro, lequel nous dévoile la stratégie ambitieuse de son groupe dans un contexte de réorganisation potentielle de son portefeuille d’activités agricoles, avec notamment la perspective d’une hypothétique introduction partielle en bourse. BASF a récemment conclu un accord avec Louis Dreyfus Company (LDC) pour céder sa division Food and Health Performance Ingredients, ainsi que son site de production d’Illertissen, en Allemagne, nous rapporte l’hebdomadaire Chimie Pharma Hebdo qui y voit la marque de la volonté de BASF de se recentrer sur « la vraie chimie ». Dans une interview livrée au Figaro, Marc Ferracci, le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, expose les orientations gouvernementales en matière de marché de l’électricité. Enfin, dans les colonnes des Echos, après une année 2024 marquée par la publication de rapports retentissants pointant les faiblesses de l’Union Européenne (Letta sur l’inachèvement du marché unique, Draghi sur le déclin de la compétitivité, et Niinistö sur le manque de préparation aux nouveaux risques sécuritaires), il est question de l’impératif rebond économique et industriel sous le signe duquel doit être placée l’année 2025 de l’UE.­
Dans la presse cette semaine
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ALSACHIMIE
Chalampé : visite guidée du réseau de tuyauteries d’Alsachimie par son responsable maintenance­Alsachimie, située à Chalampé près de Mulhouse, se distingue comme l’un des principaux producteurs européens de sel de nylon, essentiel dans l’industrie automobile, notamment pour le polyamide 6.6 utilisé dans les airbags et les composants remplaçant peu à peu les pièces métalliques des véhicules. Maxime Wirth, responsable des opérations de maintenance du secteur Hexalone, souligne la complexité du site industriel, caractérisé par un vaste réseau de tuyauterie où circulent divers produits gazeux et liquides. « La particularité d’un site industriel chimique comme celui d’Alsachimie est que l’ensemble de la production, de nos matières premières à nos produits finis, tout circule dans un énorme réseau de tuyauterie. Il y en a partout », affirme-t-il. La maintenance de ces infrastructures est cruciale pour garantir la fiabilité et la performance des équipements. Outre la réglementation stricte encadrant le suivi des équipements sous pression, Alsachimie met en œuvre des plans d’inspection rigoureux, élaborés conjointement avec le service inspection reconnu (SIR) et les spécialistes en corrosion. Ces inspections régulières permettent de suivre l’évolution des réseaux et d’anticiper les phénomènes de corrosion ou d’érosion. Deux types de contrôles sont effectués : les visites en fonctionnement, qui permettent une surveillance quotidienne des installations, et les grands arrêts de maintenance triennaux, durant lesquels les installations sont mises à l’arrêt pour des inspections approfondies. Maxime Wirth insiste sur l’importance de ces contrôles pour identifier rapidement tout aléa et entreprendre les réparations nécessaires. L’expertise interne en tuyauterie et chaudronnerie, implantée à proximité des unités de production, constitue un atout majeur pour gérer les urgences et les projets spécifiques. « Nous nous appuyons sur l’expertise de nos collègues tuyauteurs, soudeurs et chaudronniers afin de définir le meilleur mode de réparation », relate Maxime Wirth. Enfin, l’engagement d’Alsachimie en matière d’efficacité énergétique est notable. Certifiée ISO 50001 depuis 2015, l’entreprise a réduit ses consommations d’énergie de près de 30 % depuis 2012. L’utilisation de technologies modernes, telles que les drones équipés de caméras thermiques, permet de détecter les anomalies de dissipation thermique sans arrêter les installations, optimisant ainsi la performance énergétiqueReportage publié par Production Maintenance­
BUTACHIMIE
Reconnue internationalement pour son nylon haut de gamme, Butachimie célèbre son cinquantenaire­Depuis sa création en 1974Butachimie s’est imposée comme un acteur incontournable dans la production mondiale d’adiponitrile (ADN), un composant essentiel dans la fabrication de nylon, de polyamides et de plastiques industriels performants. Avec un tiers de la capacité mondiale de production d’ADN, l’entreprise, fondée par l’association de Rhône-Poulenc et DuPont de Nemours, a su se démarquer par son expertise technologique et son ancrage stratégique à Chalampé, en France. Ce site, en bordure du Rhin, bénéficie d’une situation géographique avantageuse et d’une infrastructure logistique complète, favorisant son développement depuis la première production d’ADN en 1977. Au fil des décennies, Butachimie a évolué en intégrant des innovations technologiques majeures, notamment avec l’implantation en 2019 de l’unité Atlas, représentant un investissement de 250 millions d’euros. Cette installation a permis d’atteindre une capacité de production de 600 000 tonnes par an, améliorant significativement l’efficacité du processus de fabrication, ce qui se traduit par une réduction des coûts et une performance accrue de 60 % par rapport à des procédés concurrents. Cependant, l’entreprise doit aujourd’hui faire face à des défis économiques, notamment une baisse de la demande et une augmentation des coûts énergétiques exacerbée par les tensions géopolitiques, telles que l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a impacté le prix du gaz, matière première essentielle pour Butachimie. Malgré ces difficultés, la direction, incarnée par Kristof Mahieu, affiche une résilience exemplaire, soulignant l’importance de conserver une souveraineté industrielle européenne face à la concurrence internationale. En sa qualité de gérant de Butachimie depuis juillet 2023, Kristof Mahieu s’enthousiasme : « nos cinquante ans représentent l’adhésion et le savoir-faire des salariés, leur fierté d’avoir dans leurs mains un outil industriel très précieux ancré sur le territoire dont il est acteur. La situation est compliquée oui, mais nous savons relever les défis. » Mis à l’honneur par dna.fr­
JEAN-JACQUES PONS
La stratégie ambitieuse de BASF France division agro exposée par son directeur général­Jean-Jacques Ponsdirecteur général de BASF France division agro, dévoile la stratégie ambitieuse du groupe dans un contexte de réorganisation potentielle de son portefeuille d’activités agricoles. Malgré l‘hypothèse d’une introduction partielle en bourse, Pons assure qu’aucun changement immédiat n’est prévu dans la relation avec les clients, affirmant que « nos clients restent toujours au centre de nos actions ». Le groupe entend maintenir ses investissements dans l’innovation, notamment à travers le développement de biosolutionsd’outils numériques et de solutions connectées, afin de sécuriser les rendements agricoles tout en réduisant l’impact environnemental. Face à une année 2024 marquée par des conditions climatiques exceptionnelles, le marché des produits phytosanitaires connaît une légère progression en valeur. Pons explique que « l’utilisation de nos produits sur la campagne 2023/2024 est globalement stable », malgré une baisse des surfaces de céréales. La stratégie de BASF se concentre sur le renforcement de son pipeline d’innovations, avec un accent particulier sur les systèmes de cultures et des modèles économiques novateurs. L’introduction partielle en bourse est considérée comme une « option prometteuse », permettant de « capitaliser sur notre expertise approfondie du secteur agricole » et d’ouvrir les capitaux de BASF à d’autres investisseurs spécialisés. Cette démarche vise à apporter de nouveaux moyens et opportunités de croissance, tout en garantissant une croissance durable et rentable. Pour les cinq prochaines années, BASF s’engage à investir massivement dans la recherche et développement, afin de répondre aux défis posés par les bioagresseurs existants et l’émergence de nouvelles espèces. Le développement de nouveaux outils de désherbage et de partenariats, tels que celui avec Acadian Plant Health, illustrent cette volonté d’innovation. BASF accélère également sur les piliers de l’agriculture numérique, des semences et du stockage de carbone, s’efforçant de diminuer l’empreinte environnementale des productions. Enfin, Jean-Jacques Pons réaffirme l’importance des distributeurs agricoles, soulignant que « les coopératives et négoces sont et restent nos partenaires ». En renforçant la coopération, BASF vise à relever les défis de souveraineté alimentaire et de décarbonation tout en partageant de nouveaux modèles de performancePropos recueillis par Référence Agro­
FOOD AND HEALTH PERFORMANCE INGREDIENTS
BASF cède à Louis Dreyfus Company sa division ingrédients alimentaires ­Le groupe BASF, acteur majeur de la chimie mondiale, a récemment conclu un accord avec Louis Dreyfus Company (LDC) pour céder sa division Food and Health Performance Ingredients, ainsi que son site de production d’Illertissen, en Allemagne. Cette division, bien qu’importante pour répondre aux tendances croissantes en matière de nutrition humaine, présente des synergies limitées avec le reste du groupe et ne s’aligne plus avec ses priorités stratégiques. Cette décision s’inscrit dans la volonté de BASF de se recentrer sur « la vraie chimie », une orientation annoncée à l’été 2024. Michael Heinz, membre du conseil d’administration de BASF et responsable de la division Nutrition & Health, a déclaré : « La cession de cette activité à LDC soutient l’optimisation stratégique de notre portefeuille et nous permettra de nous concentrer sur nos activités principales dans le domaine de la nutrition et de la santé. Nous restons déterminés à tirer parti de nos plateformes de produits de base et à étendre nos activités dans des domaines clos tels que les vitamines, les caroténoïdes et les enzymes alimentaires. » Les actifs transférés incluent des ingrédients de performance alimentaire, tels que des agents d’aération, des émulsifiants, et des poudres grasses, ainsi que des ingrédients de santé comme les esters de stérols végétauxl’acide linoléique conjugué, et les huiles oméga-3. Environ 300 employés de BASF devraient rejoindre LDC à la conclusion de cette transaction, marquant ainsi une nouvelle étape dans la réorientation stratégique de BASF vers ses activités cœur de métier.
Rapporté par Chimie Pharma Hebdo­
MARC FERRACCI
Le ministre de l’Industrie et de l’Énergie clarifie la stratégie énergétique de la France­Dans un contexte où la France doit affronter les défis du changement climatique et de la transition énergétiqueMarc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, expose les orientations gouvernementales en matière de marché de l’électricité. Il souligne que « le montant moyen de la facture de l’électricité baissera bien de 14 % environ au 1er février », une diminution attribuée à la baisse des prix de gros et à une révision des taxes. Toutefois, le ministre admet que « l’évolution de la fiscalité est rendue complexe par le contexte politique et par la sensibilité du sujet », en particulier pour les ménages modestes. Le ministre aborde également la nécessité de réformer les plages horaires pour les heures creuses, afin d’aligner la consommation avec les capacités de production, notamment avec l’essor du photovoltaïque. Concernant l’électrification des usages, Marc Ferracci insiste sur l’importance de soutenir la transition vers les véhicules électriques, alors que « la part de l’électrique dans les flottes atteint péniblement 10 % ». Sur le plan industriel, Ferracci met en lumière les efforts pour décarboner l’industrie avec « 1,55 milliard d’aides supplémentaires », tout en appelant à une protection commerciale renforcée face à la concurrence chinoise. En ce qui concerne le nucléaire, il plaide pour sa reconnaissance comme énergie décarbonée en Europe, soulignant que « le nucléaire doit pouvoir bénéficier des financements européens ». Enfin, Marc Ferracci évoque la relance du programme nucléaire français, avec la construction de nouveaux réacteurs, et insiste sur un « mix équilibré entre le nucléaire et les énergies renouvelables ». Il conclut en abordant la fin de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh) en 2025, affirmant que « les industriels électro-intensifs et EDF négocient encore la mise en place de contrat d’allocation de production nucléaire (CAPN) »
Entretien publié par Le Figaro­
COMPÉTITIVITÉ EUROPÉENNE
L’Union Européenne à l’heure d’un impératif rebond économique et industriel­L’année 2024 a été marquée par une série de rapports alarmants sur l’état de l’Union européenne, mettant en lumière des faiblesses structurelles et des occasions manquées. Le rapport Letta a souligné l’inachèvement du marché unique, tandis que le rapport Draghi a mis en exergue le déclin de la compétitivité du continent. Le rapport Niinistö a, quant à lui, insisté sur la nécessité de préparer l’UE à de nouvelles formes d’agressions. Ces analyses ont révélé un potentiel inexploité, souvent entravé par des réflexes nationaux, dans un contexte mondial de plus en plus compétitif. La montée des forces populistes et eurosceptiques, exacerbée par la dégradation du débat démocratique et l’hystérisation des réseaux sociaux, a alourdi l’atmosphère politique. Les élections européennes de juin ont déplacé le centre de gravité du Parlement vers la droite, avec une forte présence de groupes eurosceptiques. Face à ces défis, l’année 2025 est perçue comme celle du sursaut nécessaire. La Commission von der Leyen 2 prépare un ensemble de réformes économiques, dont une « boussole de la compétitivité » et un pacte pour une « industrie propre ». L’objectif est de simplifier la réglementation tout en évitant la dérégulation, et de soutenir des secteurs clés comme l’agriculture et l’industrie automobile. Cependant, la réussite de ce renouveau européen dépendra de l’alignement de nombreux facteurs, notamment la coopération au sein de la Commission et la discipline des législateurs. Le financement des investissements pour la transition énergétique et technologique reste un enjeu majeur, tout comme la nécessité d’accroître la productivité face au vieillissement de la population. Dans un contexte géopolitique tendu, avec des menaces de guerre commerciale et des ingérences politiques, l’Europe doit résoudre cette équation complexe pour éviter une lente agonie et retrouver sa place de « partie précieuse de l’univers terrestre », selon les mots de Paul Valéry.
Analysé par Les Echos